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29.04.2002
04.04.2002
Blocher propose une coupe de 20% du budget de l’Etat
Réflexions: Entretien avec le conseiller national sur l'Etat libéral Interview dans L'Agefi du 4 avril 2002 Les dépenses étatiques pour la culture et les loisirs devraient être supprimées. L'entrepreneur et politicien est connu pour son goût de la controverse. L'agefi s'est entretenu avec Christoph Blocher sur les conditions d'un ordre libre et leurs implications pour la politique actuelle. Pour le Zurichois, les sirènes de l'idéologie socialiste exercent encore beaucoup trop d'influence dans notre pays. Propos recueillis par Pierre Bessard Il y a vingt ans vous étiez président d'Action Libérale (alors l'Association pour la liberté, le fédéralisme et le droit), un groupe de pression créé dans les années trente pour éviter que la Suisse ne se rallie aux dérives socialistes et fascistes alors à la mode dans le reste de l'Europe. A quand remonte votre adhésion aux idées libérales? Christoph Blocher: A l'époque de mes études dans les années soixante. Certains d'entre nous étudiaient les économistes de l'école libérale, tandis que d'autres idolâtraient Mao Tsé-toung. Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger et le directeur d'Avenir Suisse, Thomas Held, qui a maintenant retourné sa veste, faisaient partie du second groupe. Le socialisme a toujours été une idéologie confortable, car elle crée l'illusion que l'être humain n'a pas besoin d'assumer la responsabilité de ses propres actes, voire de sa propre existence. Sur quels penseurs appuyez-vous vos convictions? Blocher: Des économistes tels que Friedrich von Hayek, Ludwig von Mises ou encore Wilhelm Röpke ont montré que l'esprit collectiviste, ou "solidaire", sert de racine aussi bien au socialisme de gauche qu'au national-socialisme de droite. L'école libérale contemporaine, notamment aux Etats-Unis, continue de bâtir sur les travaux de ces penseurs. Le reste, je l'ai acquis avec l'expérience de la vie. Quelles sont les implications politiques du libéralisme? Blocher: Un Etat libéral s'appuie sur la responsabilité et l'initiative individuelles de l'être humain. Un tel ordre politique crée non seulement les conditions pour plus de prospérité matérielle, mais garantit aussi la liberté spirituelle de chacun. Il s'agit là de questions que des philosophes comme Karl Popper ou Hannah Ahrendt ont également mises en évidence. Quelle est la situation actuelle en Suisse sur ce front? Blocher: La Suisse n'est évidemment pas un pays socialiste. Mais l'idéologie socialiste exerce beaucoup trop d'influence dans notre pays. On se tourne toujours trop souvent vers l'Etat, comme dans le cas de Swissair. Cet exemple montre parfaitement le socialisme sous-jacent des partis, des banques, de l'économie et d'Economiesuisse. Le socialisme les a séduis parce qu'à court terme, il offre une solution au problème. L'affaire est pourtant claire: si le marché a besoin d'une compagnie aérienne, celle-ci sera forcément rentable. Et dans ce cas, il n'y a pas besoin de l'intervention de l'Etat. La nouvelle compagnie peut encore s'avérer rentable. Blocher: Oui, mais cela n'enlève rien au fait que les citoyens ont payé deux milliards de francs. Et cela se répercute sur les finances de la Confédération. Expo 02 est un autre exemple typique: avec l'argent des autres, il est facile de réaliser beaucoup de choses. On oublie que la situation économique du pays est ainsi affaiblie. Economiesuisse est pourtant censée représenter les intérêts de l'économie. Blocher: On ne peut pas partir du principe que l'entrepreneur ou le manager défend d'emblée une économie de marché libérale. Si le socialisme lui rend service, il vit aussi très bien avec le socialisme. Economiesuisse a soutenu l'intervention de