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Indépendance

09.11.2003

Je ne suis pas un démagogue

Interview dans «swissinfo.org» du 09 novembre 2003 Contestés, mais engrangeant les succès électoraux: Christoph Blocher et l’Union démocratique du centre (UDC/ droite dure) veulent désormais être au gouvernement pour appliquer leur programme, «moins d’Etat.» Interview: Ariane Gigon Bormann et Etienne Strebel swissinfo: Quelle signification a pour vous la communauté suisse de l’étranger? Christoph Blocher: Les Suisses de l’étranger sont pour nous d’importants «porteurs d’images». Ils représentent notre pays. De plus, beaucoup de Suisses de l’étranger sont très attachés à leur patrie. Je regrette que nous ayons trop peu de contacts avec eux. Une majorité d’entre eux ne sont pourtant pas sur la même longueur d’ondes que vous et souhaite une adhésion à l’Union européenne (UE) jusqu’en 2007. Que leur répondez-vous ? Blocher: Je comprends leur point de vue. Une adhésion leur apporterait des simplifications administratives, pour les autorisations de travail par exemple. Mais ces simplifications personnelles ne peuvent pas passer au-dessus des conséquences autrement plus graves qu’aurait une adhésion pour notre indépendance. Quand on explique ce que signifie vraiment la perte de notre neutralité, de notre souveraineté et de la démocratie directe, la plupart des interlocuteurs comprennent notre position. Globalement, la Suisse y perdrait politiquement, économiquement et culturellement. swissinfo: Les difficultés traversées par l’UE ont-elles renforcé la position des anti-européens en Suisse? Blocher: Assurément. En 1992, quand on a voté sur l’Espace économique européen, tout était moins rigide. Ce n’était pas encore l’Union, mais la Communauté européenne. Il n’y avait pas de monnaie unique, ni d’intention de créer une politique extérieure et sécuritaire commune. J’ai toujours dit que la question n’était pas de savoir si nous devions adhérer à l’Union européenne, mais à quelle Union européenne nous devions adhérer. Si cela avait été une alliance souple entre les Etats, nous en serions vraisemblablement membre, puisque nous sommes de toute façon liés avec l’Europe. swissinfo: Vous insistez beaucoup ces derniers jours pour balayer les étiquettes qu’on vous a collées, fachiste, nationaliste, etc. Est-ce que les comparaisons avec Le Pen ou Haider vous vexent? Blocher: Ces comparaisons sont ineptes. Je ne connais ces personnes qu’à travers les journaux, pas personnellement. Ma politique n’a rien à voir avec eux. Haider est un opportuniste et Le Pen un braillard monomaniaque. swissinfo: Et l’étiquette de démagogue, vous la rejetez? Blocher: Je ne suis pas démagogue. Un démagogue est quelqu’un qui séduit le peuple. Moi j’essaye de le convaincre. Parfois les gens sont d’accord avec moi, d’autres fois non. C’est comme ça, dans une démocratie. Je me bats pour mes opinions, qu’elles soient «populaires» ou non. swissinfo: Mais vous avez quand même un côté séducteur, vous savez comment passionner un auditoire. Blocher: Je me donne de la peine de parler de façon à ce que les gens me comprennent. Ce qui se conçoit clairement s’énonce clairement. Et si on ne parle pas clairement, c’est qu’on n’a pas les idées claires. swissinfo: «Simple» n’est jamais loin de «simplifié» Blocher: Bon, ce n’est pas si grave, une solution simplifiée, de temps en temps. Les choses se normalisent toujours, ensuite. Les gens ne sont pas si bêtes que l’on croit. Ils ne sont en tout cas pas plus bêtes que le parlement! Le parlement est fait d’élus du peuple, il est donc normal qu’il compte des personnes intelligentes et d’autres qui le sont moins. swissinfo : Vous-mêmes ne reculez pas devant les étiquettes. Récemment, vous avez fustigé les «faux invalides». Blocher: Je n’ai pas trouvé d’autre mot. Beaucoup de bénéficiaires de l’AI ne sont pas invalides. Tout le monde sait qu’il y a des abus. On ne peut pas régler les problèmes si on ne les dénonce pas. swissinfo : Cette campagne a pu donner l’impression que tous les invalides étaient des tricheurs. Blocher: C’était un risque. Mais vous ne pouvez quand même pas laisser exister un abus qui nous coûte des milliards et continuer à le financer avec l’argent des contribuables, simplement parce que ce n’est pas gentil d’en parler. Celui qui est honnête et travaille consciencieusement se sent trahi. Cette campagne a néanmoins fait un peu bouger les choses. On va enfin prendre des mesures contre les abus. swissinfo: Vous êtes favorable à la technologie génétique en agriculture, contrairement à une partie de vos électeurs. Un dilemme? Blocher: En ce qui concerne la politique agricole, j’ai effectivement quelques divergences avec mon parti. Moi je n’ai aucune réserve face à l’utilisation de la technologie génétique en agriculture. Mais certaines personnes, chez nous, pensent qu’une agriculture suisse sans OGM serait très recherchée et réaliserait d’énormes bénéfices à l’exportation. C’est une illusion. Les aliments génétiquement modifiés ne sont pas plus mauvais que les autres, qualitativement. Aux Etats-Unis, j’en mange sans réserves et je n’ai jamais remarqué de différence. En outre, si les produits sans OGM coûtent plus cher - ce qui est prévisible - le marché les sanctionnera. swissinfo: Et les subventions à l’agriculture? Les supprimerez-vous avec la même ardeur que d’autres? Blocher: Mon parti veut éliminer les subventions dans tous les domaines qui relèvent de l’économie libre. Il faut supprimer l’encouragement à la construction de logements, l’aide au tourisme, au cinéma, à l’exportation, etc. Le crédit pour Swiss était aussi une grande erreur. Mais, dans tous les pays du monde, l’agriculture est protégée et soutenue. Car les paysans remplissent une mission considérable, à savoir la mise en valeur du sol pour qu’il ne dépérisse pas. Ils garantissent aussi la production de produits agricoles, correspondant, jusqu’à un certain point, aux besoins du pays. L’Etat doit faire en sorte que ces prestations soient compensées. Mais on pourrait le faire mieux qu’aujourd’hui. A mon sens, une aide fixe par mètre carré, ou par hectare, suffirait, suffisamment élevée pour que le paysan exploite son sol. Mais ce que le paysan plante ou produit avec, c’est son affaire. Je ne payerais en tout cas plus de subventions à la production. swissinfo: Si vous êtes élu au Conseil fédéral, vous engagerez-vous pour une baisse des salaires des membres de l’exécutif, comme un groupe proche de l’UDC l’avait obtenu en ville de Zurich? Blocher: C’est ce que je demande depuis des années. Les conseillers fédéraux ne doivent pas dépendre financièrement de leur fonction. Ils gagnent plus que le président américain ou que le chancelier allemand. swissinfo: Et moins que vous en tant que patron d’Ems Chimie! Blocher: Oui, mais moi, personne ne me paye! Je n’ai rien à redire contre quelqu’un qui a du succès avec son entreprise et s’enrichit. Mais les conseillers fédéraux sont des employés, ils sont payés grâce à l’argent des contribuables. A mon avis, le salaire des conseillers fédéraux devrait être divisé par deux, à 200 000 francs. Cela reste un bon salaire. Un conseiller fédéral ne court aucun risque financier, contrairement à une entrepreneur qui a mis son argent dans son entreprise. swissinfo: Votre parti progresse quasiment dans toutes les élections législatives mais, selon un sondage récent, 56% des personnes interrogées ne voteraient pas pour vous au Conseil fédéral, tandis que 12% ne se prononcent pas. Cela vous surprend-il? Blocher: Non. Aucun parti n’a la majorité des gens derrière lui. Je suis même étonné que 32% disent oui, c’est au-dessus de notre poids électoral. De plus, 32%, cela suffirait pour une élection par le peuple, puisqu’il faudrait juste un septième, pour être élu. swissinfo: Plaisantant devant des journalistes étrangers, vous avez dit être trop vieux pour instaurer une dictature. Et si vous étiez plus jeune? Blocher: J’ai repris une citation de De Gaulle, prononcée en mai 1958 alors qu’il s’apprêtait à prendre la responsabilité du pays et que ses opposants lui demandaient s’il serait capable de tenir compte d’opinions différentes. C’était aussi ce qu’on me demandait, d’où ma réponse. Il faut vraiment vouloir être méchant pour ne pas comprendre l’ironie de ma phrase. Je suis un démocrate absolu! C’est précisément la raison pour laquelle je me bats pour la liberté d’expression dans notre pays et je prends aussi la liberté de dire des choses, qui sont désagréables.»

