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Independence

06.12.2002

L’Invité

Christoph Blocher, industriel, conseiller national Interview dans «L'Agefi» du 6 décembre 2002 La meilleure politique européenne est une bonne politique intérieure Il y a aujourd'hui dix ans que le peuple et les cantons ont rejeté l'adhésion à l'Espace économique européen (EEE). Par ce vote, les citoyennes et les citoyens se sont prononcés en faveur d'une voie suisse autonome, la voie suisse en Europe et dans le monde. Ce scrutin a permis d'empêcher l'adhésion prévue à l'UE et d'éviter un traité colonial indigne, qui nous aurait obligés à reprendre plus de 80% du droit existant de la CE. La Suisse aurait également dû accepter, sans avoir son mot à dire, les lois futures et donc encore inconnues de la CE. Ce vote a permis d'autre part à la Suisse de maintenir sa prospérité, précisément hors de l'EEE et de l'UE. Si, depuis, la croissance économique a été faible, cette faiblesse est due à une mauvaise politique fédérale qui nous a valu un endettement accru, un Etat social envahissant et une augmentation en flèche de la charge fiscale. Les milieux économiques, autrefois chauds partisans de l'UE, ont depuis reconnu qu'une Suisse indépendante et ouverte sur le monde est un modèle à succès. L'économie juge aujourd'hui une adhésion à l'UE de manière clairement négative. Les prédictions apocalyptiques au sujet d'une Suisse sans EEE se sont révélées être de monumentales erreurs de prévision: la catastrophe économique évoquée par les partisans ne s'est pas produite. Au contraire, la Suisse a pu dans l'ensemble maintenir sa bonne position économique, malgré des décisions médiocres en politique intérieure. Une société de citoyens libres, déterminés à assumer leurs responsabilités, peut mener une politique plus efficace qu'une vaste structure réglementée jusque dans le moindre détail et soumise à une pression d'harmonisation vers le bas. Une Suisse indépendante et souveraine permet d'agir de manière plus innovatrice, plus performante et plus compétitive qu'une UE organisée de manière centralisée. Une telle politique implique toutefois que le Conseil fédéral et le Parlement tiennent compte de cette volonté et qu'ils exercent en conséquence le mandat d'indépendance dont ils sont investis. Par son non à l'EEE et son rejet massif de l'initiative "Oui à l'Europe", le peuple suisse a clairement donné mandat à son gouvernement de maintenir l'indépendance de notre pays. En dépit de celui-ci, le Conseil fédéral maintient la demande d'adhésion à l'UE et considère depuis peu l'adhésion à l'UE comme un "projet en chantier". Cette attitude ambiguë porte un préjudice énorme à notre pays. Elle affaiblit notre position de négociation face à l'UE dans les accords sectoriels et le double langage du Conseil fédéral concourt à diviser notre pays. Comme l'ont montré les votations dans ce domaine, la moitié de la population suisse ne se sent plus représentée par la politique étrangère du Conseil fédéral et de la majorité du Parlement. Contre la volonté du peuple et contre toutes les objections politiques et économiques, Conseil fédéral, PS, PRD et PDC maintiennent l'objectif d'une adhésion à l'UE. Ils sont prisonniers du piège européen. La hâte manifestée dans la question de l'adhésion a énormément affaibli la position de la Suisse dans les négociations bilatérales. Cette folie furieuse en matière de politique étrangère a procuré à la Suisse de mauvais traités et affaiblira également la position du pays dans les négociations futures. L'activisme en politique étrangère est toujours un signe d'échec en politique intérieure. Au lieu de déléguer son incompétence politique à Bruxelles, il faudrait que notre élite politique rende des comptes ici et maintenant pour son échec. En particulier, il faudrait prendre les mesures suivantes: le Conseil fédéral et le Parlement devraient enfin reconnaître qu'une adhésion à l'UE n'entre pas en ligne de compte pour la Suisse et les négociations sur les accords bilatéraux II devraient être interrompues: dans les conditions actuelles, la Suisse n'y gagnerait rien de substantiel, mais devrait accepter de nombreux désavantages. Enfin, le Conseil fédéral doit abandonner sa position ambiguë et retirer immédiatement sa demande d'adhésion. Au lieu de déployer une activité stérile en politique étrangère, le gouvernement devrait affronter la gabegie actuelle sur le plan intérieur: il s'agirait notamment d'assainir les finances fédérales, d'abaisser la quote-part fiscale, de réduire l'endettement et de réduire l'Etat social. Il en résulterait de la croissance, des emplois et de la prospérité pour tous. Christoph Blocher

06.12.2002

Plus personne ne veut adhérer à l’UE!

