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04.04.2002
Réflexions: Entretien avec le conseiller national sur l'Etat libéral
Interview dans L'Agefi du 4 avril 2002
Les dépenses étatiques pour la culture et les loisirs devraient être supprimées.
L'entrepreneur et politicien est connu pour son goût de la controverse. L'agefi s'est entretenu avec Christoph Blocher sur les conditions d'un ordre libre et leurs implications pour la politique actuelle. Pour le Zurichois, les sirènes de l'idéologie socialiste exercent encore beaucoup trop d'influence dans notre pays.
Propos recueillis par Pierre Bessard
Il y a vingt ans vous étiez président d'Action Libérale (alors l'Association pour la liberté, le fédéralisme et le droit), un groupe de pression créé dans les années trente pour éviter que la Suisse ne se rallie aux dérives socialistes et fascistes alors à la mode dans le reste de l'Europe. A quand remonte votre adhésion aux idées libérales?
Christoph Blocher: A l'époque de mes études dans les années soixante. Certains d'entre nous étudiaient les économistes de l'école libérale, tandis que d'autres idolâtraient Mao Tsé-toung. Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger et le directeur d'Avenir Suisse, Thomas Held, qui a maintenant retourné sa veste, faisaient partie du second groupe. Le socialisme a toujours été une idéologie confortable, car elle crée l'illusion que l'être humain n'a pas besoin d'assumer la responsabilité de ses propres actes, voire de sa propre existence.
Sur quels penseurs appuyez-vous vos convictions?
Blocher: Des économistes tels que Friedrich von Hayek, Ludwig von Mises ou encore Wilhelm Röpke ont montré que l'esprit collectiviste, ou "solidaire", sert de racine aussi bien au socialisme de gauche qu'au national-socialisme de droite. L'école libérale contemporaine, notamment aux Etats-Unis, continue de bâtir sur les travaux de ces penseurs. Le reste, je l'ai acquis avec l'expérience de la vie.
Quelles sont les implications politiques du libéralisme?
Blocher: Un Etat libéral s'appuie sur la responsabilité et l'initiative individuelles de l'être humain. Un tel ordre politique crée non seulement les conditions pour plus de prospérité matérielle, mais garantit aussi la liberté spirituelle de chacun. Il s'agit là de questions que des philosophes comme Karl Popper ou Hannah Ahrendt ont également mises en évidence.
Quelle est la situation actuelle en Suisse sur ce front?
Blocher: La Suisse n'est évidemment pas un pays socialiste. Mais l'idéologie socialiste exerce beaucoup trop d'influence dans notre pays. On se tourne toujours trop souvent vers l'Etat, comme dans le cas de Swissair. Cet exemple montre parfaitement le socialisme sous-jacent des partis, des banques, de l'économie et d'Economiesuisse. Le socialisme les a séduis parce qu'à court terme, il offre une solution au problème. L'affaire est pourtant claire: si le marché a besoin d'une compagnie aérienne, celle-ci sera forcément rentable. Et dans ce cas, il n'y a pas besoin de l'intervention de l'Etat.
La nouvelle compagnie peut encore s'avérer rentable.
Blocher: Oui, mais cela n'enlève rien au fait que les citoyens ont payé deux milliards de francs. Et cela se répercute sur les finances de la Confédération. Expo 02 est un autre exemple typique: avec l'argent des autres, il est facile de réaliser beaucoup de choses. On oublie que la situation économique du pays est ainsi affaiblie.
Economiesuisse est pourtant censée représenter les intérêts de l'économie.
Blocher: On ne peut pas partir du principe que l'entrepreneur ou le manager défend d'emblée une économie de marché libérale. Si le socialisme lui rend service, il vit aussi très bien avec le socialisme. Economiesuisse a soutenu l'intervention de l'Etat pour Swissair et en échange, son président, qui était aussi administrateur de Swissair, a proposé de renvoyer à plus tard une diminution d'impôts prévue pour toutes les entreprises. Economiesuisse avait aussi clairement indiqué dans le passé qu'une seule transversale ferroviaire à travers la Suisse suffisait. Ensuite, elle a financé la propagande pour deux voies pour obtenir quelque chose d'autre en retour. Economiesuisse a perdu sa crédibilité car elle soutient toujours des intérêts particuliers quand cela arrange momentanément l'un de ses membres, selon le principe "Du gibst mir die Wurst, und ich lösche dir den Durst" ("Tu me donnes à manger et je t'étanche la soif"). On augmente ainsi constamment la quote-part de l'Etat et on affaiblit l'économie dans son ensemble.
Y a-t-il un espoir pour que la tendance s'inverse?