09.11.2003

Non sono un demagogo

«swissinfo» del 9 novembre 2003 È una delle più controverse figure dell'attuale scena politica svizzera - e ne trae un grande successo. Con l'UDC, Christoph Blocher ha vinto le elezioni federali 2003.   di Ariane Gigon Bormann e Etienne Strebel     swissinfo: Che significato riveste per lei la comunità degli svizzeri all'estero?   Christoph Blocher: Gli svizzeri all'estero sono dei «portatori d'immagine» oltremodo importanti per noi. Sono i rappresentanti del nostro paese. Molti svizzeri all'estero provano un grande attaccamento per la patria, e mi spiace che si curino troppo poco i contatti con queste persone.   Una netta maggioranza degli svizzeri all'estero vorrebbe un'adesione all'UE entro il 2007. Per loro, questo è il più importante problema che la Svizzera politica deve attualmente risolvere. Cosa risponde loro?   Blocher: Dal loro punto di vista, li capisco, poiché avrebbero delle facilitazioni. Ma in primo luogo si tratterebbe di facilitazioni d'ordine amministrativo, come per esempio i permessi di lavoro. Ma queste facilitazioni personali non possono nascondere i gravi svantaggi per il nostro paese, nel caso di un'adesione all'UE. E se si spiega alla gente quali profonde conseguenze avrebbero l'abbandono della nostra neutralità e sovranità, la perdita della democrazia diretta, allora generalmente capiscono la nostra posizione. Nel complesso, la Svizzera perderebbe sia sul piano politico che su quello economico e culturale.   Le vicende dell'UE hanno rafforzato le posizioni degli anti-europei?   Blocher: Certamente. Nel 1992, quando abbiamo votato sullo Spazio economico europeo, non c'era ancora l'Unione europea, bensì una Comunità europea senza moneta unica, senza l'intenzione di dar vita a una politica estera e di sicurezza comune. Ho sempre detto che il problema non è se aderire all'UE oppure no. La domanda è: a quale Unione Europea. Se si fosse trattato di una semplice alleanza fra stati, vi faremmo parte anche noi, poiché siamo comunque legati all'Europa.   La disturba il fatto di essere spesso paragonato a Le Pen e Haider?   Blocher: Sì, sono paragoni assurdi. Non conosco personalmente questi signori, ma solo attraverso i giornali. E non ho nemmeno niente da spartire con la loro politica. Haider è un opportunista e Le Pen un attaccabrighe monotematico.   Ma lei è un populista, un demagogo?   Blocher: Un demagogo è uno che inganna il popolo. Io no, io cerco di convincere il popolo. A volte la gente è d'accordo con me, a volte no. È così in democrazia. E io mi batto per le mie posizioni, siano esse «popolari» o no.   Però è lo stesso un seduttore, con una bella parlantina...   Blocher: Per parlare, sì, mi do anche la pena di parlare in modo che la gente mi capisca. Tutto quel che si è ben riflettuto è facile da dire. E se non si può presentare una cosa in modo facile, non la si può nemmeno immaginare bene.   Ma «rendere facile» non corrisponde anche a «semplificare»?   Blocher: Ebbene, non è così grave. A volte capita che una soluzione venga semplificata, ma poi tutto si normalizza. La gente non è così stupida come spesso si crede. Non è più stupida del parlamento, della rappresentanza popolare. Lì sono rappresentati sia gli intelligenti che gli stupidi.   Lei ha creato il termine «falsi invalidi».   Blocher: Non ho trovato nessuna parola più adatta. Ci sono molte persone che ricevono rendite dall'assicurazione invalidità, senza essere veramente invalidi. E questo lo sanno tutti. Ma come si può risolvere un problema, se non lo si può nemmeno chiamare per nome?   Ma si potrebbe pensare che tutti gli invalidi siano truffatori.   Blocher: Il pericolo c'è. Ma non si può nemmeno tollerare e continuare a finanziare con le imposte un abuso che ci costa miliardi, soltanto perché non è bello parlarne. Ogni persona onesta che va a lavorare deve sentirsi imbrogliata. Questa campagna ha comunque dato il via alla ricerca di una soluzione, e ora finalmente si sta facendo qualcosa per combattere contro questi abusi.   Cambiamo argomento. Qual è la sua posizione circa il ricorso alla tecnologia genetica nell'agricoltura?   Blocher: Molto aperta. Non ho nessuna reticenza nei confronti dell'impiego della tecnologia genetica nell'agricoltura.   Non sarebbe un vantaggio per la Svizzera, il fatto di non offrire prodotti agricoli geneticamente modificati?   Blocher: In fatto di politica agricola, ho qualche divergenza con il mio partito. C'è gente che sostiene, nell'UDC, che potremmo beneficiare di una fortissima esportazione di prodotti alimentari privi di organismi geneticamente modificati. Ma è un'illusione. Dal punto di vista qualitativo, gli alimenti prodotti con la tecnologia genetica non sono peggiori degli altri. Quando sono in America, posso mangiarne senza alcun timore, non ho mai notato differenze con i nostri prodotti. E se poi gli alimenti senza OGM costeranno di più, come è prevedibile, verranno bocciati dal mercato.   Lei si dà da fare per ridurre agevolazioni e sovvenzioni, ma non per i contadini. Perché chiede meno risparmi in quel settore?   Blocher: Vogliamo abolire le sovvenzioni in tutti i settori del libero mercato. Perciò niente sovvenzioni per l'edilizia, il turismo, il cinema, l'economia esterna e via dicendo. Anche l'impegno per la compagnia aerea Swiss è stato un grosso errore. Per quanto concerne l'agricoltura, va detto che tutti i paesi industrializzati la proteggono e la sostengono. I contadini svolgono un mandato, che è quello di lavorare il suolo affinché non vada in rovina. E così garantiscono, in parte, l'approvvigionamento del paese. Per cui lo stato deve pure provvedere a compensare queste prestazioni. Ma è vero che si potrebbe fare meglio di quanto non si faccia oggi. Io attribuirei un importo fisso per ogni metro quadrato, o per ogni ettaro, che basti affinché il contadino possa sfruttare il terreno. E quel che vi coltiva, è affar suo. Non pagherei quindi più sovvenzioni alla produzione.   E gli stipendi dei consiglieri federali, li ridurrebbe?   Blocher: Da anni chiedo stipendi più bassi per i consiglieri federali. Non devono dipendere finanziariamente dalla loro carica. E i nostri consiglieri federali, per esempio, guadagnano più del presidente americano, più del cancelliere tedesco.   ...ma meno di lei con il suo Gruppo chimico Ems.   Blocher: Sì, sì, ma nel mio caso non c'è nessuno che mi paga. Non ho niente contro, se qualcuno dirige una ditta di successo e diventa ricco. Ma i consiglieri federali sono impiegati statali e vivono quindi dei soldi dei contribuenti. Ho sempre detto che bisogna dimezzare gli stipendi. 200'000 franchi sono una buona paga, tenendo conto che un consigliere federale non rischia nulla, mentre un industriale impiega i suoi soldi nella ditta.   Il suo partito riscuote molti consensi e lei stesso viene sempre eletto con ottimi risultati. Tuttavia, secondo un sondaggio, il 56 percento degli svizzeri non la vorrebbe in consiglio federale. Non è una contraddizione?   Blocher: No, perché nessun partito ha la maggioranza. Ma il 32 percento si è espresso a favore di un consigliere federale Blocher, quindi più della percentuale dei miei elettori. In un'elezione popolare, il 32 percento sarebbe sufficiente, poiché il quel caso basterebbe un settimo dei voti per essere eletto.   Di recente ha detto di essere «troppo vecchio per instaurare una dittatura». E se avesse 20 o 30 anni di meno?   Blocher: Era una frase di De Gaulle. Quando stava per assumere la responsabilità del paese, i suoi avversari gli chiesero se fosse in grado di considerare le opinioni degli altri, o se volesse tutto il potere per sé. E questa era anche la domanda che mi è stata rivolta. Ci vuole molta perfidia, per non afferrare l'ironia nella mia risposta. Io sono un democratico assoluto. Proprio per questo mi batto per la libertà d'opinione in questo paese e mi prendo anche la libertà di dire cose che possono dar fastidio.