Interview dans «swissinfo» du 6 décembre 2002 Le refus de l’Espace économique européen était une bonne décision. Cet avis, c’est celui de Christoph Blocher. Dix ans après le vote, il fait le point avec swissinfo. En 1992, le chef de file de la droite dure s’était fortement engagé contre l’EEE. de Felix Münger Christoph Blocher, êtes-vous toujours convaincu d’avoir pris la bonne décision il y a dix ans? Christoph Blocher: Tout à fait, car si le peuple n’avait pas rejeté l’EEE à l’époque, nous serions actuellement membres de l’Union européenne (UE). Or désormais, hormis le Conseil fédéral, plus personne ne veut d’une adhésion à l’UE. Même les milieux économiques ont réalisé qu’une adhésion n’apporterait pas de gros avantages. En 1992, vous étiez la figure de proue de l’opposition à l’EEE. Quelle était l’importance de ce combat pour vous? Blocher: Naturellement, Je me suis fait connaître dans le cadre de la campagne politique contre l’EEE. Mais ce n’était pas le but. J’ai simplement pris conscience de l’importance de cette question pour la Suisse, notamment au niveau de sa démocratie directe, du bon fonctionnement de son Etat et de son bien-être. Voilà les motivations qui m’ont poussé à me battre avec acharnement contre l’EEE. Mais ce combat a été incroyablement fatigant, tant au niveau psychologique que physique. Je pense que je ne pourrais pas le mener une seconde fois. Vos adversaires prétendent que l’actuelle stagnation économique de la Suisse résulte du refus de l’EEE. Qu’en pensez-vous? Blocher: La situation s’est effectivement beaucoup détériorée depuis 1992. Il y a dix ans, la situation était encore bonne: moins de dettes, moins d’impôts, moins de taxes. L’économie pouvait donc se développer. La situation actuelle n’a pourtant rien à voir avec le refus de l’EEE. Elle est bien davantage la conséquence d’une mauvaise politique qui consiste à essayer de s’adapter à l’UE et d’augmenter les taxes et les impôts. Quel serait votre conseil pour relancer l’économie suisse? Blocher: La part de l’Etat doit diminuer, il ne doit pas y avoir de nouveaux impôts et en aucun cas de nouvelles dettes. Pour le reste, je suis convaincu que nous aurions des opportunités formidables si nous disions enfin oui à la Suisse. Nous devons arrêter de nous mettre à genoux devant les Etats étrangers. Personne d’autre ne le fait. Sur le plan intérieur, la Suisse connaît quelques blocages. Des changements décisifs – comme le démantèlement des cartels – sont pratiquement irréalisables… Blocher: Il n’y a rien d’autre à faire que de changer la situation politique dans la Berne fédérale. Si l’Union démocratique du centre se renforce lors des prochaines élections fédérales, la page pourra être tournée. En effet, les autres partis bourgeois devront se résoudre à mener une politique clairement à droite. Quelle doit être la suite des relations entre la Suisse et l’UE? Nous sommes en train de négocier avec elle un second paquet d’accords bilatéraux, mais les négociations sont visiblement ardues. Blocher: A mon avis, il faut arrêter ces négociations. Le Conseil fédéral ne les mène que pour faire adhérer la Suisse le plus vite possible à l’UE. Ces nouveaux accords bilatéraux auront pour conséquence la reprise des accords de Schengen et, peut-être, l’abandon du secret bancaire. Or nous n’avons pas besoin de Schengen et il est absolument hors de question d’abandonner notre secret bancaire.

06.12.2002

Oggi più nessuno vuole l’adesione all’UE!