Blocher: Actuellement, la situation ne se développe pas dans le bon sens. Les bonnes années économiques que nous avons eues réduisent la pression de mener une bonne politique économique libérale. Au début des années nonante, en revanche, la pression avait augmenté en raison des difficultés d'alors. C'est un phénomène que les économistes ont aussi observé. Prenez l'exemple des Etats-Unis après la guerre du Vietnam, lorsqu'ils se trouvaient à terre. Les économistes libéraux ont alors conseillé à Reagan une baisse d'impôts radicale et douze ans de haute conjoncture ont suivi. Mais une fois que les caisses sont remplies, on se laisse à nouveau séduire par les sirènes du socialisme, y compris aux Etats-Unis.
Quelles économies favoriseriez-vous pour diminuer la quote-part de l'Etat?
Blocher: Le mieux serait vraisemblablement de réaliser des coupes linéaires de l'ordre de 20%. Lorsque vous observez ce que dépense l'Administration fédérale, par exemple pour les agences de relations publiques, vous vous rendez vite compte que les coûts sont surélevés d'au moins 20%. C'est ce que je préconiserais dans l'une de mes entreprises si j'observais une utilisation des fonds aussi légère.
Quel serait selon vous la limite acceptable de la quote-part de l'Etat?
Blocher: La quote-part de l'Etat se monte aujourd'hui à 50% du PIB si vous incluez toutes les assurances obligatoires. A mon avis, la quote-part totale devrait être limitée à 30% du PIB pour être supportable, ce qui est déjà beaucoup. Car il faut aussi analyser la contre-partie. Que recevons-nous en échange de l'Etat? De tout ce que je reçois, il y a peu de choses qui me servent. L'Etat m'oblige à contracter une assurance maladie, par exemple, mais je peux très bien décider moi-même si j'en veux une. En plus des impôts que nous payons, l'Etat encaisse en plus des taxes et des droits pour un très grand nombre de prestations. Même la police facture certains services. Ce qui reste financé par les impôts, c'est la sécurité nationale, les écoles et les routes régionales. Mais l'Etat encaisse aussi beaucoup d'argent pour des choses que d'autres feraient tout aussi bien, sinon mieux.
Qu'en est-il des dépenses pour la culture et les loisirs?
Blocher: Ces dépenses devraient être complètement supprimées. Le secteur privé peut très bien s'en charger. Dans le domaine de la culture, la situation est critique, car l'Etat décide de ce qui est une "bonne" culture. Pro Helvetia, par exemple, a ses propres artistes. Et ceux qui n'en font pas partie n'ont plus aucun espoir, car les mécènes privés n'arrivent plus à les soutenir en raison des impôts élevés qu'ils doivent payer. L'activité culturelle de l'Etat est extrêmement problématique.
L'économie libre est souvent défendue pour des raisons altruistes, pour sa capacité de financer l'Etat "social". N'y a-t-il pas là aussi un danger?
Blocher: Je suis convaincu que si nous ne plaçons pas la responsabilité individuelle au centre de nos préoccupations, il sera difficile de maintenir les conditions pour créer le plus de prospérité possible pour chacun. Contrairement au collectivisme, l'ordre libéral correspond à la réalité humaine et dans ce sens, c'est un système éthique. Une personne démunie ne rêve pas d'émigrer à Cuba ou dans un pays africain, mais aux Etats-Unis ou en Suisse, c'est-à-dire dans des juridictions où chacun a la possibilité de prospérer.
On parle aujourd'hui beaucoup de "solidarité". Quelle signification attribuez-vous à ce mot?
Blocher: On commet beaucoup d'abus avec ce mot. Pour moi, la solidarité signifie que je m'engage personnellement pour une personne démunie, avec mon argent et mon revenu, ou avec ma force et mes capacités. Aujourd'hui, les politiciens sont "solidaires" avec de l'argent qui ne leur appartient pas. Ils distribuent l'argent des impôts, que d'autres paient, et s'affichent ensuite en bienfaiteurs. Nous pourrions cependant tout aussi bien considérer ces politiciens comme des voleurs: ils distribuent l'argent des contribuables pour ne pas avoir à puiser dans leurs propres poches et prétendent en plus faire le bien. Je suis dur sur cette question, car c'est une pratique hypocrite. Les gens que je connais qui sont vraiment solidaires n'en parlent généralement pas, ils font tout simplement ce qu'ils estiment juste.
Le Conseil fédéral parle d'une "fondation de solidarité".
Blocher: Oui, c'est typique!
Kaspar Villiger affirme qu'il y a d'autres valeurs que les francs et les centimes et qu'il serait égoïste de garder tout l'or de la BNS pour nous.
Blocher: Si Villiger décidait de distribuer sa propre fortune, je ne l'en empêcherais pas. Villiger est le chef suprême des finances publiques et il sait très bien qu'on pourrait justifier n'importe quelle tâche de l'Etat en argumentant de cette manière. Mais il doit aussi savoir que si l'argent est distribué ainsi, la prospérité de la Suisse est mise en péril. Nous voulons attribuer cet or à l'AVS pour éviter une augmentation de la TVA au moins jusqu'en 2010. En supposant un rendement de 5%, cela représenterait une source de revenu annuel d'environ un milliard de francs pour l'AVS. C'est aussi une solution solidaire, mais avec les gens de ce pays, à qui cet or appartient.
