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24.06.2010

Je comprends qu’il vive une situation de tensions

Interview avec Bernard Wüthrich, Le Temps, 24. Juni 2010 à la décision d'Yvan Perrin d'abandonner la vice-présidence de l'UDC Comment avez-vous réagi à la décision d'Yvan Perrin d'abandonner la vice-présidence de l'UDC? Nous savions qu'il ne resterait probablement pas très longtemps à cette fonction, très exigeante. Il semble qu'il veuille l'abandonner après les élections fédérales de 2011. Je comprends qu'il vive une situation de tensions. Comme vice-président, il doit coordonner le travail de l’UDC dans la Suisse Romande. C’est surtout la situation de la section genevoise qui n’est pas simple. Et il fait partie de ceux qui peinent à comprendre notre position sur l'accord avec les USA. C'est sans doute difficile de porter une position que nos adversaires et les médias qualifient de slalom. Mais je n'ai rien entendu directement de lui et il a dit qu’il était prêt à rester jusqu’aux élections de 2011. Le malaise est pourtant réel après vos atermoiements sur l'accord USA. Yvan Perrin n'est pas seul de son avis. Oskar Freysinger dit aussi qu'il n'a pas compris.. C’est parce qu’il ne veut pas comprendre. Les décisions que nous avons prises sont extrêmement importantes et exigeantes. Nous avons combattu cet accord dès le départ et y sommes encore opposés aujourd'hui. Il est mauvais et il fallait le rejeter, parce qu’il s’agit d’un traité qui est au contraire au droit suisse. Le problème est venu du Parti socialiste, qui a dit qu'il était prêt à soutenir cet accord si les partis du centre lui donnaient un supplément sous la forme d'un nouvel impôt sur les entreprises. La situation était claire. ce mauvais accord serait accepté par le PS, le PDC et le PLR avec, en plus, cet impôt. C’est pour cette raison que nous sommes entrés en discussion avec le PDC et le PLR. Nous leur avons dit qu'ils devaient choisir entre le soutien du PS, avec un impôt sur les entreprises, et le soutien de l'UDC, sans cet impôt mais avec l'exigence de limiter les compétences du Conseil fédéral pour les traités de ce genre. Ensuite nous avons mis cette proposition en discussion au sein du groupe et en avons débattu pendant deux heures. En fin de compte, le groupe a accepté cette stratégie complexe par 35 voix contre 17. Tout de même: l'UDC a d'abord rejeté l'accord et soutenu le référendum, puis accepté l'accord mais avec la clause référendaire et enfin sans clause référendaire. N'est-ce pas faire du slalom? Non. Ceux qui disent que nous avons fait du slalom font une analyse superficielle de la situation. Nous avons uniquement eu la possibilité de choisir entre le mauvais accord avec un impôt sur les entreprises ou un mauvais accord sans d’autres désavantages ! Nous nous sommes engagés donc pour la deuxième option.  Nous devions contribuer à faire passer une solution que nous ne voulions pas, mais qui était moins mauvaise que celle qu'on risquait de nous imposer. Ceux qui se sont opposés à l'accord ont estimé que c'était un revirement…. Oskar Freysinger est celui qui était le plus remonté. Il n'a pas contesté la stratégie. Il a dit qu'on ne pouvait pas expliquer une telle position et que cela nous poserait un problème d'image. Je lui ai répondu que celui qui pense seulement à son image ne peut pas défendre correctement les intérêts du pays. Oskar Freysinger menace de créer, au sein du groupe parlementaire, un sous-groupe d'élus qui resteraient fermes sur leurs positions. Qu'en pensez-vous? Si c'est pour mieux s'engager au sein du parti pour notre pays, alors ce sera très bien. J'espère qu'il apportera plein de nouvelles et bonnes idées. Il se dégage tout de même le sentiment que l'UDC a changé