09.11.2003

Blocher says he’s no rabble-rouser

The Swiss People’s Party's Christoph Blocher is no stranger to controversy - in fact it is one the factors that has made him such a successful politician. The ministerial candidate told swissinfo that, if elected, he would continue to lobby for less state intervention in Switzerland. of Ariane Gigon Bormann and Etienne Strebel swissinfo: How important are the Swiss abroad to you? Christoph Blocher: The Swiss abroad are extremely important ambassadors for our country. Very many of them feel very attached to their homeland. What I regret is that we have too little contact with them. swissinfo: A clear majority of the Swiss abroad would like Switzerland to join the European Union by 2007. In their opinion, this is the most urgent problem in Swiss politics today. What would you say to that? Blocher: I can understand their point of view, because it would make things easier for them in many ways. But here we’re mostly talking about administrative advantages, for example, in the area of work permits. However, these benefits to the individual cannot obscure the fact that there would be grave disadvantages if Switzerland were to join the EU. Most of the time people understand our point of view after they have been told about the drastic consequences of surrendering our neutrality and sovereignty, and about the loss of direct democracy. All in all, Switzerland would lose out on a political, economic and cultural level. swissinfo: Did the development of the EU over the last few years strengthen the position of those who are against it? Blocher: Of course. In 1992, when we had a referendum on joining the European Economic Area, there was no European Union, just a loose European Community - without a common currency and with no intention of creating a unified foreign and defence policy. I’ve always said that the question is not whether we should join the European Union. The question is which one we should join. If it had been a loose community of states, we would probably be part of it because we are, by definition, a part of Europe. swissinfo: You are always being compared to far-right figures such as France's Jean-Marie Le Pen and Austria's Jörg Haider. Do you mind? Blocher: Yes, these are nonsensical comparisons. I don’t know those people personally; I’ve only read about them in the newspapers. Also, I’m not interested in their kind of politics. Haider is an opportunist and Le Pen a one-issue bruiser. swissinfo: But aren’t you a populist, a demagogue? Blocher: A demagogue is a rabble-rouser. That’s not me. I try to convince people; sometimes they agree with me and sometimes they don’t. This is how democracy works. And I fight for my causes whether they are popular or not. swissinfo: You created the concept of "Scheininvalide" [a bogus disability benefit claimant]. Blocher: I couldn’t find a more suitable word. We have many disabled pensioners who are not really disabled. This is common knowledge. How can you tackle a problem if you cannot even call it by its name? swissinfo: But this might give the impression that all the disabled are cheats. Blocher: There is this danger. But you can’t just accept this abuse, which costs us billions, and continue to finance it with taxpayers money, simply because it is deemed not nice to talk about it. Every honest working person must feel cheated. At least this campaign has got the ball rolling. Finally, we are starting to fight this abuse of the system. swissinfo: You are in favour of a reduction of financial benefits and subsidies, with the exception of farmers. Why don’t you apply the same rules to everyone? Blocher: We want to abolish subsidies in those areas which would benefit from the free market economy. Consequently, there should be no financial support for house building, tourism, the film industry, the export industry etc. In this context, the government’s efforts to save the [collapsed] national airline [Swissair] was a big mistake. It has to be said that agricultural subsidies exist in all industrial countries. Farmers fulfil a mission: working the fields so that they don’t go to waste. Furthermore, they guarantee, to a certain extent, the well-being of the nation. The state has to make sure that this kind of work, which is for the benefit of all, is paid for. You could, however, do things better than they are done today. I, personally, would give a certain subsidy for each square metre or hectare. This subsidy would have to be just big enough to serve as an incentive for the farmer to cultivate this piece of land. What the farmer grows and produces is his business. I would stop paying any product-related subsidies. swissinfo: Your party is very popular and you are always re-elected with a big majority. However, a survey shows that 56 per cent of the population would reject you as a cabinet minister. Is there not a certain discrepancy here? Blocher: No. No party ever has the majority of the people behind it. But 32 per cent of them are in favour of me as a cabinet minister and this is more than our share of the vote. That 32 per cent would be enough in a general election, as only a seventh of the vote is needed. swissinfo: Recently you said that you were too old to be a dictator. What if you were 20 or 30 years younger? Blocher: This quote is from [a former French president Charles] De Gaulle. Just before he took over the government, his political opponents asked him if he could listen to the opinions of others or whether he wanted to do everything his way. This was exactly the question that was put to me as well. You’d have to be very malicious to not hear the irony in my answer. I am a democrat by conviction. This is why I am fighting for freedom of expression in this country, and this is also why I am taking the liberty to speak out when others prefer to remain silent.