Certains reprochent à votre initiative sur l'or de ne pas conserver le capital.
Blocher: Ceux qui le disent n'ont pas lu l'initiative, qui prévoit les deux options: l'attribution à l'AVS du capital ou de ses revenus, ce que la loi fixera ensuite. Mais vous remarquez ici une erreur de raisonnement flagrante: une fortune ne vaut que ce qu'elle rapporte en revenus. Si les revenus sont versés à quelqu'un d'autre, cette fortune ne vaut plus rien. Si vous possédiez un immeuble dont les loyers étaient attribués à des causes "solidaires", le titre de propriété sur cet immeuble ne vous servirait à rien.
L'initiative sur l'or ne retarde-t-elle pas une privatisation de l'AVS?
Blocher: Vous devez placer l'initiative dans son contexte. La plupart des politiciens, y compris Economiesuisse et le Conseil fédéral, veulent une augmentation de la TVA pour financer l'AVS. Nous, en revanche, nous opposons à toute augmentation d'impôts. Si le Conseil fédéral proposait une autre solution, nous n'aurions pas lancé cette initiative. Le gouvernement propose cependant d'attribuer l'or au budget de l'Etat et d'augmenter en plus les impôts pour l'AVS. Cela signifie deux fois une augmentation de la quote-part de l'Etat!
On parle aussi de rembourser une partie des dettes avec cet or.
Blocher: Des voix d'Economiesuisse et du Parti radical se sont récemment exprimées dans ce sens. Mais il y a là aussi un danger: en remboursant une partie des dettes, on en abaisse le plafond, ce qui ouvre la voie pour contracter de nouvelles dettes. C'est d'ailleurs pour ça que l'on propose cette solution. On pourrait aussi discuter d'une diminution des impôts, mais personne n'a retenu cette possibilité.
N'en demeure-t-il pas moins que l'AVS devrait être privatisée, c'est-à-dire intégrée au deuxième pilier?
Blocher: Une privatisation aurait l'avantage d'amener de la concurrence dans le système et de faire en sorte que chacun s'occupe de son propre avenir. Je pense que cette question va gagner en importance si les difficultés de financement s'aggravent. Mais pour l'instant, il faut reconnaître que l'AVS est un système bon marché et plutôt bien géré.
Votre entreprise réalise plus de 90% de son chiffre d'affaires à l'étranger. En même temps, vous présidez un lobby de politique étrangère, l'Action pour une Suisse indépendante et neutre, que de nombreux observateurs qualifient d'"isolationniste". Se trompent-ils de prémisse ou vous contrariez-vous?
Blocher: On ne peut pas considérer comme isolationniste un pays qui veut déterminer librement son sort. Je suis en faveur de l'ouverture sur le monde et du libre-échange. Cela signifie que nous cultivons des échanges avec le monde entier non seulement au niveau commercial, mais aussi sur les plans culturel et politique. En même temps, j'estime que chaque pays doit pouvoir déterminer sa propre politique. Il n'y a là aucune contradiction, au contraire: la décentralisation du pouvoir politique est une pré-condition pour un ordre libéral. A défaut, vous obtenez une situation où un petit groupe d'individus détient le pouvoir sur tous les autres. C'est ce que nous voulons éviter.
A quel point les activistes "anti-globalisation" doivent-ils être pris au sérieux?
Blocher: Mon entreprise vend aux quatre coins du globe des produits fabriqués essentiellement en Suisse, mais je n'ai jamais remarqué que je dirigeais une entreprise "globalisée". Le libre-échange mondial permet aux pays pauvres de s'enrichir, pour autant qu'ils puissent produire des biens qui sont commercialisables. Mais de nombreux pays veulent atteindre le niveau de prospérité de l'Occident sans la culture d'initiative individuelle nécessaire. C'est pourquoi je pense que chaque pays doit pouvoir établir ses propres règles et déterminer sa politique en la matière. En Suisse, je m'engage pour le libre-échange, mais je suis contre un gouvernement mondial qui dicterait à tout le monde les règles du jeu.
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Du tac au tac
Tyler Brûlé
Beaucoup de vent.
Friedrich von Hayek
Un grand penseur, qui montre le chemin à suivre.
Silvio Berlusconi
Pas un mauvais président, mais la justice doit rester indépendante.
Jacques Chirac
Un homme très emmêlé.
New economy
Les visions ne se vendent pas, les produits oui.
Stock-options
Un bon instrument, à condition de ne pas en changer les termes quand ça va mal.
WEF Davos
Je n'ai rien contre, mais n'y ai jamais participé.