«swissinfo» del 6 dicembre 2002 Il no al SEE era giusto: lo dice, in un’intervista a swissinfo, Christoph Blocher 10 anni dopo lo storico voto. Nessuno più del deputato UDC zurighese si impegnò nel 1992 per far respingere l'adesione. di Felix Münger   Christoph Blocher, a dieci anni dalla votazione che bocciò lo Spazio economico europeo, è ancora convinto di aver fatto la cosa giusta?   Christoph Blocher: Certo, altrimenti il popolo svizzero non avrebbe mandato a rotoli l’adesione al SEE e adesso saremmo membri dell’Unione Europea. Vede oggi, ad eccezione del Consiglio federale, nessuno è più favorevole ad entrare nell’Unione Europea. Anche l’economia si è accorta che una partecipazione avrebbe delle conseguenze molto negative.   Lei era nel 1992 la figura simbolo dell’opposizione allo Spazio economico europeo. Quanto c’era in gioco di personale?   Christoph Blocher: Naturalmente nel corso della battaglia elettorale mi ero fatto conoscere. Ma questo non era lo scopo. Semplicemente sapevo quale era l’importanza della questione SEE per la Svizzera: la democrazia diretta, il sistema statale, il benessere erano in gioco. Ecco perché ero così accanito nella lotta. Una lotta che mi provò molto, sia psichicamente che fisicamente. Non credo che potrei rifarla.   I suoi antagonisti sostengono che l’attuale stagnazione dell’economia svizzera sia dovuta proprio al no sullo Spazio economico europeo.   Christoph Blocher: Dopo il 1992 l’economia è effettivamente peggiorata. Dieci anni fa era ancora tutto bello: meno debiti, meno tasse, meno imposte. L’economia poteva svilupparsi. La situazione attuale non ha nulla a che vedere però con lo Spazio economico europeo. È piuttosto la conseguenza di una cattiva politica, che cerca di adattarsi all’Unione Europea e alza le imposte.   Qual è il suo consiglio per far di nuovo crescere l’economia svizzera?   Christoph Blocher: Le spese sociali devono diminuire, nessun nuovo aumento di tasse e nessun debito supplementare. Il carico fiscale deve scendere. In nessun altro Paese è così alto. Inoltre sono convinto che avremmo delle opportunità straordinarie se finalmente puntassimo sulla Svizzera. Dobbiamo smetterla di fare la riverenza di fronte agli stati stranieri. Come se gli altri lo facessero.   In Svizzera molte cose sono bloccate. Cambiamenti decisivi – come lo smembramento dei cartelli – non sono praticamente attuabili allo stato attuale…   Christoph Blocher: Non c’è altra soluzione possibile se non quella di cambiare i rapporti politici a Berna. Se l’UDC nelle prossime elezioni si rafforzerà, le cose cambieranno. Allora gli altri partiti borghesi dovranno decidersi a fare una chiara politica borghese.   Riguardo ai rapporti tra Svizzera ed Unione Europea: si stanno discutendo i bilaterali bis, ma i progressi non sono notevoli...   Christoph Blocher: Sono dell’opinione che non dovremmo nemmeno trattare. Il Consiglio federale lo fa solo per portare la Svizzera nell’UE il più in fretta possibile. I nuovi accordi permetterebbero ad esempio l’introduzione del patto di Schengen e causerebbero la soppressione del segreto bancario. Schengen non ci serve, e di sopprimere il segreto bancario non se ne parla nemmeno.

06.12.2002

Heute ist niemand mehr für den EU-Beitritt!