l'Etat pour Swissair et en échange, son président, qui était aussi administrateur de Swissair, a proposé de renvoyer à plus tard une diminution d'impôts prévue pour toutes les entreprises. Economiesuisse avait aussi clairement indiqué dans le passé qu'une seule transversale ferroviaire à travers la Suisse suffisait. Ensuite, elle a financé la propagande pour deux voies pour obtenir quelque chose d'autre en retour. Economiesuisse a perdu sa crédibilité car elle soutient toujours des intérêts particuliers quand cela arrange momentanément l'un de ses membres, selon le principe "Du gibst mir die Wurst, und ich lösche dir den Durst" ("Tu me donnes à manger et je t'étanche la soif"). On augmente ainsi constamment la quote-part de l'Etat et on affaiblit l'économie dans son ensemble. Y a-t-il un espoir pour que la tendance s'inverse? Blocher: Actuellement, la situation ne se développe pas dans le bon sens. Les bonnes années économiques que nous avons eues réduisent la pression de mener une bonne politique économique libérale. Au début des années nonante, en revanche, la pression avait augmenté en raison des difficultés d'alors. C'est un phénomène que les économistes ont aussi observé. Prenez l'exemple des Etats-Unis après la guerre du Vietnam, lorsqu'ils se trouvaient à terre. Les économistes libéraux ont alors conseillé à Reagan une baisse d'impôts radicale et douze ans de haute conjoncture ont suivi. Mais une fois que les caisses sont remplies, on se laisse à nouveau séduire par les sirènes du socialisme, y compris aux Etats-Unis. Quelles économies favoriseriez-vous pour diminuer la quote-part de l'Etat? Blocher: Le mieux serait vraisemblablement de réaliser des coupes linéaires de l'ordre de 20%. Lorsque vous observez ce que dépense l'Administration fédérale, par exemple pour les agences de relations publiques, vous vous rendez vite compte que les coûts sont surélevés d'au moins 20%. C'est ce que je préconiserais dans l'une de mes entreprises si j'observais une utilisation des fonds aussi légère. Quel serait selon vous la limite acceptable de la quote-part de l'Etat? Blocher: La quote-part de l'Etat se monte aujourd'hui à 50% du PIB si vous incluez toutes les assurances obligatoires. A mon avis, la quote-part totale devrait être limitée à 30% du PIB pour être supportable, ce qui est déjà beaucoup. Car il faut aussi analyser la contre-partie. Que recevons-nous en échange de l'Etat? De tout ce que je reçois, il y a peu de choses qui me servent. L'Etat m'oblige à contracter une assurance maladie, par exemple, mais je peux très bien décider moi-même si j'en veux une. En plus des impôts que nous payons, l'Etat encaisse en plus des taxes et des droits pour un très grand nombre de prestations. Même la police facture certains services. Ce qui reste financé par les impôts, c'est la sécurité nationale, les écoles et les routes régionales. Mais l'Etat encaisse aussi beaucoup d'argent pour des choses que d'autres feraient tout aussi bien, sinon mieux. Qu'en est-il des dépenses pour la culture et les loisirs? Blocher: Ces dépenses devraient être complètement supprimées. Le secteur privé peut très bien s'en charger. Dans le domaine de la culture, la situation est critique, car l'Etat décide de ce qui est une "bonne" culture. Pro Helvetia, par exemple, a ses propres artistes. Et ceux qui n'en font pas partie n'ont plus aucun espoir, car les mécènes privés n'arrivent plus à les soutenir en raison des impôts élevés qu'ils doivent payer. L'activité culturelle de l'Etat est extrêmement problématique. L'économie libre est souvent défendue pour des raisons altruistes, pour sa capacité de financer l'Etat "social". N'y a-t-il pas là aussi un danger? Blocher: Je suis convaincu que si nous ne plaçons pas la responsabilité individuelle au centre de nos préoccupations, il