Expo 02
Un affront envers le contribuable.
Swiss
Qu'une compagnie aérienne s'affuble de ce nom est problématique, car si elle tourne mal, la réputation de la qualité suisse est touchée.
L'indice SMI fin 2002
Sera plus haut qu'en début d'année
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Christoph Blocher
Christoph Blocher, docteur en droit, est CEO et président du conseil d'administration du groupe Ems, une entreprise multinationale spécialisée dans les matériaux polymères, les spécialités chimiques et l'ingénierie. L'entrepreneur détient deux tiers du capital de la société, rachetée en 1983. En moins de vingt ans, la capitalisation d'Ems a passé de 40 à 3.350 millions de francs, ce qui équivaut à un quadruplement annuel de la valeur de l'entreprise. Depuis 1979, Christoph Blocher siège au Conseil national, où il s'est profilé avant tout en politique étrangère et en politique économique. Le magazine économique Bilanz vient de le nommer l'homme le plus puissant de Suisse. (PB)
03.04.2002
Interview mit "Finanz und Wirtschaft" vom 3. April 2002
Interview: Peter Kuster
Herr Blocher, vor einigen Tagen hat sich ein Komitee konstituiert, das für ein Nein zur Goldinitiative der SVP und zum Gegenvorschlag, d.h. für die Drittelslösung, wirbt. Die meisten Mitglieder sind freisinnige Parlamentarier; erstmals treten gewichtige Exponenten ausserhalb Ihrer Partei gegen die Drittelslösung an, deren Kernstück die Solidaritätsstiftung ist. Sollten Sie jetzt nicht die Goldinitiative zurückziehen, um mit vereinten Kräften die Solidaritätsstiftung zu bodigen?
Christoph Blocher: Nein. Zum einen aus taktischen Gründen. Ein Rückzug unserer Initiative würde die Chancen des Gegenvorschlags erhöhen, nicht vermindern. Denn wahrscheinlich werden alle vier Bundesratsparteien unterschiedliche Parolen herausgeben - eine meines Wissens einmalige Konstellation in der Abstimmungs-Geschichte. Zum andern, und das ist der wichtigere Grund, bildet die Goldinitiative die beste Lösung. Sie überträgt das überschüssige Nationalbankgold - also rund 20 Mrd. Fr.-- oder dessen Ertrag dem Ausgleichsfonds der AHV.
Wäre es denn nicht klüger, das ‹überschüssige› Gold für den Schuldenabbau zu verwenden, wie es das Komitee für ein doppeltes Nein empfiehlt?
Blocher: Das Komitee will das Überschussgold dem Bund und den Kantonen zugute kommen lassen. Diese werden damit aber höchstwahrscheinlich nicht empfehlungsgemäss Schulden tilgen - sie werden das Geld ausgeben. Dadurch würde sich die Staatsquote erhöhen. Selbst wenn sie zuerst tatsächlich Schulden beglichen, wäre das Risiko, dass sie den neuen Spielraum bald für eine Neuverschuldung bräuchten, enorm. Mit der Goldinitiative sowie anderen Massnahmen stellen wir dagegen sicher, dass bis mindestens zum Jahr 2010 für die AHV mit gleichen Leistungen keine Erhöhung der Mehrwertsteuer nötig sein wird. So halten wir die Steuerquote stabil.
Aber die strukturellen Probleme der AHV werden nicht gelöst.
Blocher: Gelöst werden sie nicht, aber die Goldinitiative trägt dazu bei, die AHV-Leistungen zu garantieren, ohne die Mehrwertsteuer erhöhen zu müssen.
Die Kantone, immerhin die Mehrheitsaktionäre der Nationalbank, gehen leer aus. Schadet die Goldinitiative nicht dem Föderalismus?
Blocher: Der Verteilschlüssel für Kantone und Bund von zwei zu eins gilt nur für die Ausschüttungen der Erträge der Nationalbank, nicht aber für die nicht mehr benötigten Währungsreserven. Denn die Reserven wurden nicht von den Kantonen erschaffen, sondern vom Volk erarbeitet. Zudem sind die Kantone von Anfang an für die Solidaritätsstiftung eingetreten...
...und begründeten das mit "übergeordneten Interessen"...
Blocher ...was selbstverständlich auch auf die AHV zutrifft.
Die Nationalbank steht der Initiative skeptisch gegenüber, weil der Umfang der zu transferierenden Reserven nicht genau festgelegt wird. Gefährdet die Initiative die Selbständigkeit der Nationalbank?
Blocher: Wir haben uns mit der Formulierung ‹für geld- und währungspolitische Zwecke nicht mehr benötigte Währungsreserven› an die Sprachregelung der Nationalbank gehalten. Die Volksinitiative enthält keine Aussage darüber, wer die Höhe der überschüssigen Reserven bestimmt und tastet somit die heutige Kompetenzregelung nicht an.