Interview mit "swissinfo" vom 6. Dezember 2002 Das Nein zum EWR sei richtig gewesen. Dies sagt Christoph Blocher 10 Jahre nach der historischen Abstimmung im Interview mit swissinfo. Der Zürcher SVP-Nationalrat engagierte sich 1992 wie kein anderer für die Ablehnung des Vertragswerks von Felix Münger Christoph Blocher, sind Sie heute – 10 Jahre nach der EWR-Abstimmung – nach wie vor der Auffassung, damals richtig gehandelt zu haben? CHRISTOPH BLOCHER: Sicher, denn hätte das Schweizer Volk damals den EWR-Vertrag nicht bachab geschickt, wären wir jetzt Mitglied der Europäischen Union (EU). Sehen Sie, heute ist mit Ausnahme des Bundesrats eigentlich niemand mehr für den EU-Beitritt. Auch die Wirtschaft hat unterdessen gemerkt, dass eine Mitgliedschaft grosse Nachteile hätte. Sie waren 1992 die Galionsfigur der EWR-Gegner. Wie wichtig war der Kampf für Sie persönlich? CHRISTOPH BLOCHER: Natürlich wurde ich im Zuge des damaligen Abstimmungskampfes bekannt. Das war aber nicht das Ziel. Ich wusste einfach um die Wichtigkeit der EWR-Frage für die Schweiz: Die direkte Demokratie, die Staatsordnung, der Wohlstand standen auf dem Spiel. Das war für mich die Motivation, um derart verbissen zu kämpfen, wie ich es tat. Der Kampf war aber in psychischer und physischer Hinsicht unglaublich anstrengend. Ich könnte ihn vermutlich kein zweites Mal führen. Ihre Gegner sagen, die derzeitige Stagnation der Schweizer Wirtschaft sei eine Folge des EWR-Neins. CHRISTOPH BLOCHER: Tatsächlich hat sich seit 1992 wirtschaftlich vieles verschlechtert. Vor 10 Jahren war es noch schön: weniger Schulden, weniger Steuern, weniger Abgaben. Die Wirtschaft konnte sich entfalten. Die heutige Situation hat mit dem EWR-Nein jedoch nichts zu tun. Sie ist vielmehr eine Folge der schlechten Politik, welche sich der EU anzupassen versucht und die Steuern und Abgaben in die Höhe treibt. Was würden Sie vorschlagen, um der Schweizer Wirtschaft wieder zu mehr Wachstum zu verhelfen? CHRISTOPH BLOCHER: Die Staatsquote muss sinken, es darf keine neuen Steuererhöhungen geben, und zusätzliche Schulden kommen nicht in Frage. Die Zwangsabgaben sind zu senken. Kein anderes Land hat diese derart erhöht wie die Schweiz. Im übrigen bin ich überzeugt, dass wir hervorragende Chancen hätten, wenn wir endlich einmal zur Schweiz stehen würden. Wir müssen aufhören, gegenüber den ausländischen Staaten den Bückling zu machen. Das tut sonst ja auch niemand. Die Schweiz ist im Innern in vielem blockiert. Einschneidende Veränderungen - etwa die Zerschlagung von Kartellen – sind derzeit praktisch undurchführbar... CHRISTOPH BLOCHER: Da gibt es nichts anderes, als in Bern die politischen Verhältnisse zu ändern. Wenn die SVP bei den nächsten Wahlen stärker wird, wendet sich das Blatt. Dann müssen sich nämlich die anderen bürgerlichen Parteien aufraffen und sich zu einer klar bürgerlichen Politik bekennen. Wie soll es nun weitergehen im Verhältnis zwischen der Schweiz und der EU? Man verhandelt über ein zweites Paket von bilateralen Verträgen, kommt aber offenbar nicht richtig vom Fleck... CHRISTOPH BLOCHER: Meiner Meinung nach sollten diese Verhandlungen nicht geführt werden. Der Bundesrat verhandelt nur deshalb, weil er die Schweiz möglichst schnell in die EU führen will. Die neuen Verträge würden beispielsweise die Übernahme des Abkommens von Schengen und möglicherweise die Aufhebung des Bankgeheimnisses zur Folge haben. Schengen brauchen wir nicht, und die Aufhebung des Bankgeheimnisses kommt nicht in Frage.

06.12.2002

«Bei einem Ja zum EWR wären wir jetzt in der EU»