sera difficile de maintenir les conditions pour créer le plus de prospérité possible pour chacun. Contrairement au collectivisme, l'ordre libéral correspond à la réalité humaine et dans ce sens, c'est un système éthique. Une personne démunie ne rêve pas d'émigrer à Cuba ou dans un pays africain, mais aux Etats-Unis ou en Suisse, c'est-à-dire dans des juridictions où chacun a la possibilité de prospérer. On parle aujourd'hui beaucoup de "solidarité". Quelle signification attribuez-vous à ce mot? Blocher: On commet beaucoup d'abus avec ce mot. Pour moi, la solidarité signifie que je m'engage personnellement pour une personne démunie, avec mon argent et mon revenu, ou avec ma force et mes capacités. Aujourd'hui, les politiciens sont "solidaires" avec de l'argent qui ne leur appartient pas. Ils distribuent l'argent des impôts, que d'autres paient, et s'affichent ensuite en bienfaiteurs. Nous pourrions cependant tout aussi bien considérer ces politiciens comme des voleurs: ils distribuent l'argent des contribuables pour ne pas avoir à puiser dans leurs propres poches et prétendent en plus faire le bien. Je suis dur sur cette question, car c'est une pratique hypocrite. Les gens que je connais qui sont vraiment solidaires n'en parlent généralement pas, ils font tout simplement ce qu'ils estiment juste. Le Conseil fédéral parle d'une "fondation de solidarité". Blocher: Oui, c'est typique! Kaspar Villiger affirme qu'il y a d'autres valeurs que les francs et les centimes et qu'il serait égoïste de garder tout l'or de la BNS pour nous. Blocher: Si Villiger décidait de distribuer sa propre fortune, je ne l'en empêcherais pas. Villiger est le chef suprême des finances publiques et il sait très bien qu'on pourrait justifier n'importe quelle tâche de l'Etat en argumentant de cette manière. Mais il doit aussi savoir que si l'argent est distribué ainsi, la prospérité de la Suisse est mise en péril. Nous voulons attribuer cet or à l'AVS pour éviter une augmentation de la TVA au moins jusqu'en 2010. En supposant un rendement de 5%, cela représenterait une source de revenu annuel d'environ un milliard de francs pour l'AVS. C'est aussi une solution solidaire, mais avec les gens de ce pays, à qui cet or appartient. Certains reprochent à votre initiative sur l'or de ne pas conserver le capital. Blocher: Ceux qui le disent n'ont pas lu l'initiative, qui prévoit les deux options: l'attribution à l'AVS du capital ou de ses revenus, ce que la loi fixera ensuite. Mais vous remarquez ici une erreur de raisonnement flagrante: une fortune ne vaut que ce qu'elle rapporte en revenus. Si les revenus sont versés à quelqu'un d'autre, cette fortune ne vaut plus rien. Si vous possédiez un immeuble dont les loyers étaient attribués à des causes "solidaires", le titre de propriété sur cet immeuble ne vous servirait à rien. L'initiative sur l'or ne retarde-t-elle pas une privatisation de l'AVS? Blocher: Vous devez placer l'initiative dans son contexte. La plupart des politiciens, y compris Economiesuisse et le Conseil fédéral, veulent une augmentation de la TVA pour financer l'AVS. Nous, en revanche, nous opposons à toute augmentation d'impôts. Si le Conseil fédéral proposait une autre solution, nous n'aurions pas lancé cette initiative. Le gouvernement propose cependant d'attribuer l'or au budget de l'Etat et d'augmenter en plus les impôts pour l'AVS. Cela signifie deux fois une augmentation de la quote-part de l'Etat! On parle aussi de rembourser une partie des dettes avec cet or. Blocher: Des voix d'Economiesuisse et du Parti radical se sont récemment exprimées dans ce sens. Mais il y a là aussi un danger: en remboursant une partie des dettes, on en abaisse le plafond, ce qui ouvre la voie pour contracter de nouvelles dettes. C'est d'ailleurs pour ça que l'on propose cette solution. On