Die Goldinitiative bezog sich ursprünglich nur auf das Überschussgold. Das Finanzdepartement hat vor kurzem mit der Nationalbank eine neue Vereinbarung ausgehandelt, gemäss der in den nächsten zehn Jahren nicht nur Gewinne, sondern auch ‹überschüssige› Währungsreserven von 13 Mrd.Fr. an Bund und Kantone verteilt werden. Widerspricht dies nicht dem Wortlaut Ihrer Initiative?
Blocher: Sofern die Nationalbank tatsächlich Reserven und nicht Gewinne ausschüttet, gehören diese in die AHV. Werden Reserven durch eine Absprache zwischen Nationalbank und Finanzdepartement verteilt, wird es problematisch.
04.03.2002
Interview dans Le Temps du 4 mars 2002
Christoph Blocher s'attend "à ce que la Suisse soit soumise à une forte pression dès la semaine prochaine sur le plan du secret bancaire et de la taxation des intérêts". Et d'annoncer une chasse aux sorcières à l'égard des personnalités de son parti qui se sont engagées pour le oui et qui lui ont coûté la victoire.
Propos recueillis par Stéphane Zindel
Vous aviez qualifié de "majorité de hasard", le oui sorti des urnes le 10 juin dernier en faveur de l'armement des soldats suisses à l'étranger. Diriez-vous de même à propos du vote sur l'ONU?
Christoph Blocher: Oui. Au niveau de la majorité des cantons, on peut parler à nouveau de majorité de hasard. La situation est extrêmement serrée dans plusieurs cantons. Si quelques milliers de Lucernois ou quelques centaines de Valaisans avaient voté un peu autrement, le résultat aurait été tout différent. Cela dit, j'ai perdu la votation. Et surtout la Suisse a perdu. Le résultat est ce qu'il est. On ne peut plus rien y changer.
Avez-vous fait des erreurs pendant la campagne?
Blocher: Nous devrons l'analyser. Nous ne pouvions pas en faire davantage. Nous avons fait le maximum avec les ressources personnelles et financières limitées qui étaient à notre disposition, en nous concentrant sur les cantons importants. Nous n'avions pas les moyens de mener une forte campagne partout. Ce qui nous a certainement beaucoup nui est qu'une partie des représentants de l'UDC se sont laissés instrumentaliser par les partisans de l'adhésion. Ils ont été utilisés quasiment comme figures emblématiques du camp du oui. Je suis convaincu que nous aurions gagné si cela n'avait pas été le cas.
Vous pensez au conseiller aux Etats argovien Maximilian Reinmann, connu habituellement pour ses positions très conservatrices?
Blocher: Par exemple. Mais aussi l'UDC bernoise - qui a officiellement prôné le oui - comme la section grisonne du reste. Vous noterez au passage que dans les Grisons, l'ensemble des partis gouvernementaux a été désavoué par le peuple - et ce pour la deuxième fois après le 10 juin. Nous allons devoir en tirer les conséquences au sein de l'UDC.
Vous niez à un représentant de l'UDC le droit de défendre un oui à l'ONU de bonne foi?
Blocher: On peut tout à fait avoir un avis différent de la majorité du parti sur l'une ou l'autre question. Mais lorsque j'ai un avis différent, je ne vais pas aller m'exposer publiquement contre mon parti. En outre, lorsque quelqu'un a un avis différent de la majorité de son parti sur toutes les questions importantes, il devrait songer à changer de parti.
A qui pensez-vous?
Blocher: Au conseiller national argovien Ulrich Siegrist par exemple ou à sa collègue zurichoise Lisbeth Fehr. On ne peut pas se laisser élire sur un parti qui défend certaines valeurs et une fois élu faire tout à fait autre chose. On ne peut pas se borner à profiter des promesses électorales faites sans les tenir ensuite. Notre parti a un programme très clair qui n'autorise pas des tergiversations ultérieures.
Le oui aux soldats à l'armée puis à l'ONU ont certes été serrés, mais le scénario a tendance à se répéter. Sont-ils l'indice que la Suisse a changé?
Blocher: Difficile à dire. Dans le cas de l'ONU, c'est la première fois que l'UDC a dû monter au front complètement seule. Dans les votations précédentes, le camp du non était beaucoup plus large. De facto, il n'existe pratiquement plus que deux partis en Suisse sur les questions importantes: l'UDC et les autres. L'UDC est peut-être trop faible pour l'emporter lorsqu'elle est seule et que tous les autres se mettent ensemble - y compris la haute finance et les milieux économiques multinationaux qui ont financé la campagne du oui.
Le oui à l'adhésion est-il un drame pour la Suisse?