Streitgespräch in der "Aargauer Zeitung" vom 6. Dezember 2002 Das grosse Duell SVP-Nationalrat Christoph Blocher und EX-SP-Präsident Peter Bodenmann über die Folgen des EWR-Neins von Patrik Müller und Mathias Küng Herr Bodenmann, was haben Sie am Abend des 6. Dezember 1992 getan, als das Nein zum EWR feststand? Peter Bodenmann: Keine Ahnung. Und Sie, Herr Blocher? Christoph Blocher: Ich ging schon um 20 Uhr ins Bett, weil ich nach dem Kampf völlig erschöpft war. Andere EWR-Gegner haben lange gefestet und Raketen steigen lassen. Herr Blocher, Sie sprachen damals von einer "Jahrhundert-Abstimmung". Haben Sie die Bedeutung nicht überschätzt? Blocher: Nein. Wie wichtig die Abstimmung war, hat die hohe Stimmbeteiligung von über 78 Prozent gezeigt. Die Schweiz stand noch nie vor einer solch schwerwiegenden Entscheidung: Der EWR-Vertrag war ein Kolonialvertrag, hätte die Selbstbestimmung und die direkte Demokratie schwer getroffen und hätte die Schweiz in die EU gezwungen. Deshalb habe ich den Kampf so leidenschaftlich geführt. Bodenmann: Es war tatsächlich ein sehr wichtiger Entscheid. In der Schweiz hat das Volk immer Recht. Das Volk hat auch das Recht, falsch zu entscheiden - und so war es in diesem Fall. Was ist die Folge? Bodenmann: Das Resultat ist ein verlorenes Jahrzehnt. In den letzten zehn Jahren ging es in denjenigen Ländern vorwärts, die sich für die Öffnung entschieden haben: Österreich, Finnland, Norwegen und Schweden haben sich wirtschaftlich besser entwickelt als die Schweiz. Dafür müssen bei uns jene Leute die Verantwortung tragen, die sich für diesen Weg eingesetzt haben. Der EWR wird immer kleiner, verliert an Bedeutung. Bereuen Sie im Nachhinein nicht, dass Sie Ja gestimmt haben? Bodenmann: Nein, im Gegenteil. Ich habe immer offen gesagt, dass der EWR den Weg Richtung EU frei macht . . . Blocher: . . . sehr schön! Bodenmann: Ich habe damals in Wien mit den SP-Präsidenten Österreichs, Norwegens, Schwedens und Finnlands zwei Tage lang über den EWR diskutiert. Wir hatten viele Bedenken. Aber wir kamen zum Schluss: Die Richtung stimmt. Heute sieht man, dass unsere Einschätzung richtig war. Die Länder, die Ja gesagt haben, erzielten wirtschaftliche Fortschritte. Aber die Schweiz sitzt noch immer auf dem hohen Ross. Offenbar reichen zehn Jahre Stagnation nicht aus. Wir meinen, nur wir wüssten, wies geht - und alle anderen Länder lägen falsch. Blocher: Wenn Sie den Lebensstandard, das Bruttoinlandprodukt pro Kopf, Arbeitslosigkeit, dann insbesondere Löhne, Inflation, Wettbewerbsfähigkeit vergleichen: Bei allen Werten steht die Schweiz an der Spitze. Das sind absolute Werte. Schaut man auf die Veränderung, so sieht man, dass die Schweiz ihren Vorsprung auf andere Länder nach und nach einbüsst. Blocher: Entscheidend sind zunächst die absoluten Werte! Das sollte man spätestens gemerkt haben, nachdem im letzten Jahrzehnt die Unternehmen nichts anderes gemacht haben, als ein möglichst hohes Gewinnwachstum auszuweisen. Keiner schaute auf die absoluten Werte - deshalb heute diese Pleiten. Ich gebe Herrn Bodenmann in einem Punkt Recht: Beim Wirtschaftswachstum sieht es schlecht aus. Aber das Wirtschaftswachstum ist doch die zentrale Grösse. Sie zeigt die Entwicklung des Wohlstandes an. Blocher: Das schlechte Wachstum ist die Folge der gigantischen Erhöhung der Zwangsabgaben. Kein OECD-Staat, ausser Japan, hat in den letzten Jahren die Fiskalquote mehr erhöht als die Schweiz. Das ist hausgemacht durch eine schlechte Politik der vereinigten Linken. Gegen den Willen der SVP haben sie Steuererhöhungen durchgesetzt . . . Bodenmann: . . . weil wir kein Wirtschaftswachstum hatten! Wenn der Kuchen nicht mehr grösser wird, dann gibts mehr Arbeitslose und mehr Ausgaben für die IV. Trotzdem ist unsere Fiskalquote international weiter unterdurchschnittlich. Holland und Dänemark liegen höher. Blocher: Aber sie sind in den letzten Jahren mit den Steuern runtergegangen, und wir machten das Gegenteil! Bodenmann: Vorher haben Sie noch gesagt, die absoluten Werte seien entscheidend. Blocher: Das ist so. Doch das fehlende Wirtschaftswachstum ist die Folge davon, dass die Schulden und die Steuern in die Höhe getrieben wurden, beispielsweise Geld für die Swiss und für die Expo verschleudert wurde. Herr Bodenmann, das Wachstumsproblem ist doch wirklich hausgemacht. Bodenmann: Natürlich ist nicht alles auf das EWR-Nein zurückzuführen. Schwere Fehler machte in den 90er- Jahren beispielsweise die Nationalbank. Schädlich war auch die prozyklische Politik von Bund, Kantonen und Gemeinden - sie haben ausgerechnet in der Rezession gespart. Aber: Das Abseitsstehen beim EWR schwächte das Wachstum ebenfalls. Der Alleingang führte dazu, dass sich in der Binnenwirtschaft nichts bewegte. Koalitionen von Verhinderern zementieren die heutigen Strukturen. Blocher: Zu den Verhinderern gehören vor allem die Gewerkschaften. Bodenmann: Auch, ja, sie haben von der SVP gelernt. Wo sehen Sie wegen des EWR-Neins Blockaden? Bodenmann: Ein gutes Beispiel ist die SVP-nahe Landwirtschaft. In Österreich erhalten die Bauern nur noch halb so viele Subventionen. Sie mussten flexibler werden, ihre Produkte wurden günstiger - und trotzdem sind die Landwirte in Österreich mindestens so glücklich wie in der Schweiz. Ein zweites Beispiel sind unsere Auto-Importeure, die ihre vertikalen Kartelle weiter aufrechterhalten. Deshalb kostet hierzulande jedes Auto 6000 Franken zu viel. Österreich, Finnland oder Norwegen werden die Schweiz im Jahr 2015 punkto Reichtum überholt haben, wenn die Entwicklung der 90er-Jahre anhält. Bodenmann: Diesen Fakten muss man in die Augen schauen. Wir tragen die rote Laterne in Europa. Herr Blocher, Sie haben gewonnen, jetzt müssen Sie zum Resultat stehen. Wer ein Kind macht, muss dazustehen. Blocher: Sie wissen ja gar nicht, wo wir stehen würden, wenn wir im EWR wären. Ich bin überzeugt: Wir stünden massiv schlechter da. Österreich ist ein vergleichbares Land. Wirtschaftsprofessor Franz Jaeger sagt, durch den EWR- bzw. EU-Beitritt sei das Land unter einen gesunden Wettbewerbsdruck geraten. Blocher: Österreich war früher viel weniger offen als die Schweiz, war weniger verbunden mit der EU. Deshalb war für Österreich der EU-Beitritt wichtig. Für mich war immer klar, dass die Österreicher beitreten würden. Den ganz grossen Schub erhielt Österreich aber durch die Öffnung Osteuropas. Hilfreich war auch die neue Regierung, welche die Verkrustung aus der Zeit der SP/ÖVP-Regierung aufgebrochen hat. Trotzdem: Österreich liegt wirtschaftlich weit hinter uns, etwa bei der Standortattraktivität und bei den Löhnen. Aber der Vorsprung der Schweiz schmilzt. Blocher: Wegen der schlechten Innenpolitik! Deshalb kämpfe ich seit zehn Jahren gegen die Verschleuderung von Steuergeldern und gegen Steuererhöhungen. Das lähmt die Wirtschaft. Eine derartige Erhöhung der Zwangsabgaben gab es in keinem anderen OECD Land, mit Ausnahme von Japan. Ich muss aber auch sagen: Man darf nicht das Wirtschaftswachstum zum einzig Entscheidenden hochstilisieren. Wirtschaftswachstum kann auch schlecht sein - wenn es mit Staatsgeldern und -schulden finanziert wird. Ist wirklich nur die Innenpolitik schuld am schwachen Wachstum? Blocher: Fehler wurden auch in grossen Schweizer Betrieben gemacht. Bei den Managern herrschte zum Teil derselbe Grössenwahn wie bei jenen Politikern, die in die EU wollen. Der Drang nach Grösse und Wachstum allein ist keine Erfolgsstrategie. Deshalb konnten viele globalisierte und fusionierte Unternehmen nicht funktionieren. Bodenmann: Sie haben doch Alusuisse nach Kanada verkauft. Blocher: Nicht Grösse war entscheidend. Aber der Aluminiumbereich hätte allein nicht überleben können. Bodenmann: Vielleicht, aber zurück zum Problem. Wir Schweizer wollen einfach nicht einsehen, dass die anderen besser geworden sind - und wir stehen geblieben sind. Blocher: Nochmals: Weil ihr die Zwangsabgaben des Staates erhöht habt! Bodenmann: Die sind bei uns immer noch tief. Daran kann's nicht liegen. Nein, entscheidend ist, dass wir in der Schweiz keinen Strukturwandel zulassen. Deshalb ist der Binnensektor