d'avis alors qu'elle n'a pas pour habitude de le faire. Nous n’avons pas changé d’avis, mais on a du revoir la stratégie. Je vous cite un autre exemple: je me suis battu pendant quinze ans pour la centrale nucléaire de Kaiseraugst. Puis j'ai été le premier à dire qu'il fallait y renoncer, car cela risquait de nous conduire vers une guerre civile. Il faut savoir parfois se résigner. S'agissant de l'accord avec les USA, je continue d'affirmer que nous suivons une ligne droite. Notre but était clair: rejeter cet accord par le Parlement. Mais un rocher est tombé sur la voie et le train n'a plus pu avancer. Il a donc fallu contourner l'obstacle. C'est ce que nous avons fait. Et tant pis si quelques personnes ne le comprennent pas. Mais le parti a compris cette stratégie, cela montre sa maturité. C'est apparemment en Suisse romande que votre position sur UBS n'est pas comprise. Surtout les journalistes et les adversaires de l’UDC. En Suisse alémanique, il y a eu des questions au début, nous avons répondu par écrit en expliquant la situation et cela s'est calmé. L'impression d'une incompréhension en Suisse romande vient de la position de quelques-uns, qui sont restés fermement opposés à l'accord et, qui ne voulaient pas l’expliquer. Mais je note que la majorité des Romands membres du groupe parlementaire n'étaient pas opposés à cet accord. On a l'impression que la position disons évolutive de l'UDC sur l'accord UBS a été prise par un petit groupe de personnes réunies autour de vous. Oskar Freysinger parle d'  « instances non élues démocratiquement et proches de la Bahnhofstrasse ». Tout cela est faux et méchant. Je rappelle que j'ai, au sein de la présidence, la charge de la stratégie. C’est mon devoir. La stratégie est discutée au sein de la présidence, qui fait ensuite des propositions à la direction du parti ou au groupe parlementaire, selon les cas. Tout est donc parfaitement démocratique et mes positions sur les grandes banques montrent que je ne suis pas proche de la Bahnhofstrasse. Oskar Freysinger adopte là le langage de nos adversaires politiques. Les Romands participent-ils à cette prise de décision? Yvan Perrin est membre de la direction. Et plusieurs Romands sont membres de la direction di groupe parlementaire. Mais je vais vous confier quelque chose. Lorsque nous avons dû remplacer la Saint-Galloise Jasmin Hutter, la représentante des jeunes UDC, au poste de vice-présidente qu'elle occupait avant sa maternité, nous voulions une jeune femme romande. Malheureusement nous n'en avons pas trouvé. Les sections romandes ne nous ont proposé aucune candidate. C'est donc une  Bernoise qui a été élue. Les partis romands sont jeunes et manquent encore de personnel. Quelle que soit la date à laquelle Yvan Perrin quittera la vice-présidence, la cassure s'est produite. Il n'est plus très motivé pour porter les décisions de la direction du parti en Suisse romande. N'auriez-vous pas intérêt à le remplacer le plus rapidement possible? Toni Brunner va parler avec lui. Je pense qu'il peut très bien défendre les positions du parti même s'il n'est pas d'accord à 100% avec quelques décisions. Mais c’est à lui de trancher. S'il faut le remplacer, alors je pense qu'il faudra aller voir parmi les membres du parlement fédéral, car j'estime que le vice-président romand doit y siéger. Serait-ce l'occasion d'impliquer davantage Oskar Freysinger? Pourquoi pas, mais je ne suis pas sûr qu'il soit prêt à endosser ce genre de responsabilité, il est peut-être trop individualiste.  