Blocher: Je m'attends à ce que la Suisse soit soumise à nouveau à une forte pression dès la semaine prochaine sur le plan du secret bancaire et de la taxation des intérêts. L'UE et les Etats-Unis ont gentiment attendu le vote sur l'ONU. Maintenant que la Suisse ouvre les vannes et abandonne sa détermination sans faille à vouloir rester un pays indépendant, ils vont revenir à la charge.
Qu'est-ce qui vous fait penser cela?
Blocher: Je ne suis pas un prophète mais je le sens. Des sources bien informées me le confirment.
L'ASIN a-t-elle encore raison d'être?
Blocher: Plus que jamais. Pensez-vous que la neutralité ne soit plus menacée? Le Conseil fédéral veut entrer dans l'UE par étapes. Il a désormais atteint la première avec l'adhésion à l'ONU. La deuxième sera de se rapprocher de l'UE par le biais des accords bilatéraux. En abolissant les frontières suisses (accords Schengen) puis en relevant progressivement la TVA à un niveau européen. Nous devons lutter contre ces pas successifs.
A quelles calamités vous attendez-vous après le oui?
Blocher: Le Conseil fédéral ne pourra pas tenir toutes ses promesses. D'abord sur le plan financier. Si nous étions déjà dans l'ONU, le surcoût ne serait déjà plus de 75 millions par an, comme cela a été dit, mais de près de 100 millions sur la base des nouveaux chiffres du PNB. En matière de neutralité ensuite. On ne pourra plus être neutre à l'égard d'un Etat en conflit avec le Conseil de sécurité - respectivement les grandes puissances qui le contrôlent. CNN a lancé le message ces derniers jours que si la Suisse entrait à l'ONU, la neutralité serait morte. C'est de cette manière que nous sommes désormais perçus. La crédibilité de la neutralité n'est plus assurée. Il ne m'étonnerait pas dans ce contexte que dans les prochains jours les taux d'intérêts à long terme de la Suisse grimpent. L'avantage considérable pour notre marché du travail que nous avons d'avoir des taux bas en comparaison internationale va se réduire dès lors que nous renonçons en partie à être un "Sonderfall".
Joseph Deiss est-il le vainqueur du jour?
Blocher: Il faut poser cette question à Joseph Deiss lui-même. Une chose est claire: ce résultat ne lui donne pas une marge de manœuvre supplémentaire. 11 cantons et 45% de la population contre lui malgré l'unilatéralité et la massivité de la campagne - relayée par pratiquement tous les médias, ce n'est pas rien. En s'impliquant pareillement dans la campagne et en recourant aux instruments de la propagande, le gouvernement a perdu énormément de plumes dans l'aventure. Le Conseil fédéral n'est plus le Père de la nation pour tous les Suisses. Cela aura des conséquences sérieuses pour lui.
Cela changera-t-il si l'UDC obtient un deuxième siège au Conseil fédéral?
Blocher: Non. L'UDC ne choisit pas ses conseillers fédéraux. Ils sont élus par les autres partis. Mais si l'UDC gagne les prochaines élections - et le fait que nous ayions perdu aujourd'hui en renforce les chances - les autres partis vont se réveiller et voir que l'on ne peut pas continuer comme cela. Regardez les résultats de ce dimanche. A Winterthur, nous avons gagné 40% de nouveaux sièges. Nous progressons pour la troisième fois. Cela se répercutera aussi au niveau fédéral l'an prochain. Nous devrons alors présenter la quittance des promesses non tenues par le Conseil fédéral.
04.03.2002
Christoph Blocher - der Matador des Nein - gibt sich nicht als geschlagener Mann
Interview mit dem «Bund» vom 4. März 2002
Interview: Johann Aeschlimann
Am 10. Juni, nach der Abstimmung über das Militärgesetz, sprachen Sie von einem Zufallsmehr. Heute wieder?
Christoph Blocher: In Bezug auf die Kantone sicher. Wenn ein paar hundert Walliser oder zwei-, dreitausend Luzerner anders gestimmt hätten, wäre das Ergebnis ein ganz anderes. Aber es ist entschieden. Da kann man nichts machen.
Haben Sie Fehler begangen?
Blocher: Mit unseren begrenzten personellen und finanziellen Mitteln konnten wir nicht mehr machen. Ganz schlecht war sicher, dass ein Teil der SVP-Vertreter sich von der anderen Seite missbrauchen liess und dieser quasi als Aushängeschild diente. Wäre das nicht gewesen, bin ich überzeugt, dass wir gewonnen hätten.
Sie denken an den Aargauer Ständerat Reimann?
Blocher: Reimann, auch Nationalrat Siegrist oder im Kanton Zürich Nationalrätin Fehr. Dann die Berner und Bündner SVP, die die Ja-Parole ausgaben. Darüber muss man innerhalb der Partei sicher über die Bücher gehen.
Sprechen Sie einem SVP-Mitglied das Recht ab, für ein Ja einzutreten?