nicht genug produktiv - ganz im Gegensatz zur Exportwirtschaft. Darüber will Herr Blocher nicht reden. Warum? Weil er alle potenziellen Verlierer des Strukturwandels ansprechen will: Ich bin für euch da und werde euch alle schützen, die Bauern, die Auto-Importeure, die Kartellisten. Herr Blocher schimpft lieber über den Staat. Er begreift nicht, dass im Binnensektor dasselbe gilt wie für die Exportunternehmen: Wer sich an veränderte Bedingungen anpasst, kann sehr produktiv sein. Natürlich könnt ihr euch in Bern weitere fünf bis zehn Jahre blockieren, aber das schadet unserem Land. Herr Blocher, das sind harte Vorwürfe. Blocher: Zu den Fehlern: Kein anderes Wirtschaftsgebiet hat solch grosse Veränderungen erfahren wie die Landwirtschaft. Die Ursache waren schweizerische Reformen, nicht ausländische. Was die Auto-Importeure betrifft: Man kann heute jedes Auto auch in Deutschland oder Frankreich kaufen, wenn man will. Es wird nicht gemacht. Als Industrieller produziere ich grösstenteils in der Schweiz. Ich investiere hier jedes Jahr etwa 100 Millionen Franken. Ich schreibe alles international aus - und vergebe den grössten Teil im Kanton Graubünden. Denn die Schweizer Lieferanten sind wettbewerbsfähig, sie gehen auf die internationalen Konkurrenzpreise herunter. Unser Land ist wirtschaftlich offen. Bodenmann: Schon, aber der EWR hätte auch im Inland eine enorme Dynamik gebracht. Die vertikalen Kartelle wären gesprengt worden. Es hätte einen Druck auf die Boden- und Wohnungspreise gegeben. Und auch die Lebensmittel wären billiger - wir hätten bei uns beispielsweise einen Aldi, der den Sektor aufmischen würde, so wie in Österreich. Von Dynamik ist heute aber überhaupt nichts zu spüren. Jeder läuft in seiner Rüstung herum und verteidigt seine Besitzstände. Blocher: Sie blenden eine Seite völlig aus. Sie müssen unsere hohen Preise ins Verhältnis zu unseren ebenfalls hohen Löhnen setzen. Der schweizerische Lebensstandard ist sehr hoch. Preisdruck bedeutet auch Lohndruck. Zudem: Wir kämen in der EU nicht nur unter Konkurrenzdruck, sondern wir würden auch viele wichtige Wettbewerbsvorteile verlieren. Beispiel Wohnungsmarkt: Die Zinsdifferenz für die Hypotheken ginge verloren, und darunter leiden dann alle, auch der Hotelier im Wallis, der 2 bis 3 Prozent höhere Hypozinsen bezahlen müsste. Die Mietzinsen würden um 30 Prozent steigen. Warum kostet bei uns ein Haus mehr als im Ausland? Weil wir einen einmaligen Qualitätsstandard haben. Ich habe in Schweden eine Firma. Dort kommen mir manche Häuser vor wie Kartonschachteln. Entscheidend ist, ob wir unseren Lebensstandard halten können. Blocher: Die Schweiz hätte eine riesige Chance. Sie könnte es besser machen als die da draussen in der EU, vor allem bei der Steuerbelastung. Wir könnten Firmen aus der ganzen Welt anziehen. Aber so, wie es momentan läuft, kann man den Wohlstand nicht vermehren. Wir gehen in die falsche Richtung, in die Richtung der Sozialisierung. Bodenmann: Nein, wir gehen in gar keine Richtung, wir stehen einfach still. Und wenn Sie den Zinsvorteil hervorheben: Man muss auf die Realzinsen achten, und hier wird die Differenz zu Europa immer kleiner. Herr Blocher, Sie reden immer von Steuern. Könnte man nicht auch mit Liberalisierungen Wachstum generieren? Wie wollen Sie das Volk davon überzeugen - Beispiel Elektrizitätsmarkt? Blocher: In der EU ist der Strommarkt nur auf dem Papier liberalisiert. Und bei unserem Elektrizitätsmarktgesetz wusste ich nie recht, ob es wirklich eine Liberalisierung gewesen wäre. Trotzdem habe ich das Gesetz befürwortet. Aber jetzt hat es das Volk halt abgelehnt. Wenn das Volk keine Liberalisierung will, dann will es keine. Deswegen in die EU zu gehen, damit wir nachher machen müssen, was das Volk nicht will - das widerstrebt mir. Bodenmann: In der Schweiz verwechselt man Liberalisierung mit Strukturwandel. Was wir nötig haben, ist Strukturwandel. Auf gewissen Gebieten brauchen wir mehr Staat, auf anderen Gebieten weniger Staat. Es braucht für jedes Problem eine separate Analyse. Um die