Et il doit être aussi accepté par les autres conseillers nationaux romands. Mais l’élection est de compétence des délégués suisse de l’UDC. Comment envisagez-vous les élections fédérales de 2011 en Suisse romande si votre vice-président est démotivé? Il appartient aux partis cantonaux de se mobiliser. Nous n'avons aucune divergence de ligne politique, ni avec Yvan Perrin, ni avec Oskar Freysinger, ni avec les autres. Nous avons juste eu une divergence stratégique à propos de ce traité. L’UDC se battra et mènera une campagne autour des thèmes importants pour la Suisse, comme le refus d'adhérer à l'UE et la migration. Avec le Conseil fédéral que nous avons aujourd’hui, ce sont des thèmes capitaux. Que pensez-vous de l'éventuelle opération d'exfiltration des otages suisses retenus en Libye? C'est une histoire incroyable. On découvre qu'une unité spéciale que nous n'avons jamais voulue, le DRA 10, était prête à mener des opérations commando pour aller libérer ces deux personnes. Et on découvre que trois conseillers fédéraux, Pascal Couchepin, Micheline-Calmy Rey et Samuel Schmid étaient sur le point de lancer une agression contre la Libye qui aurait forcément été interprétée comme une déclaration de guerre et aurait, en guise de représailles, débouché sur des attaques terroristes contre la Suisse. Vous en oubliez un quatrième: Ueli Maurer. Non. Cela s'est passé en 2008. A l'époque, l'UDC n'était plus représentée au Conseil fédéral. Le gouvernement et ses membres n’ont pas la compétence de jouer avec la sécurité et la vie de nos soldats  ! L’UDC a toujours été contre les engagements de l’armée à l’étranger. Puisque l'UDC n'était pas au Conseil fédéral en 2008, comment pouvez-vous dire que ce scénario était bien réel? C’est la Présidente Doris Leuthard, qui l’a annoncé ! Le problème de base est qu'il faut liquider le DRA 10, qui n'a aucune raison d'être. Le simple fait qu'il ait existé en 2008 a poussé certaines personnes à imaginer une intervention aussi insensée. C'est déjà trop.

17.06.2010

Bündner SVP musste bei Null beginnen

Interview zu den Bündner Wahlen mit David Sieber, «Südostschweiz», 17.6.2010 Herr Blocher, die Bündner SVP hat Heinz Brand nicht in die Regierung gebracht und im Grossen Rat die Fraktionsstärke nicht erreicht. Eine herbe Niederlage. Christoph Blocher: Nein, im Gegenteil. Ich hätte nie erwartet, dass die Bündner SVP so gut abschneidet. Denn sie musste bei Null beginnen. Praktisch alle Behördenvertreter musste die Partei an die BDP abtreten. Mit guter Erbschaft lässt sich gut leben. In diesen schwierigen Majorzwahlen hat sich die SVP wahrlich gut geschlagen. Gemessen am Werbeaufwand hätte doch mehr herausschauen müssen. Meinen Sie? Fraktionsstärke wäre ein Riesenerfolg gewesen. Die Steigerung von zwei auf vier Sitze ist mehr als beachtlich. Und Heinz Brand hat ein hervorragendes Ergebnis erzielt. 13 000 Stimmen zu holen, und das gegen den Widerstand aller andern Parteien, ist ein ansehnliches Resultat. Daran kann man abschätzen, was mit dem Proporzsystem kantonsweit drin liegen könnte. Brand ist einer der kommenden Männer. Ich fände es gut, wenn er nächsten Herbst zu den Nationalratswahlen antreten würde. Seine Chancen stünden sehr gut, denn dann wird nach dem Proporz gewählt. Wichtiger als das Wahlresultat ist aber sowieso die Frage, was die neue Bündner SVP für den Kanton erreicht hat. Was denn? Die Bilanz ist beachtlich. Dank der Bündner SVP wurde Harmos abgelehnt. Als jemandem, dem die Wirtschaft im Kanton Graubünden am Herzen liegt, bin ich sehr froh, dass dieses lausige Schulprojekt Harmos vom Volk abgelehnt wurde. Mit der SVP hat Graubünden endlich eine Partei, die in vielem die Mehrheit der Bevölkerung vertritt. Nicht nur bei Harmos. Auch in den meisten aussenpolitischen Fragen hatte sich die frühere Bündner SVP zusammen mit allen anderen Parteien gegen das Volk gestellt. Seit der Trennung in der SVP ist das anders. Mit der neuen Bündner SVP hat der Kanton Graubünden eine