pourrait aussi discuter d'une diminution des impôts, mais personne n'a retenu cette possibilité. N'en demeure-t-il pas moins que l'AVS devrait être privatisée, c'est-à-dire intégrée au deuxième pilier? Blocher: Une privatisation aurait l'avantage d'amener de la concurrence dans le système et de faire en sorte que chacun s'occupe de son propre avenir. Je pense que cette question va gagner en importance si les difficultés de financement s'aggravent. Mais pour l'instant, il faut reconnaître que l'AVS est un système bon marché et plutôt bien géré. Votre entreprise réalise plus de 90% de son chiffre d'affaires à l'étranger. En même temps, vous présidez un lobby de politique étrangère, l'Action pour une Suisse indépendante et neutre, que de nombreux observateurs qualifient d'"isolationniste". Se trompent-ils de prémisse ou vous contrariez-vous? Blocher: On ne peut pas considérer comme isolationniste un pays qui veut déterminer librement son sort. Je suis en faveur de l'ouverture sur le monde et du libre-échange. Cela signifie que nous cultivons des échanges avec le monde entier non seulement au niveau commercial, mais aussi sur les plans culturel et politique. En même temps, j'estime que chaque pays doit pouvoir déterminer sa propre politique. Il n'y a là aucune contradiction, au contraire: la décentralisation du pouvoir politique est une pré-condition pour un ordre libéral. A défaut, vous obtenez une situation où un petit groupe d'individus détient le pouvoir sur tous les autres. C'est ce que nous voulons éviter. A quel point les activistes "anti-globalisation" doivent-ils être pris au sérieux? Blocher: Mon entreprise vend aux quatre coins du globe des produits fabriqués essentiellement en Suisse, mais je n'ai jamais remarqué que je dirigeais une entreprise "globalisée". Le libre-échange mondial permet aux pays pauvres de s'enrichir, pour autant qu'ils puissent produire des biens qui sont commercialisables. Mais de nombreux pays veulent atteindre le niveau de prospérité de l'Occident sans la culture d'initiative individuelle nécessaire. C'est pourquoi je pense que chaque pays doit pouvoir établir ses propres règles et déterminer sa politique en la matière. En Suisse, je m'engage pour le libre-échange, mais je suis contre un gouvernement mondial qui dicterait à tout le monde les règles du jeu. * * * Du tac au tac Tyler Brûlé Beaucoup de vent. Friedrich von Hayek Un grand penseur, qui montre le chemin à suivre. Silvio Berlusconi Pas un mauvais président, mais la justice doit rester indépendante. Jacques Chirac Un homme très emmêlé. New economy Les visions ne se vendent pas, les produits oui. Stock-options Un bon instrument, à condition de ne pas en changer les termes quand ça va mal. WEF Davos Je n'ai rien contre, mais n'y ai jamais participé. Expo 02 Un affront envers le contribuable. Swiss Qu'une compagnie aérienne s'affuble de ce nom est problématique, car si elle tourne mal, la réputation de la qualité suisse est touchée. L'indice SMI fin 2002 Sera plus haut qu'en début d'année * * * Christoph Blocher Christoph Blocher, docteur en droit, est CEO et président du conseil d'administration du groupe Ems, une entreprise multinationale spécialisée dans les matériaux polymères, les spécialités chimiques et l'ingénierie. L'entrepreneur détient deux tiers du capital de la société, rachetée en 1983. En moins de vingt ans, la capitalisation d'Ems a passé de 40 à 3.350 millions de francs, ce qui équivaut à un quadruplement annuel de la valeur de l'entreprise. Depuis 1979, Christoph Blocher siège au Conseil national, où il s'est profilé avant tout en politique étrangère et en politique économique. Le magazine économique Bilanz vient de le nommer l'homme le plus puissant de Suisse. (PB)
03.04.2002
Goldinitiative ist die beste Lösung