27.10.2003

«Ich bin so, wie ich bin»

Interview im "Profil" vom 27. Oktober 2003 von Robert Treichler Der Zürcher SVP-Chef Christoph Blocher über Neger, gerupfte Hühner und den Unterschied zwischen ihm und Jörg Haider. Als Österreicher fühlt man sich angesichts des Wahlkampfs der Schweizerischen Volkspartei (SVP) unweigerlich an den österreichischen Wahlkampf des Jahres 1999 erinnert. Da hatten wir auch böse Schwarzafrikaner, das Gespenst der EU-Osterweiterung, und eine Partei die versprochen hat, sie würde Österreich von all dem erlösen. Sie wissen, wen ich meine? Blocher: Ja, aber Sie gehen falsch in Ihrer Analyse, da ist der Wunsch der Vater des Gedankens. Die Parallelen sind unübersehbar. Sie trommelten im Wahlkampf dieselben Themen wie einst in Österreich die FPÖ. Blocher: Die illegale Einwanderung in die Schweiz ist ein ungelöstes Problem. Das geht aus dem Sicherheitsbericht der Regierung hervor; auch, dass die Kriminalität unter Ausländern ein starkes Problem ist. Beim Asylmissbrauch stehen wir im Vergleich zu anderen Staaten an der Spitze. Vielleicht hat auch die FPÖ diese Themen in Österreich akzentuiert, die SVP tut es in der Schweiz. Aber da hören die Parallelen auf. Sie bedienen sich des Sündenbockmotivs. Blocher: Im Sicherheitsbericht wird gesagt, in welchen Händen der Drogenhandel in der Schweiz ist. Das beim Namen zu nennen, betrachte ich als notwendig. Es gab ein SVP-Plakat mit dem Slogan „Wir Schweizer sind die Neger Europas“. Auch eine notwendige Botschaft? Blocher: Das gab es nicht. Es wurde nicht plakatiert, aber der Entwurf ging durch die Medien. Blocher: Es gibt in der Schweiz eine Redensart, um auszudücken, dass jemand zu kurz kommt, die lautet: „Da bin ich wieder der Neger.“ Aber das hat keinen rassistischen Hintergrund. Das stammt aus der Zeit, als die Neger die Benachteiligten waren. Und die SVP von St. Gallen hat Plakate in Auftrag gegeben, die ausdrücken sollten, dass die Schweizer zu kurz kommen, denn viele Leute haben das berechtigte Gefühl, immer mehr Steuern und Abgaben zahlen zu müssen. Einer dieser Entwürfe hat diese Redensart mit den Negern benutzt. Es wurde damit natürlich auch zum Ausdruck gebracht, dass viele Leute das Gefühl haben, man schaue nicht mehr in erster Linie auf die Schweizer. Aber dieses Plakat ist nie gedruckt worden, es wurde ein anderes genommen: Ein gerupftes Huhn, das dieses Gefühl darstellt. Beobachten Sie eigentlich die Schicksale der Rechtspoulisten, die wie Sie einen sagenhaften Aufstieg geschafft haben und dann recht bald wieder abgestürzt sind? Blocher: Ich beobachte sie, aber das sind andere Gruppierungen, wir sind ja keine Rechtspopulisten. Die SVP inklusive ihrer Vorgängerpartei ist eine über 85 Jahre alte Regierungspartei. Die FPÖ ist auch über 50. Blocher: Wir haben in der Gesamtschweiz einen kontinuierlichen Anstieg in den Wahlergebnissen von 1991 bis heute. Die FPÖ von 1986 bis 1999. Blocher: Unser Parteiprogramm unterscheidet sich sehr stark von dem der FPÖ. Wir waren immer gegen den EU-Beitritt. Eine Politik, die Kindergeld verspricht, würden wir nie unterstützen. Kennen Sie Jörg Haider persönlich? Blocher: Nein, ich habe ihn nie getroffen. Ich kenne ihn nur aus der Presse. Sehen Sie Parallelen zwischen Ihnen und Haider? Blocher: Das wird immer wieder behauptet. Wahrscheinlich, weil ich ein Volkstribun bin, und Herr Haider vielleicht auch einer ist, das weiß ich nicht. Aber was er da etwa abgelassen hat mit seinen Irak-Reisen, kann ich absolut nicht nachvollziehen. Sie warnen vor dem EU-Beitritt, so wie sie früher vor dem UN-Beitritt der Schweiz gewarnt haben; Die Schweiz würde von den Großmächten der UN gezwungen werden, gegen andere Nationen vorzugehen, und der Terror werde über die Schweiz hereinbrechen. Das war populistische Angstmache, nicht? Blocher: Nein, so primitiv äußere ich mich nicht. Ich warnte vor der Missachtung der Neutralität. Dass wir uns in keine Konflikte einmischen, ist ein Schutz vor dem Terrorismus. Wenn man sich in internationale Konflikte einmischt und dabei auf Seiten der Mächtigen steht, wird man eher ein Opfer des Terrorismus, das habe ich gesagt. Es ist aber nicht eingetreten. Bern ist nicht Bali geworden. Blocher: Jetzt ist die Lage noch ruhig. Aber der aktuelle Konflikt, den die islamischen Staaten gegen das Rote Kreuz führen, hängt damit zusammen. Wo liegen denn die Gefahren der EU? In Europa herrscht die Ansicht, dass große Probleme wie die Frage der Asylwerber oder der internationalen Kriminalität nicht auf nationaler Ebene lösbar sind. Nur Sie wollen alles auf staatlicher Ebene lösen. Blocher: Nein, man wird sicher in vielen Fragen der Verbrechensbekämpfung internationalen Informationsaustausch praktizieren müssen. Das setzt aber nicht voraus, dass man seine staatliche Souveränität preisgibt. Wir haben bilaterale Vereinbarungen mit der EU. Warum, meinen Sie, wollen denn fast alle Nationen der EU beitreten? Blocher: Ich weiß nicht, ob die Leute das auch wirklich wollen. Die Abstimmungen enden mit Ja. Blocher: So eindeutig ist das nicht. Aber für die Schweiz ist es besonders schwierig, der EU beizutreten. Wir haben die direkte Demokratie, wir wählen nicht nur, wir stimmen auch über Sachfragen ab. Wären wir in der EU, könnten wir über viele Fragen nicht mehr an der Urne abstimmen, weil EU-Recht über nationalem Recht steht. Außerdem müssten wir den Schweizer Franken aufgeben, wir könnten unser Schicksal nicht mehr selbst bestimmen. Wir müssten die Mehrwertsteuer auf mindestens 15 Prozent erhöhen, derzeit liegt sie in der Schweiz bei 7,6 Prozent. Das wäre eine enorme Belastung. Für eine Durchschnittsfamilie circa 2700 Euro im Jahr. Die Schweiz ist eine europäische Hochpreisinsel und dank des Bankgeheimnisses attraktiv als Hort für Diktatorensparbücher. Beides würde bei einem EU-Beitritt verloren gehen. Blocher: Das Schweizer Bankgeheimnis gilt nicht für kriminelle Gelder. Mit Ihrem Wahlsieg sehen Sie jetzt die Möglichkeit, die Schweiz in der Isolation zu bewahren. Was wollen Sie sonst noch erkämpfen? Wollen Sie die konsensuale so genannte „Zauberformel“ ändern? Blocher: Die Schweiz in der Isolation? So ein Unsinn! Als diese Zauberformel 1959 eingeführt wurde, war die SVP die kleinste Partei und die CVP eine der Großen. Heute ist es umgekehrt. Die CVP muss also einen Sitz hergeben. Das wollten wir schon nach den Wahlen von 1999, aber da sagte man uns ein Schicksal vorher wie heute bei der FPÖ. Unterdessen haben wir den größten Wähleranteil. Kriegen wir den zweiten Sitz nicht, gehen wir in die Opposition, was wir zwar nicht wollen, aber müssten. Wenn Sie hingegen Regierungsverantwortung übernehmen, werden Sie wohl wieder kleiner werden, nicht? Blocher: Das ist möglich. Aber wenn wir gute Arbeit machen und mit den anderen Parteien die Probleme lösen, kommt es ja auch nicht so sehr darauf an, welche Partei man wählt. Sie wirken jetzt plötzlich sehr konsensual. Blocher: Ich bin so, wie ich bin, aber vielleicht nicht so, wie Sie sich das vorgestellt haben.