Partei, die zur Schweiz steht. Auch bei der Verjährbarkeits- und der Anti-Minarett-Initiative vertrat die neue SVP als einzige Bündner Partei die Mehrheitsmeinung. Das ist auch das künftige Wählerpotenzial. Dann gehen Sie davon aus, dass die Bündner SVP den andern Parteien den Rang ablaufen wird? Nicht von heute auf morgen. Das wird dauern. Zwangsläufig fehlen noch die erfahrenen Personen. Erfreulicherweise treten sehr viele Junge bei. Derzeit zählt die Bündner Sektion 2200 Mitglieder. Tendenz steigend. Nach dem Wahlsonntag sollen wieder Neueintritte zu verzeichnen sein. Das zählt. Weil die SVP als Oppositionspartei wahrgenommen wird? Als eine Partei, die sich gegen Fehlentwicklungen im Kanton stemmt. Nehmen Sie nur die Tourismusfinanzierung. Diese wurde auf Druck der SVP überarbeitet… …es war aber die CVP, die der Regierung eine Variante der kantonalen Tourismusabgabe (KTA) abrang. Was ohne Druck der SVP nicht geschehen wäre. Es wäre ja noch schöner, wenn die Industriebetriebe auch noch einen Tourismusfranken bezahlen müssten. Da hat die SVP im Interesse der Ems-Chemie gehandelt. Im Interesse aller Unternehmen. Auch der Neue Finanzausgleich wäre ohne die Hilfe der SVP nicht abgelehnt worden. Dass die FDP bei der Zwangsfusions-Initiative des Gewerbeverbandes und der SP kalte Füsse bekam, ist ebenfalls das Verdienst der SVP. Dazu hat sie noch eine Proporzinitiative zu Stande gebracht. Und das alles in zweieinhalb Jahren. Als neue Partei! Kurz: Ich bin sehr zufrieden. Zumal die BDP bereits zu bröckeln beginnt. Vier Sitze hat sie verloren. Das ist viel. Sie hat aber bei weitem nicht soviel Geld in ihre Werbekampagne gesteckt. Die SVP-Anhänger haben sich eben extrem bemüht und sehr viel Einsatz gezeigt. Sie mussten das Geld ja auch erst sammeln. Schnell wurde kolportiert, die Mutterpartei und ich persönlich hätten bezahlt. …Haben wir nicht. Aber entsprechende Gerüchte gab es schon. Bis zu 700 000 Franken soll die Kampagne gekostet haben. Das glaub ich zwar nicht, aber ist auch belanglos. Die Bündner SVP musste das Geld auf jeden Fall selber auftreiben. Den Andern ist die Heimat wohl nichts wert, wenn sie nichts bezahlen. Aber lassen wir das. Die Parteien haben an den Kanton und die Schweiz zu denken, und nicht so sehr an sich selbst. Und weil es der Bündner SVP um die Sache geht, hat sie eine grosse Zukunft vor sich. Je weniger die Politiker an sich denken, desto mehr denken die Wähler an sie. Das war stets mein Erfolgsrezept. Hatte es die SVP bei den Wahlen auch schwer, weil die ganze Geschichte um Eveline Widmer-Schlumpf noch nicht verdaut ist? Vielleicht, aber die Partei musste neu beginnen - in einem Majorzsystem. Würde der Proporz zählen, hätte die SVP massiv zugelegt. CVP und SP hätten aber verloren, während der Freisinn nicht so eingebrochen wäre wie etwa in Glarus. Warum war der Wahlkampf eigentlich so brav? Auch die SVP hielt sich vornehm zurück. Das sind halt brave Leute. Vielleicht wollten sie sich etwas zurückhalten, weil all die Politiker nur auf ein allzu heftiges Wort lauerten. Jetzt ist das auch wieder nicht recht. Von Heinz Brand hätte man aber schon ein bisschen mehr Profil erwarten dürfen. Ein Regierungsratskandidat darf nicht zu viel Profil haben. Brand ist der beste Migrationsverantwortliche der Schweiz. Das kann ich als ehemaliger Bundesrat, der für das Bundesamt für Migration zuständig war, beurteilen. Warum haben Sie ihn nicht nach Bern geholt? Das hätte ich vermutlich, wenn er nicht der SVP angehören würde. So hätte ich diese Personalie im Anti-SVP-Hassklima nicht durchgebracht. Wird Eveline Widmer-Schlumpf nach den eidgenössischen Wahlen 2011 noch im Bundesrat sein? Das müssen sie die Linken fragen, die mit ihr die Intrige gespielt und sie auch gewählt haben.