Kostenspirale im Gesundheitswesen zu stoppen, sollte man zum Beispiel eine kluge Spitalplanung machen - 50 Spitäler mit 300 Betten reichen in der Schweiz. Im Automarkt hingegen braucht es mehr Markt. Das Elektrizitätsmarktgesetz war eine schlechte Vorlage. Mich erstaunt, dass man jetzt einfach nichts tut. Macht doch eine verbesserte Vorlage! Wären wir in der EU, gäbe es auch hier keine Lähmung. Die grösste Pleite der Schweizer Wirtschaftsgeschichte, der Swissair-Konkurs, wird mit dem EWR-Nein in Verbindung gebracht. Wären wir im EWR, hätte die Swissair auf die folgenschwere Hunterstrategie verzichten können. Blocher: Ich habe in der EWR-Debatte dargelegt, dass am ehesten noch die Swissair von einem Beitritt profitieren könnte. Aber es ist dummes Zeugs zu behaupten, das Missmanagement der Swissair sei auf das EWR-Nein zurückzuführen. Möglich, dass das EWR Nein für die Swissair der äussere Anlass war, einen solchen "Chabis" zu machen. Jeder, der in der Wirtschaft Mist baut, bringt die EU-Nichtmitgliedschaft als Ausrede. Bodenmann: Das EWR-Nein war ein klarer Nachteil für die Swissair. Blocher: Moritz Suter behauptet dasGegenteil. Bodenmann: Seine Crossair hat nur dank der Swissair überlebt. Die Swissair hatte wegen des Alleingangs Nachteile. Aber das war kein Grund, eine solche Strategie zu wählen. Ich hoffe, dass die Swiss aus den Fehlern der Swissair lernt. Bis jetzt läuft es positiv. Blocher: Ach was! Bodenmann: Gebt doch der Swiss eine Chance! Flache Hierarchien, tiefe Kosten - die Rechnung könnte aufgehen. Immerhin konnten dank der Swiss Zehntausende von Arbeitsplätzen erhalten bleiben. Blocher: Mit zwei Milliarden Steuergeldern können Sie immer Arbeitsplätze retten! Nur gibt das kein echtes Wirtschaftswachstum. Eben sprachen Sie noch von Strukturwandel. Bodenmann: Zwei Milliarden sind in der Landwirtschaft innert vier Monaten verbrannt. Da könnten wir jedes Jahr drei neue Airlines gründen. Heute haben wir die bilateralen Verträge. Herr Bodenmann, fahren wir damit nicht besser als mit dem EWR? Wir haben die wirtschaftlichen Vorteile, nicht aber die politischen Nachteile. Bodenmann: Nein. Der EWR hätte uns mehr Möglichkeiten gebracht, institutionell mitzuwirken - wenn auch in unbefriedigendem Ausmass, verglichen mit einem EU-Beitritt. Auf dem bilateralen Weg verlieren wir unheimlich viel Zeit und machen überproportional viele Zugeständnisse. Die anderen stellen die Spielregeln auf, und wir versuchen in mühsamen Verhandlungen, irgendwo ein Komma zu verschieben. Das ist für ein Land wie die Schweiz eine unwürdige Situation. Blocher: Die SVP fordert den Abbruch der Verhandlungen über die bilateralen Verträge II. Diese verbessern unsere Position nicht, sondern sie stellen nur einen weiteren Schritt Richtung EU dar. Schengen kommt nicht infrage, wir schaffen doch nicht unsere Grenzen ab. Und wir sind auch nicht bereit, das Bankgeheimnis zu opfern. Der EWR wäre noch schlimmer gewesen, das war ein Kolonialvertrag. Wir hätten Gesetze übernehmen müssen, ohne dazu Nein sagen zu können. Von EWR 2 spricht heute kaum jemand mehr. Dennoch ist er im Fall eines Scheiterns des bilateralen Weges laut Integrationsbericht eine Option. Bodenmann: Diese Idee ist tot. Wenn auch Norwegen in die EU geht, gibt es den EWR faktisch gar nicht mehr. Wäre die Schweiz, falls der EWR angenommen worden wäre, heute in der EU? Bodenmann: Ich habe das Gefühl, dass wir bei einem Ja zum EWR jetzt in der EU wären. Nach einer Annahme des EWR-Vertrags hätte eine dynamische Entwicklung eingesetzt. Der Appetit kommt mit dem Essen. Wie lange der bilaterale Weg gangbar ist, ist unklar. Werden Sie, Herr Blocher, es noch erleben, dass die Schweiz EU-Mitglied ist? Blocher: Ich? Das glaube ich nicht. Die Zeit arbeitet für uns. Heute ist die Wirtschaft gegen den Beitritt, das ist eine ganz wichtige Wende. Im Übrigen wird sich die EU wesentlich verändern, dann müssen wir gar nicht mehr beitreten. Und Sie, Herr Bodenmann, erleben Sie den EU-Beitritt? Bodenmann: Ja - falls ich eine durchschnittliche Lebenserwartung habe.