23.10.2003

Positive Kraft der Sturheit

Wahlsieger Christoph Blocher über Churchill, die Todesstrafe, Stilfragen und die Tragik der Erfolgreichen. Interview in der "Weltwoche" vom 23. Oktober 2003 von Roger Köppel und Markus Somm Weltwoche: In Spanien ist ein mehrfach vorbestrafter 35-jähriger Engländer verhaftet worden. Er hat gestanden, mehrere Frauen bei Vergewaltigungen zum Teil lebensgefährlich verletzt zu haben. Hat der Mann die Todesstrafe verdient? Blocher: Nein. Man müsste ihn lebenslang verwahren. Aber wirklich lebenslang. Heute heisst lebenslang ja oftmals nur ein paar Jahre. Natürlich wäre gemäss dem Prinzip Aug um Aug, Zahn um Zahn die Todesstrafe denkbar. Aber hinter jedem Urteil lauert eben ein Fehlurteil, daher bin ich gegen die Todesstrafe. Grundsätzlich? Blocher: Ja, grundsätzlich. Eine Ausnahme mache ich beim Kriegsrecht. Dort geht es in der Abwägung um derart bedeutsame Güter, dass die Todesstrafe im militärischen Sinne als berechtigt anzusehen ist. Für Triebtäter unterstüzte ich die Volksinitiative "Lebenslange Verwahrung für nicht therpierbare, extrem gefährliche Sexual- und Gewaltstraftäter".. Haben Sie eine Leidenschaft für Politik? Blocher: Nein. Ich habe keine echte Leidenschaft für Politik. Aber ich habe eine Leidenschaft für Lebenszusammenhänge und Ordnungen, die Menschen vorwärts- und weiterbringen. Der Zentralbegriff ist Selbstverantwortung. Der Grundsatz der Selbstverantwortung darf in einem politischen System nicht zuschanden gehen. Der Staat muss gewährleisten, dass die Selbst-verantwortung der gewahrt bleibt. Aus diesem Grund bin ich prinzipiell dagegen, dass der Staat zu viel Macht erhält, dass man ihn mit Aufgaben und Zuständigheiten überfrachtet. Man hat mich entrüstet gefragt, warum ich die Politiker verspotte. Erstens steckt darin etwas Selbstironisches. Schliesslich bin ich ja selber Politiker. Zweitens verspotte ich die Politiker, wenn sie stets alles an sich reissen und dem Staat laufend neue Kompetenzen geben, dauernd dem Bürger helfen und in bevormunden wollen. Das zu verhindern, ist meine Leidenschaft. Hier muss ich mich einsetzen. Wie sind Sie Politiker geworden? Blocher: Ich bin reingeschlittert. Eigentlich war mir die Politik eher suspekt. Ich plante nie, Nationalrat zu werden. Es begann bei mir mit den Sachfragen. Daraus ergab sich alles andere pragmatisch. Ich wollte gewisse Dinge ändern, also musste ich in den Kantonsrat, nachher nach Bern. Ich musste mir eine Partei suchen. Es kam der Wunsch auf: Wir brauchen doch eine richtige Mittelstandspartei, die die entsprechenden Werte hochhält. Sie haben in einem Interview mal gesagt, dass Sie die Leidenschaft für Mitmenschen antreibt. Blocher: Ja, ja, aber mit "Liebe zu Mitmenschen" muss man aufpassen. Man kommt in die Nähe der Evangelikalen, der Heuchler und Moralisten. Gegen alles, was auch nur im Entferntesten nach Heuchlerei riecht, bin ich allergisch. Es gibt viele Heuchler in der Politik. Mehr hat es wohl nur noch in der Kirche. Woher haben Sie Ihre politische Orientierung? Blocher: Keine Ahnung. Ist das wichtig? Gewiss hat mich mein Elternhaus geprägt. Beeinflusst haben mich meine Familie, meine Lehrer, Bücher, das Leben. Ich bin aber kein Mensch, der sich solche Fragen bewusst macht. Vor dreissig Jahren wäre ich noch gar nicht in der Lage gewesen, über diese Themen zu sprechen. Ich handle und entscheide intuitiv. Mit der Reife beginnt man nachzudenken. Hinterherdenken: Man macht, man unternimmt etwas. Dann erst setzt der Denkprozess ein. Man überlegt sich, war es richtig? Zweifel kommen auf, Ängste. Jetzt stehen Sie vor dem Schritt in den Bundesrat. Ihre Gegner sprechen von einer unschweizerischen Zwängerei, von einem Diktat. Blocher: Die entscheidende Frage ist, ob das, was man macht und entscheidet, richtig oder falsch ist. Weiss man das, dann spielen Angriffe keine Rolle mehr. Wenn wir alles nur so momentan anschauen, kommen wir nirgendwohin. Die Lage ist zu ernst: Die Schweiz ist in einer schwierigen Situation - auch wenn vielen das nicht bewusst ist. Sie können das mit einem Unternehmen vergleichen, das nach wie vor Löhne auszahlt, aber Richtung Bankrott steuert. Die Leute unten merken noch gar nicht, wie schlimm es um die Firma steht, aber in der Führung ist die Krise ausgebrochen. Wenn es doch so ernst ist, warum geht die SVP so forsch vor? Sie machen es den anderen Parteien schwer nachzugeben. Blocher: Wir haben keine Zeit mehr für Nebensächlichkeiten; ausserordentliche Methoden für ausserordentliche Zeiten. Die SVP-Verantwortlichen haben sich ihre Position lange überlegt . 