16.06.2010

«Wie wir auch stimmen, es ist falsch»

Interview zum UBS-Staatsvertrag mit David Sieber, «Südostschweiz», 16.6.2010 Herr Blocher, jetzt ist der UBS-Staatsvertrag doch noch unter Dach und Fach. Dazu war ein weiterer Strategiewechsel der SVP nötig. Haben Sie noch den Durchblick? Christoph Blocher: Aber natürlich. Ich weiss nichts von einem weiteren Strategiewechsel. Es galt und gilt: Obwohl sehr schlecht, wird die SVP dem Vertrag zum Durchbruch verhelfen, wenn die von der SP gestellten und vom Bundesrat beantragten Zusatzbedingungen wegfallen. Die Öffentlichkeit hat aber Mühe, der SVP-Politik zu folgen. In komplizierten Situationen kann es sein, dass von aussen die Strategie vorerst nicht nachvollzogen werden kann. Das mussten wir in Kauf nehmen. Das braucht Kraft. Diese Kraft hatten einige in der Fraktion nicht. Begreiflich. Es bleibt aber dabei: Dieser Vertrag ist eine Katastrophe, eine Schande. Lehnt man ihn ab, wird die Schweiz vertragsbrüchig, stimmt man ihm zu, verletzen wir schweizerisches Recht und die schweizerische Rechtssicherheit.  Alles hohe Rechtsgüter! In diese Lage hat der Bundesrat das Parlament gebracht! Dennoch führte kein Weg an einem Ja vorbei. Schlussendlich schon. Wie wir auch stimmen, es ist falsch. Es gilt dann aber, alles daran zu setzen, dass nicht andere Staaten das gleiche Recht fordern. Ob die Regierung die Kraft hat zu sagen, die USA erhalten Kundendaten, ihr aber nicht? Warum ist die SVP einen solchen Zickzackkurs gefahren? Ich weiss nichts von einem Zickzackkurs. Nachdem die SP eine Unternehmenssteuer verlangt hat, was ihr gutes Recht ist, hat der Bundesrat unerklärlicherweise diese Bitte erfüllt. Dazu kam, dass die Mitteparteien nichts vorkehren wollten, um solche Verträge in Zukunft zu verhindern. Nachdem wir dem schlechten Vertrag auch ohne SP zum Durchbruch verhelfen konnten, konnten wir diese wirtschaftsfeindlichen Zusätze wegbringen. Also: Keine Unternehmenssteuer und die Staatsvertragshoheit beim Parlament. Dies ist nach einigen Umwegen und Unterzügen schliesslich erfüllt worden. Und deshalb hat sich die SVP nun mehrheitlich der Stimme enthalten? Ja, sonst wäre der Vertrag mit unannehmbaren Unternehmenssteuern genehmigt worden. Es gab auch Nein-Stimmen aus Ihrer Fraktion. Der Fraktionsbeschluss erfolgte mit 35 zu 17 Nein-Stimmen. Würden Sie im Parlament sitzen, könnten Sie solche Alleingänge besser unterbinden. Ich wäre näher dran, aber im Grunde sind wir alle einer Meinung: Der Vertrag ist miserabel. Nur um Schlimmeres zu verhindern, halfen wir zum Ja. Machen Sie ein Referendum? Selbstverständlich muss ein solcher Beschluss eine Referendumsklausel haben, aber ich glaube nicht, dass es ergriffen wird. Ist das nicht ein Trick, um am Schluss das Ganze zu kippen? Wir machen keine Tricks. Nachdem unsere Bedingungen erfüllt sind, wird die Mehrheit Wort halten. Das ist eine Charakterfrage.