Interview mit "Finanz und Wirtschaft" vom 3. April 2002 Interview: Peter Kuster Herr Blocher, vor einigen Tagen hat sich ein Komitee konstituiert, das für ein Nein zur Goldinitiative der SVP und zum Gegenvorschlag, d.h. für die Drittelslösung, wirbt. Die meisten Mitglieder sind freisinnige Parlamentarier; erstmals treten gewichtige Exponenten ausserhalb Ihrer Partei gegen die Drittelslösung an, deren Kernstück die Solidaritätsstiftung ist. Sollten Sie jetzt nicht die Goldinitiative zurückziehen, um mit vereinten Kräften die Solidaritätsstiftung zu bodigen? Christoph Blocher: Nein. Zum einen aus taktischen Gründen. Ein Rückzug unserer Initiative würde die Chancen des Gegenvorschlags erhöhen, nicht vermindern. Denn wahrscheinlich werden alle vier Bundesratsparteien unterschiedliche Parolen herausgeben - eine meines Wissens einmalige Konstellation in der Abstimmungs-Geschichte. Zum andern, und das ist der wichtigere Grund, bildet die Goldinitiative die beste Lösung. Sie überträgt das überschüssige Nationalbankgold - also rund 20 Mrd. Fr.-- oder dessen Ertrag dem Ausgleichsfonds der AHV. Wäre es denn nicht klüger, das ‹überschüssige› Gold für den Schuldenabbau zu verwenden, wie es das Komitee für ein doppeltes Nein empfiehlt? Blocher: Das Komitee will das Überschussgold dem Bund und den Kantonen zugute kommen lassen. Diese werden damit aber höchstwahrscheinlich nicht empfehlungsgemäss Schulden tilgen - sie werden das Geld ausgeben. Dadurch würde sich die Staatsquote erhöhen. Selbst wenn sie zuerst tatsächlich Schulden beglichen, wäre das Risiko, dass sie den neuen Spielraum bald für eine Neuverschuldung bräuchten, enorm. Mit der Goldinitiative sowie anderen Massnahmen stellen wir dagegen sicher, dass bis mindestens zum Jahr 2010 für die AHV mit gleichen Leistungen keine Erhöhung der Mehrwertsteuer nötig sein wird. So halten wir die Steuerquote stabil. Aber die strukturellen Probleme der AHV werden nicht gelöst. Blocher: Gelöst werden sie nicht, aber die Goldinitiative trägt dazu bei, die AHV-Leistungen zu garantieren, ohne die Mehrwertsteuer erhöhen zu müssen. Die Kantone, immerhin die Mehrheitsaktionäre der Nationalbank, gehen leer aus. Schadet die Goldinitiative nicht dem Föderalismus? Blocher: Der Verteilschlüssel für Kantone und Bund von zwei zu eins gilt nur für die Ausschüttungen der Erträge der Nationalbank, nicht aber für die nicht mehr benötigten Währungsreserven. Denn die Reserven wurden nicht von den Kantonen erschaffen, sondern vom Volk erarbeitet. Zudem sind die Kantone von Anfang an für die Solidaritätsstiftung eingetreten... ...und begründeten das mit "übergeordneten Interessen"... Blocher ...was selbstverständlich auch auf die AHV zutrifft. Die Nationalbank steht der Initiative skeptisch gegenüber, weil der Umfang der zu transferierenden Reserven nicht genau festgelegt wird. Gefährdet die Initiative die Selbständigkeit der Nationalbank? Blocher: Wir haben uns mit der Formulierung ‹für geld- und währungspolitische Zwecke nicht mehr benötigte Währungsreserven› an die Sprachregelung der Nationalbank gehalten. Die Volksinitiative enthält keine Aussage darüber, wer die Höhe der überschüssigen Reserven bestimmt und tastet somit die heutige Kompetenzregelung nicht an. Die Goldinitiative bezog sich ursprünglich nur auf das Überschussgold. Das Finanzdepartement hat vor kurzem mit der Nationalbank eine neue Vereinbarung ausgehandelt, gemäss der in den nächsten zehn Jahren nicht nur Gewinne, sondern auch ‹überschüssige› Währungsreserven von 13 Mrd.Fr. an Bund und Kantone verteilt werden. Widerspricht dies nicht dem Wortlaut Ihrer Initiative? Blocher: Sofern die Nationalbank tatsächlich Reserven und nicht Gewinne ausschüttet, gehören diese in die AHV. Werden Reserven durch eine Absprache zwischen Nationalbank und Finanzdepartement verteilt, wird es problematisch.