27 Prozent der Bürger teilen unser Gedankengut, aber im Bundesrat ist niemand, der es glasklar vertritt. Das muss sich ändern. Gleichzeitig sind wir überzeugt, dass alle wichtigen Kräfte dieses Landes mit ihren besten Köpfen in die Regierung müssen. Das bedeutet: Die SP kann benennen, wen sie will, wir werden ihre zwei offiziellen Kandidaten wählen, das Gleiche gilt für die FDP. Soll dies nicht etwa auch für die SVP gelten? Das ist echte Konkordanz. Manche sagen, Sie dramatisieren - im eigenen Interesse. Die SVP ist eine Art Schlangenölverkäufer, der uns Rezepte für Krankheiten andreht, die er uns einredet. Blocher: Wenn einer behauptet, alles sei in Ordnung bei den Bundesfinanzen, in der Asylpolitik oder in der Kriminalität, dann lebt er auf dem Mond - oder im Bundeshaus. Wer nach diesen Wahlen immer noch sagt, das sei unnötiger Alarmismus, dem kann ich nicht helfen. Nehmen Sie die Invalidenversicherung: Weil dort ein solcher Missbrauch herrscht, mussten wir in unserer Firma ab diesem Jahr die Lohnabzüge um drei Prozent erhöhen. Wäre das nicht nötig, hätten meine Leute drei Prozent mehr Lohn. Noch ist die Lage nicht katastrophal, aber ich will verhindern, dass wir so weit kommen wie in Deutschland oder früher in England. Um das zu sehen, muss man übrigens kein Extremist sein. Wie sehr muss sich der Politiker Blocher verbiegen, wenn er von der Rolle des Oppositionspolitikers in die des Staatsmanns schlüpft? Blocher: Ich habe noch nie eine Rolle gespielt, sondern es geht um meinen Auftrag. Nach dem EWR war mir klar, dass ich jetzt das harte Brot der Opposition essen muss. Nun, glaube ich, ist es erforderlich, dass ich in der Regierung weiterkämpfe, sofern die andern Parteien dies einsehen. Was hat die Schweiz von einem Bundesrat Blocher zu erwarten, der sagt, das Land müsse gekehrt werden? Blocher: Die Schweiz muss man nicht kehren, auf keinen Fall, aber die Politik, denn da liegt vieles im Argen. Wir können doch nicht dauernd Schulden machen und den Menschen immer mehr Geld aus der Tasche ziehen, bis das Land zusammenbricht. Gesetzt, man würde Sie im VBS kaltstellen. Blocher: Immerhin gäbe es im VBS viel zu tun: Zuerst müsste ich aufräumen, was meine Vorgänger angerichtet haben. Und ich müsste es so einrichten, dass ich mich nur halbtags damit beschäftige. So bleibt mir Zeit, mich um die Gesamtverantwortung zu kümmern. Gut, möglich, dass man mich abschieben will, um mich auszutrocknen. Ich bin mir aber nicht sicher, ob die andern Bundesräte das wirklich wollen. Wir haben 27 Prozent Stimmen gewonnen, mich zu beteiligen, kann ihnen auch etwas bringen. Können Sie mit dem Kollegialitätsprinzip überhaupt leben? Blocher: Natürlich kann ich das. Kompromisse sind mir nicht fremd - solange sie zwischen klaren Meinungen zustande kommen. Heute haben wir in Bern viele Kompromisse ohne Meinungen. Ich habe die Parteipräsidenten bei der Elefantenrunde im Fernsehen beobachtet, und ich muss schon sagen, ich war überrascht, dass die sich so überraschen liessen. Mit Ausnahme von Ueli Maurer hatte niemand eine Strategie. Das gehört doch zum Führungseinmaleins: Das lernt man schon in der Unteroffiziersschule. Dass man sich auf alle Szenarien einstellt, hat nichts mit rechts oder links zu tun, sondern zeigt, wie ernst man seine Arbeit und Führungsverantwortung nimmt. Was bedeutet für Sie die Möglichkeit, Bundesrat zu werden. Stille Freude, heimliche Genugtuung? Jetzt zeige ich es denen? Blocher: Oh nein. Das waren schwere Stunden. Ich bin ein Mensch, der versucht, Probleme zu lösen, sobald er sie sieht. Um dann das Richtige zu tun. Ich frage mich nicht: Ist das jetzt gut und schön für mich? Ich sage mir eher: Das sind die Probleme, das ist zu tun. Und angesichts der Grösse unserer Probleme müssen wir sie innerhalb der Regierung voll und ganz anpacken. Was sind Ihre grössten Ängste mit Blick aufs angestrebte Amt? Blocher: Zunächst: Kann ich der Aufgabe gerecht werden? Haben wir den richtige Plan zur Lösung der Probleme? Die SVP hat eine Grobstrategie, eine Oppositionsstrategie, erarbeitet ohne vollständige Kenntnis der Details. Zweitens: Gelingt es mir, die andern zu überzeugen. Wie immer: Gibt es nicht noch bessere Lösungen? Bin ich der Typ dafür? Wie kann ich Vertrauen gewinnen? Aber all dies sind Fragen und Zweifel des Alltags. Am Anfang werden sie nur den Oppositionspolitiker sehen. Wie können Sie mit Bundesräten zusammenarbeiten, die Sie als unfähig bezeichnet haben? Blocher: Ich habe in meinem Leben immer wieder mit Leuten zusammengearbeitet, die ich für unfähig halte. Daran habe ich mich gewöhnt. Vielleicht ändere ich auch mein Urteil. Doch wenn ich etwas dumm oder schlecht finde, dann werde ich das in einer Sitzung auch sagen. Welche Musik hören Sie, wenn Sie niedergeschlagen sind? Blocher: Mozart. Er ist der Grösste. Er verkörpert den Inbegriff der Freiheit. Auch Haydn gefällt mir. Mozart stufe ich aber höher ein. Haben Sie ein Lieblingsbuch? Blocher: Nein, aber ich habe Bücher gern. Enorm fasziniert hat mich zuletzt "Small World" von Martin Suter- ich sage das