04.06.2010

Die Trachtenvereinigungen sind wichtig für ein Land

Interview in der Mittellandzeitung am 4. Juni 2010 mit Silvan Hartmann Herr Blocher, Sie sind nach 1998 erneut Hauptsponsor des eidgenössischen Trachtenfests. Was liegt Ihnen daran, diesen Anlass zu unterstützen? Christoph Blocher: Die Trachtenvereinigung hat immer Mühe, Sponsoren zu finden. Das ist verständlich, die Wirtschaft unterstützt den Sport. Dort sind die Massen auch über das Fernsehen erreichbar. Sponsorengelder gibt die Wirtschaft nicht nur aus Sympathie. Sie betreibt damit Werbung. Darunter leidet etwa die Kultur - so die Musik und die Kunst. Die Trachtenvereinigungen sind wichtig für ein Land. Sie halten die Tradition aufrecht. Deshalb habe ich mich bereit erklärt, diesen Anlass zu unterstützen. Wäre denn die Durchführung ohne Ihre Unterstützung gefährdet gewesen? Blocher: Ich bin mir nicht sicher. Die Organisatoren sind dieses Mal frühzeitig an mich gelangt. Ich nehme an, dass sie grosse Mühe gehabt hätten. Beim Trachtenfest 1998 habe ich mich im letzten Moment bereit erklärt, weil kurzfristig ein Gönner ausgestiegen ist und das Fest sonst wohl nicht stattgefunden hätte. Man hört, dass Sie einen sechsstelligen Betrag zur Verfügung stellen. Wie hoch ist der Betrag genau? Blocher: Über den Betrag spreche ich nicht. Mehr als eine halbe Million? Blocher: Wir spielen hier kein Ratespiel. Haben Sie sich aber mit dem sechsstelligen Betrag das Recht erworben, am Trachtenfest eine Rede zu halten? Blocher: Nein, ich halte auch keine Rede. An Gelegenheiten Reden zu halten, mangelt es mir nicht. Das Einzige, was ich tun werde, ist den Trachtenumzug zu verfolgen wie alle anderen auch. Ich will möglichst im Hintergrund bleiben. Geheim halten kann man diese Gönnerschaft nicht, darum weiss man es ja auch. Warum wollten Sie denn nicht, dass es bekannt wird? Blocher: Es soll der Anlass im Mittelpunkt stehen und nicht der Gönner. Bei Sponsoren ist der Name wichtig  - es geht ihnen um den Werbeeffekt. Beim letzten Trachtenfest vor zwölf Jahren hatten sich aktive Festteilnehmer über ihren Zustupf beklagt, weil die Bevölkerung so meine, Sie verpassten dem Anlass eine SVP-Etikette. Waren Sie darüber enttäuscht? Blocher: Ja natürlich, sehr enttäuscht. Die Organisatoren waren wenige Tage vor dem Anlass bei mir und baten innigst um Hilfe. Ich habe geholfen unter dem Siegel der Verschwiegenheit. Dann beklagte sich die Geschäftsführerin des Verbandes am Radio! So etwas hatte ich zuvor noch nie erlebt. Die Organisatoren haben sich später aber entschuldigt, und die Person ist nicht