13.03.2002
Alleingang kommt nicht in Frage
Interview mit der HandelsZeitung vom 13. März 2002 Ems-Chemie AG - Mehrheitsbesitzer Blocher kann sich einen Aktienrückkauf vorstellen, aber nur mit einem Partner. Steigt Martin Ebner bei der Ems ein? Interview: Mélanie Rietmann und Reto Schlatter Sie haben etwas Unübliches getan: Den Goodwill mit einem Schlag aus der Rechnungslegung verbannt und damit eine 30%ige Gewinn-Reduktion riskiert. Weshalb wollten Sie gerade jetzt "reinen Tisch" machen? Christoph Blocher: Zunächst eine Richtigstellung: Wir hatten schon vorher immer einen "reinen Tisch". Aber Sie mokieren sich über die "Kreativität in der Buchhaltung" bei andern Unternehmen. Was verstehen Sie darunter? Blocher: Ich stelle fest, dass Kreativität in gewissen Unternehmen fast nur noch in der Buchhaltung eine Rolle spielt. Dort aber ist diese Eigenschaft unzulässig. Buchhalterische Tricks zahlreicher Unternehmen sind ein wirtschaftliches Problem und führen dazu, dass Anleger den Firmen kein Vertrauen mehr schenken. Es wird zu viel geschummelt. In dieses Kapitel gehören auch die Pro-forma-Abschlüsse, die ja ihrem Namen alle Ehre machen. Nach einem halben Jahr folgen dann die Geschäftsberichte, die niemanden mehr interessieren - und das falsche Bild ist perfekt. Hinzu kommt die ganze Problematik mit den Goodwill-Abschreibungen, die auch in den USA Wellen geworfen hat. Wir haben den gesamten Goodwill von mehr als 37 Mio Fr. über die Erfolgsrechnung auf null abgeschrieben und nehmen einen geschrumpften Reingewinn in Kauf. Wo liegt Ihrer Meinung nach der Grund für die von Ihnen skizzierte Fehlentwicklung? Blocher: Dass sich in der Vergangenheit die gesamte Finanzwelt nur für Gewinnent- wicklungen und -erwartungen interessiert hat. Das Studium der Bilanz wurde völlig vernachlässigt, aber hier manifestiert sich die Substanz eines Unternehmens. Die jüngsten Vorfälle bieten ein anschauliches Beispiel: Nehmen Sie Enron, Swissair oder andere. Nicht die Gewinnentwicklung war das Hauptproblem, sondern die Bilanzwerte: Die Eigenkapitaldecke war zu dünn, die Verschuldung zu hoch und die Goodwill-Abschreibungen belasteten Gewinn und Bilanz. Wenn wir gerade beim Eigenkapitalanteil sind: Er liegt bei der Ems mittlerweile bei über 50%, und Sie machen sich anscheinend Gedanken über eine künftige Kapitalstruktur. In einem früheren Gespräch haben Sie ein Going-Private ausgeschlossen. Das ist offenbar kein Tabu mehr? Blocher: Das Eigenkapital macht bei Ems über 50% aus, und die Kapitalrendite lag in den letzten fünf Jahren durchschnittlich bei über 20%. Für mich allein kommt ein Going-Private trotzdem nicht in Frage. Es bedeutet einen Kapitalbedarf von über 1 Mrd Fr; das liegt für mich nicht drin. Ich könnte das Geld vielleicht beschaffen, was aber meinen finanziellen Spielraum allzu sehr einengen würde. Nicht in Frage kommt auch eine Geldaufnahme via die Ems-Firma. Ich möchte das operative Geschäft