Blocher: Wenn ich in einer Partei eine ganz andere Meinung habe als die Partei, dann stelle ich mich nicht öffentlich vorne hin. Und wenn man in allen wichtigen Fragen eine ganz andere Meinung hat, müsste man eigentlich die Partei wechseln.
Nationalrat Ulrich Siegrist?
Blocher: Der ist zu wenig lange dabei, aber das ist sicher jemand. Oder Frau Fehr im Kanton Zürich. Wir können uns nicht mit dem Aufruf wählen lassen, man solle unsere Partei wählen, weil sie klar für dieses oder jenes eintritt, und dann ganz etwas anderes tun.
Es gab ein Ja zu den Militäreinsätzen, jetzt ein Ja zur Uno. Hat sich die Schweiz verändert? Wird sie es?
Blocher: Es ist das erste Mal, dass die SVP allein, und nicht einmal geschlossen, antreten musste und fast die Hälfte der Kantone auf ihre Seite brachte. Sehen Sie, es gibt in der Schweiz praktisch nur noch zwei Parteien, die SVP und die andern. In den wichtigen Fragen ist es so. Nach dem heutigen Resultat muss man vielleicht die Schlussfolgerung ziehen, dass man allein zu schwach ist, wenn die Hochfinanz - sie hat die Ja-Kampagne finanziert - sich mit allen anderen zusammentut. Aber wir sehen ja in andern Bereichen, in denen wir Niederlagen erlitten haben, wie eklatant wir Recht erhalten. Beim Krankenversicherungsgesetz, beim Schwerverkehr...
Wo werden Sie nach dem Uno-Beitritt recht erhalten?
Blocher: Erstens werden Sie sehen, dass wir die 75 Millionen Franken bei den Kosten nicht halten werden können. Mit den neuesten BIP-Zahlen macht es bereits 89 Millionen aus. Zweitens die Neutralität. CNN strahlt dieser Tage aus, wenn die Schweiz der Uno beitrete, werde sie nicht mehr als neutral betrachtet. Ich würde mich nicht wundern, wenn sich bereits in den nächsten Tagen die langfristigen Zinssätze zu versteifen beginnen, weil das Land nicht mehr ein Sonderfall sein will. Bereits in den nächsten Wochen erwarte ich einen grossen Druck von der EU und von Amerika auf die Schweiz in Sachen Bankgeheimnis und Zinsbesteuerung. Das spüre ich.
Der Bundesrat sagt, die Schweiz bleibe gleich neutral.
Blocher: Ich nehme ihn beim Wort. Im Hinblick auf die Wahlen 2003 wird es die Auseinandersetzung zwischen der SVP und der Partei der andern geben. Wir haben 45 Prozent. Das ist nicht nichts.
Sie sprechen nicht wie einer, der eine Abstimmung verloren hat, sondern wie ein Sieger.
Blocher: Doch, ich habe die Abstimmung verloren. Aber verloren haben in erster Linie die Schweizerinnen und Schweizer. Und es ist meine Aufgabe zu schauen, dass es den Schweizerinnen und Schweizern nicht schlecht geht.
Ist der Bundesrat und Aussenminister Deiss der Sieger von heute?
Blocher: Mit einer solchen Macht nur so zu siegen - das gibt Herrn Deiss keinen Freiraum. Der Bundesrat hat enormen Schaden genommen dadurch, dass er sich in diese Kampagne einspannen liess. Er ist nicht mehr der Landesvater aller Schweizer, sondern Teil einer Werbekampagne geworden. Das hat schwere Folgen für ihn.
Wird sich das ändern, wenn die SVP den zweiten Bundesratssitz hat, den sie anstrebt?
Blocher: Das glaube ich nicht. Erstens wählen ja nicht wir die Bundesräte, sondern die andern. Und die wählen einen, der dasselbe tut, was sie wollen. Nein. Aber ich glaube, wenn die SVP die Wahl 2003 gewinnt - und nach dem heutigen Entscheid sind die Chancen sehr gross - dann werden die anderen Parteien langsam zu erwachen beginnen.
04.03.2002
Interview mit der Berner Zeitung vom 4. März 2002
SVP-Nationalrat und Auns-Präsident Christoph Blocher gibt nicht auf. Nach der gestrigen Abstimmungsniederlage will er erst recht weiterkämpfen. Denn schon bald gehe es wieder um den EU-Beitritt.
Interview: David Sieber
Herr Blocher, haben Sie mit einer Niederlage bei der UNO-Abstimmung gerechnet?
Christoph Blocher: Es ist weniger schlecht herausgekommen, als ich in den letzten Monaten befürchtet habe. Aber wir haben verloren, das ist betrüblich. Das heisst, die Schweiz hat verloren, weil die Schweiz geschwächt wird durch diesen Entscheid.
Inwiefern?