mehr dort. Aber diese "Dreckelei" wurde dann in der ganzen Schweiz bekannt. Sie hätten sehen sollen, wer am Trachtenfest den grössten Applaus bekommen hat. Drei Tage wird Schwyz im Trachtenfieber sein. Wann wird man Christoph Blocher am Trachtenfest antreffen? Blocher: Ich bin mir noch nicht sicher, ich wurde für alle Tage eingeladen. Den Umzug am Sonntag werde ich sicher verfolgen, wohl auch den Festakt. Aber ich stehe nicht im Mittelpunkt und ich trage auch keine Tracht. Haben Sie aber eine Lieblingstracht? Blocher: Nein, eine bestimmte Lieblingstracht habe ich nicht. Aber es gibt viele schöne Trachten wie etwa die Appenzeller Tracht mit dem wunderschönen Kopfschmuck. Und dann gibt es viele schöne, einfache Trachten wie die Zürcher Werktagstracht oder die Berner Trachten. An einem Trachtenfest wird immer auch gesungen und gejodelt. Können Sie selber jodeln? Blocher: Nein, das eigentliche Jodeln beherrsche ich nicht. Ab und zu bei Festen fangen einige an zu jodeln, da gesellt man sich dazu und singt mit. Das ist doch wahre Kultur. Was ist für Sie sonst noch Schweizer Kultur – ausser Trachten? Blocher: Ich weiss nicht, ob es ein Land gibt mit so vielen Laientheatern, Musikschulen etc. Da wird durch das ganze Jahr hindurch sehr viel Kultur gelebt. Die Schweiz ist reich an Kultur. Und deshalb bin ich gegen eine staatliche Kulturförderung. Die Kultur sollte man laufen lassen, sie entwickelt sich automatisch. Was halten Sie von der Burka-Diskussion? Ist die Burka nicht auch eine Tracht? Blocher: Nein, das ist keine Tracht. Eine Tracht trägt jemand, damit er ein schönes Kleid anhat. Aber nicht als religiöses Symbol, um den Körper zu verhüllen, um Frauen zu unterdrücken. Trachtentragen ist ein Fest der Freude, das ist bei der Burka nicht so. Sie sammeln bekanntlich Hodler- und Anker-Bilder und unterstützen das Trachtenwesen. Pflegen Sie nicht ein antiquiertes Schweiz-Bild? Blocher: Hodler- und Anker-Bilder sind bestimmt nicht antiquiert und auch kein Schweiz-Bild. Sie haben Botschaften gemalt, die ewig gültig sind. Da spielt es keine Rolle, in welchem Jahrhundert das Bild gemalt wurde Hie und da tragen sie Trachten, weil man damals Trachten trug. Ich habe Freude, wenn ich Menschen in schönen Trachten sehe. Sie sagen, es mögen nicht alle Leute Trachten. Es gibt auch solche, die haben eine andere Menschenauffassung und meinen, sie müssten halb nackt herumlaufen. Gönnen wir auch Ihnen ihre Freude. Mit anderen Worten: Sie wird man nie beim Nacktwandern antreffen? Blocher: (lacht) Ich habe nicht das Gefühl, dass ich so schön bin, um dies zu tun.