nicht mit Schulden für den Aktionär belasten. Was also kommt denn in Frage? Blocher: Es gibt die Möglichkeit, die Aktien zusammen mit anderen zurückzukaufen. Denken Sie an Herrn Ebner? Blocher: Ich denke eher an Partner, die nicht in erster Linie Kapitalanlagen machen - etwa Industrielle, die ihre Firma verkauft haben und sich noch gerne an einem privaten Unternehmen beteiligen, dessen Führung sie vertrauen. Es gibt solche Interessenten, aber der Nachteil beim Going-Private ist die beschränkte Kapitalisierungsmöglichkeit. Wenn dringend Kapital gebraucht wird - und das weiss man nie - dann kommt die Börse nicht in Frage. Bis wann wird über die Einführung der Einheitsaktie entschieden? Blocher: Bis Ende Jahr. Der Aktienmarkt von Ems ist eng geworden. Ich verfüge über 85% der Stimmen und zwei Drittel des Kapitals, was eine geringe Liquidität an der Börse zur Folge hat. Die Situation ist nicht befriedigend: Wenn ein Grosser einsteigt und viel kauft, steigen die Aktienkurse; verkauft er wieder, trifft das Gegenteil ein. Was ist mit einer Nennwertrückzahlung? Blocher: Auch die ist nicht ausgeschlossen, aber hier sind keine grossen Sprünge mehr möglich: Wir sind am unteren Limit. Ein freier Cashflow von 70% des gesamten Cashflows, null Nettoverschuldung und eliminierte Goodwill-Positionen. Was machen Sie mit dem vielen Geld? Akquirieren, Dividenden ausschütten oder investieren? Blocher: Bevor die Kapitalstruktur nicht gelöst ist, mache ich keine grossen Bocksprünge. Alle angesprochenen Möglichkeiten kommen in Frage. Themawechsel: Atisholz. Würden Sie diese Firma nochmals kaufen? Blocher: Kaum. Er erfolgte unter grossem Zeitdruck. Ich rechnete mit einem Worst-, einem Bad- und einem Best-case-Szenario. Nun ist der Bad-case eingetroffen. Das heisst, es dauert länger, bis wir in der Gewinnzone sind. Zu Ems passt die Firma nicht mehr, darum habe ich sie in die Emesta, die zu 100% mir gehört, überführt. Wenn wir alles gewusst hätten, was rausgekommen ist, hätten wir Atisholz nicht gekauft. Wann kommt Atisholz in die Erfolgszone? Blocher: Wir investierten 130 Mio Fr.; die neuen Produkte, die entwickelt wurden - es geht im Wesentlichen um Chemiezellstoffe und Hefeextrakte - werden jetzt eingeführt. Dieses Jahr rechnen wir mit einem Nullergebnis und dann mit steigenden Gewinnen. Da gibt es noch eine zweite Firma, an der Sie Interesse hatten. Was läuft bei Netstal? Blocher: Die letzten Verhandlungen fanden am 2. November statt. Es bleibt dabei: Siemens will Netstal nicht alleine verkaufen; ich will aber nur Netstal haben. Sind die Verhandlungen auf Eis? Blocher: Ja. Wie lange haben Sie Geduld? Blocher: Nicht ewig. * * * Fazit: Christoph Blocher hat sich - konsequent - einem antizyklischen Handeln verschrieben. Er bezeichnet seine Methode zwar als "handglismet", ist damit aber bislang richtig gelegen. Schade nur, dass die Besitzstrukturen zementiert sind. Das könnte sich aber ändern.
13.03.2002