Blocher: Ein Beispiel: Ich habe auf CNN, dem weltgrössten Nachrichtensender, Berichte über die Schweizer UNO-Abstimmung gesehen. Und dort hat es geheissen, die Schweizer hätten über den UNO-Beitritt und damit über die Aufgabe ihrer Neutralität zu entscheiden. So wird das im Ausland gesehen. Das heisst im Klartext: Unsere Neutralität ist unglaubwürdig geworden. Da können wir noch lange daran festhalten. Abgesehen davon müssen wir uns nun Entscheiden des Sicherheitsrates beugen, darum sind wir faktisch nicht mehr neutral. Hinzu kommt, dass die Schweiz nun viel Geld bezahlen muss, das im Inland fehlen wird und dessen Verwendungszweck sie nicht kontrollieren kann. Auch wirtschaftlich wird das UNO-Ja Konsequenzen haben. Denn gerade die Unabhängigkeit und die Neutralität haben der Schweiz im internationalen Zinsgefüge grosse Vorteile verschafft. Ich würde mich nicht wundern, wenn sich bereits in den kommenden Wochen die langfristigen Zinssätze versteifen würden, weil die Schweiz nicht mehr als die verlässliche Partnerin gilt.
Bedeutet das Ja zur UNO einen Paradigmenwechsel in der schweizerischen Aussenpolitik?
Blocher: Das ist schwierig zu sagen. Der Bundesrat hat diese Frage verneint und erklärt, der Beitritt koste nichts und stärke die Unabhängigkeit. Ich persönlich meine, es ist einer.
Wie erklären Sie sich Ihre Niederlage?
Blocher: Ich wusste, dass es ganz schwer werden würde. Wir waren wenige. Nur noch ein Teil der SVP hat den Kampf geführt. Es gab ja leider auch Dissidente, die von den UNO-Befürwortern als Aushängeschilder benutzt worden sind. Wir haben unsere Kräfte auf jene Kantone konzentriert, wo wir etwas zu erreichen glaubten. Ich selber bin vor allem in Thurgau, St. Gallen und Aargau aufgetreten, aber auch in der Innerschweiz und in Luzern. Das ist missraten. Wir mussten zudem gegen eine Übermacht antreten, die den teuersten Abstimmungskampf der Geschichte geführt hat. Wir dagegen hatten nur wenig Geld zur Verfügung.
Wie viel?
Blocher: 2,5 bis 3 Millionen Franken ...
... die Sie aus Ihrem Sack bezahlt haben?
Blocher: Nein. Ich decke, wie oft, bloss den Rest ab.
Wie viel ist das in Franken und Rappen?
Blocher: Das weiss ich noch nicht und werde es Ihnen auch nicht sagen.
Was hat sich verändert seit der letzten UNO-Abstimmung 1986?
Blocher: Vor allem hat sich die Wirtschaft verändert. Damals hiess es noch: Schuster, bleib bei deinen Leisten! Anfang der Neunzigerjahre fand ein unglaublicher wirtschaftlicher Wechsel statt, der jetzt überall Schiffbruch erleidet. Nicht mehr klein und solid, sondern international und gigantisch wollten die Firmen sein. Aushängeschilder wie die Swissair und alle drei Versicherungsgesellschaften sind damit gescheitert. Dieses Denken hat politische Folgen. Deshalb sind Firmen mit solchen Konzepten - anders als 1986 - für die UNO und haben den Abstimmungskampf geführt und bezahlt.
Aber es muss sich in den letzten 16 Jahren doch auch etwas in den Köpfen der Menschen verändert haben.
Blocher: Also, diese Keckheit, die der Bundesrat an den Tag gelegt hat, indem er behauptete, wir können auch in der UNO noch neutral sein, die hatte er 1986 nicht besessen. Damals war er noch ehrlicher. Er sagte zwar schon, der Beitritt habe für die Neutralität keine schwerwiegenden Folgen, aber er sagte nicht, es werde keine Folgen haben. Zudem hat der Bundesrat sich dieses Mal zum Propagandainstrument der Befürworter machen lassen. Der zweite Verlierer des Abstimmungssonntages ist deshalb der Bundesrat.
War das der letzte Kampf des Christoph Blocher?
Blocher: Schön wäre es. Doch der Kampf geht weiter, denn der Bundesrat will nun den Schengen-Beitritt forcieren, dann soll die Mehrwertsteuer auf EU-Niveau angehoben werden, um die Beitrittshürden zu verkleinern, und schliesslich wird der EU-Beitritt wieder auf dem Tisch liegen. Dies wird bereits in der nächsten Legislaturperiode der Fall sein. Dieses Konzept entnehme ich einem Vortrag von Bundesrat Joseph Deiss.
Sie werden also zu den Nationalratswahlen 2003 antreten?
Blocher: Ich muss. Nach dieser Niederlage erst recht. Es gilt noch viel zu tun.