29.05.2010

Thomas Held für Klosterinsel Rheinau

Interview für Schaffhauser Nachrichten, Ausgabe vom 29. Mai 2010 mit Mark Gasser Avenir-Suisse-Direktor Thomas Held wird Geschäftsführer der Musikinsel Rheinau. Stiftungsratspräsident Christoph Blocher ist vom ehemaligen 68er und KKL-Geschäftsführer überzeugt. Rheinau Die von Christoph Blocher errichtete Stiftung Schweizer Musikinsel Rheinau ernennt den 64-jährigen promovierten Soziologen Thomas Held, jetziger Direktor von Avenir Suisse, per 1. November 2010 zum Geschäftsführer. Seine Aufgabe in Rheinau wird es nun sein, das vorgesehene Musikzentrum auf der Insel Rheinau zu konzipieren und zu betreiben. Für dieses Musikzentrum hatte Christoph Blocher 2009 die mit 20 Millionen Franken alimentierte Stiftung Schweizer Musikinsel Rheinau gegründet. Thomas Held war vor seiner Tätigkeit bei Avenir Suisse unter anderem als Verlagsdirektor bei Ringier tätig. Ab 1992 hat er als Projektleiter und später als Chef der Bauherrschaft die Realisierung des Kultur- und Kongresszentrums Luzern (KKL) aufs Engste begleitet – ein architektonisch gewagtes Unterfangen in der pittoresken Tourismusstadt, gebaut vom französischen Stararchitekten Jean Nouvel. Held war sechs Jahre lang Geschäftsführer der Trägerstiftung für das KKL. Die Architektur ist zwar auch in Rheinau einer der Publikumsmagneten – aber die historischen Gemäuer des alten Klosters dürften dereinst vor allem ihrer Funktionalität wegen von den Musikern aufgesucht werden. Thomas Helds Aufgabe wird daher auch eine etwas andere sein als in Luzern: Er soll «das Nutzungskonzept und das Geschäftsmodell für die Musikinsel Rheinau verfeinern, den Um- und Ausbau der von der Stiftung gemieteten Räumlichkeiten durch den Kanton Zürich begleiten sowie den Betrieb aufbauen und in den ersten Jahren leiten», wie die Stiftung Musikinsel schreibt. Helds erfolgreiche Erfahrung mit dem KKL in Luzern und der Wechsel in der Leitung von Avenir Suisse hätten zur Nomination durch den Stiftungsrat geführt, wie Christoph Blocher im Namen des Gremiums mitteilt. Er bezieht sich damit auf den Rücktritt Helds als Avenir-Suisse-Direktor und die Nachfolge durch Gerhard Schwarz (ehemaliger NZZ-Wirtschaftschef) per Ende Jahr. Thomas Held leitet seit 2001 die liberale Denkfabrik Avenir Suisse – was für viele nicht einer gewissen Ironie entbehrte: Held war ein bekannter Zürcher Studentenführer während der 68er-Bewegung. «Damals war er politisch auf der anderen Seite tätig. Er war ein aktiver 68er», bestätigt Christoph Blocher, der im übrigen Thomas Held aus seiner eigenen Studentenzeit gut kennt: Beide waren mitunter Mitglieder des grossen Studentenrates: «In zehn Jahren gibt es keine freie Marktwirtschaft mehr», habe ihm Thomas Held einst gesagt, so Christoph Blocher in einer Ausgabe des «Blocher TV» gegenüber Matthias Ackeret im Januar 2008. Dass sie damals das Heu politisch nicht auf derselben Bühne hatten, hinderte Blocher aber nicht daran, auf Held zurückzugreifen. Weil Thomas Held intelligent ist, hat er auch seine jugendlichen sozialistischen Eskapaden rasch über Bord geworfen. Ausschlaggebend für die Wahl von Held sei vor allen Dingen dessen Tätigkeit beim Aufbau des KKL Luzern gewesen. «Er kann sich sehr für eine Sache interessieren. Und er hat Erfahrung beim Einrichten einer solchen Institution. In Rheinau geht es in erster Linie darum, dass keine Fehler bei der Konzeption der Räumlichkeiten und bei der Organisation passieren», so Blocher. Held habe sich sofort fürs Projekt «Musikinsel» motivieren können und nach einer Besichtigung spontan zugesagt – trotz weiterer Angebote. Thomas Held werde die Musikinsel und die weiteren Nutzungsbereiche vorläufig in der Anfangszeit leiten.