im Wissen darum, dass der Autor in seinen Kolumnen die SVP auch schon kräftig angeprangert hat. Das ist ein derart hervorragendes Buch, dass ich es mindestens dreissig Mal verschenkt habe. Mich hat beeindruckt, wie hier jemand so detailliert und einfühlsam die Alzheimerkrankheit beschreibt, dass man am Schluss gar nicht weiss, wer eigentlich krank ist und wer gesund. Ich lese aber auch anderes, sofern die Zeit reicht. Vor allem Biografien. Ich lese in den Ferien und auf Geschäftsreisen. Ins Ausland nehme ich gegen Heimweh immer Schweizer Literatur mit. Wo stehen Sie im Glaubenskrieg Dürrenmatt versus Frisch? Blocher: Eindeutig auf der Seite von Dürrenmatt. Dürrenmatt wird überleben, Frisch nicht. Frisch hat zu wenig Bedeutung, zu wenig Tiefgang. Er war zu stark von sich selber eingenommen. Ist Ihnen aufgefallen, dass das meiste bei Frisch aus tagebuchartigen Selbstbespiegelungen besteht? Bei Adolf Muschg hat diese Masche entsetzliche Ausmasse angenommen. Alles Nabelschau und Psychohygiene. Aber Dürrenmatt ist gewaltig, ein Monument. Sie bewundern den britischen Weltkriegspremier Winston Churchill. Warum? Blocher: Eine gewaltige Figur. Ich habe die gesamten Memoiren gelesen, die ganzen Folianten und mehrere Biografien. Was zeichnete ihn aus? Blocher: Von ihm habe ich einiges mitgenommen. Vor allem die Einsicht, auch in schwierigen Situationen unbedingt durchzuhalten. Churchill war auch ein Mann der überraschenden Rochaden. Er hat die Partei mehrmals gewechselt. Er machte den Weg vom sozialistischen Heisssporn zum Konservativen. Blocher: Wenn die Partei seinen Auffassungen nicht mehr entsprach, dann wechselte er sie halt. Wichtig war bei ihm die positive Kraft seiner Sturheit. Durchhalten. Die Treue zur Sache, nicht aus wohlmeinenden Gründen, sondern weil es einfach sein musste. Das war Churchill. Er wusste instinktiv, worauf es ankommt. Interessant war der Unterschied zwischen dem US-General Eisenhower und Churchill in der Schlussphase des Zweiten Weltkriegs. Eisenhower befolgte seinen Auftrag. Als die Russen Richtung Berlin marschierten, folgte der General strikt seinen Anweisungen, liess seine Panzer bis zu den abgemachten Sektoren vorstossen. Churchill hingegen wollte Berlin vor den Russen besetzen, um Stalin zurückzudrängen. Er erfasste früh die Problematik des Kalten Krieges, den Vormarsch des Kommunismus. Nachdem die Deutschen besiegt waren, wollte Churchill dieses Problem lösen, aber Eisenhower winkte ab. Es sei nicht sein Auftrag. Beide hatten Recht, aber Churchills Instinkt war überlegen. Churchills politische Laufbahn schien vor Beginn des Zweiten Weltkriegs beendet. Blocher: Er hatte eben auch die Kraft zur Niederlage, die Fähigkeit, sich von Misserfolgen zu erholen, zurückzukommen. Das beeindruckt mich. Solche Leute habe ich gern, auch wenn ich Churchill natürlich nur historisch beurteilen kann. Er hatte im persönlichen Umgang sicher eine Menge schlechter Eigenschaften. Gleich nach Kriegsende wurde Churchill abgewählt. Am Schluss seiner Karriere war er ein bemitleidenswertes Wrack. Sind Politiker am Ende tragische Figuren? Blocher: Ja, aber nur gute Politiker. Ich gehe noch weiter: Alle Menschen, die wirklich etwas geleistet haben, sind tragische Figuren. Die Glorifizierten können Sie vergessen. Die Glorifizierten haben es so arrangiert, dass sie am Ende glorifiziert werden. Mir fallen die hymnischen Nachrufe in der NZZ auf, wenn mir bekannte Unternehmer mit Lobhudeleien besungen werden, auch wenn ich sie aus eigener Erfahrung als Flaschen kennen lernte. Ganz anders ist es mit den wirklich Fähigen: Sie werden stillschweigend ausrangiert, vergessen. Warum? Verträgt die Gesellschaft Grösse nicht? Blocher: Das ist es nicht. Zum Leben gehört der Tod. Elend und Pracht gehören zusammen. Leute, die nur die Pracht suchen, weichen einem wesentlichen Bestandteil des Lebens aus. Sie suchen immer nur die Sonne. Es gibt aber eben nicht nur Sonne. Harmonie, Konsens, das sind sehr trügerische, oft zutiefst verlogene Zustände. Nehmen Sie die Politik in der Schweiz. Hier heisst Konsens oft nichts anderes als ein Ausweichen vor den Problemen. Man meidet das Unangenehme, die Auseinandersetzungen mit anders Denkenden, was übrigens immer zum Misserfolg - vor allem für die anderen - führt. Das wird übrigens auf einer anderen Ebene sehr eindrücklich dargestellt in Fritz Zorns "Mars". Grosse Figuren, die wirklich etwas leisten wollen, akzeptieren diesen Zustand nicht, sie suchen den Konflikt. Und enden oft tragisch. Nehmen Sie Mozart. Ein grosser, genialer Künstler. Man weiss bis heute nicht, wo sein Grab liegt. Was lernen Sie daraus? Blocher: Ich ziehe daraus einen gewissen Trost in Momenten der Verzweiflung. Ich sage mir: Wenn du etwas recht machst, musst du auch untendurch. Eine Last muss man tragen, ein Problem lösen. Die Menschen neigen zum Gegenteil: Sie wollen sich von den Lasten lösen, dafür schleppen sie Probleme mit sich herum. Die Last zu (er)tragen, ist ein Lebensprinzip. Der Schriftsteller Vladimir Nabokov schrieb sinngemäss, das Leben sei im Grunde nur ein kurzer Lichtspalt zwischen zwei Ewigkeiten des Dunkels. Beelendet oder erleichtert Sie diese Vorstellung? Blocher: Weder noch. So ist es nun mal, man lebt, man stirbt. Dann muss man mit der Ewigkeit fertig werden. Sie haben Erfolg als Unternehmer und Politiker. Denken Sie manchmal: Mir gelingt alles? Blocher: Nein. Ich sehe den Erfolg gar nicht. Ich sehe nur, was man mit dieser Partei noch alles machen, was man mit meiner Firma noch alles unternehmen muss. Ich sehe Chancen, Möglichkeiten, Gefahren. Ich bin nie zufrieden mit meiner Arbeit, ich bin aber auch nicht verzweifelt. Am letzten Sonntag gab es kurze Momente der Freude. Ich realisierte: Jetzt wird wohl endlich etwas passieren. Aber ich war mir sicher: Es kommt gut, unsere Forderungen haben Substanz. Ein wenig Euphorie, aber dann schon bald kam der Gedanke, dass wir es gegen Widerstand durchziehen müssen. Dann die Zweifel: Liegen wir richtig? Haben wir den richtigen Stil? Wie wichtig ist Ihnen, ob man Sie lobt? Blocher: Ich richte höchste Massstäbe an die Anerkennung. Man kann das natürlich als Hochnäsigkeit, als Überheblichkeit auslegen. Mich freut die Anerkennung einfacher Leute, die auf mich zukommen, um sich ehrlich für mein Engagement zu bedanken. Das ist viel mehr wert als das Lob eines Politikers, der mir für eine Rede gratuliert und selber keine Ahnung von der Sache hat. Ich erhalte Zuschriften von Pensionären aus meiner Firma, von Rentnern, die sich bedanken für meine Tätigkeit, die ihnen einen konkreten Nutzen bringt. Wir haben diese Mitarbeiter gebraucht, aber die unaufgeforderten Anerkennungsschreiben freuen mich. Handkehrum ist Anerkennung gefährlich. Für ein Schulterklopfen verkaufen manche Politiker ihre Seele. Vor allem in der Aussenpolitik. Man richtet sich nach dem Urteil des Auslands und vernachlässigt dabei den Auftrag. Nach welchen Kriterien beurteilen Sie Menschen? Blocher: Ich habe Hochachtung vor Leuten, die ihre Aufträge erfüllen. Ein Beamter, der seine Arbeit recht macht, davor habe ich Respekt. Reden wir über die 68er Bewegung. Mal ganz global: War das Ganze ein gewaltiger Irrtum? Blocher: Ich bin ja auch ein 68er, aber ich fand schon damals, es sei eine pubertäre Bewegung. Am frappierendsten war für mich die Tatsache, dass diese Bewegung so lange überleben konnte, bis man den Irrtum erkannt hat. Das ging nur, weil wir so verdammt viel Geld haben. Die 68er sind ein Ausdruck grosser Kraftlosigkeit. Man hatte die Lebenskraft nicht mehr. Man faselte von antiautoritärer Erziehung, ohne einen realen geistigen Hintergrund. Wie erklären Sie sich den Erfolg? Blocher: Zwei Faktoren. Erstens: Es war die Sehnsucht nach einem lasten- und verantwortungsfreien Leben. Zweitens: Es war eine Reaktion auf die hohlen Fassaden bürgerlicher Lebensweisen, wie ich sie damals übrigens auch abgelehnt habe. Mich hat die Hochnäsigkeit der Freisinnigen von damals auch genervt. Diese Skepsis war das Gesunde an der 68er Zeit. Deshalb hatten wir auch viel heimliche Bewunderung übrig für die Unerschrockenheit, mit der die Linken gegen die Fassaden stürmten. Tragischerweise zogen die linken 68er nachher selber ihre Fassaden hoch. In Moritz Leuenbergers Gerede, der Bundesrat sei eine moralische Instanz, klingt der gleiche Dünkel an. Da wird mir fast schlecht. Immerhin: Die Zeit der 68er läuft ab. Ihr Gebäude kracht zusammen. Wird die Linke dereinst als eine zeitbedingte Verirrung interpretiert werden? Blocher: Ja, denn die Linke "verhebt" nicht. Ihre Politik ist nicht nachhaltig, sie kann nicht aus sich selber heraus bestehen. Leider ist es so, dass linke Politik immer bis zum nächsten Zusammenbruch praktiziert wird. Es hat ja auch etwas Verführerisches: immer geben, immer verteilen, den Leuten alle Lebenslasten abnehmen, niemand muss mehr für sich selber schauen. Auch der Neid soll befriedigt werden, indem alle gleich viel erhalten. Das funktioniert nicht und hat noch nie funktioniert auf die Dauer. Die sozialistischen Staaten sind untergegangen. Das war kein Zufall. Geht die Linke von einem falschen Menschenbild aus? Blocher: Ja. Die Linken überschätzen und überfordern die menschliche Natur. Sie gehen davon aus, dass der Mensch so irrsinnig gut und lieb ist, dass er am liebsten für andere arbeitet statt für sich selbst. Dass er lieber gibt statt nimmt. Und jeder, der arm und krank ist, kann selber nichts dafür und ist in jedem Fall ein guter Mensch. Das ist unrealistisch. Wie sehen Sie es? Blocher: Ich habe den Menschen gern, in seinen Stärken und Schwächen. Deshalb misstraue ich allen, auch mir selber. Worüber regen Sie sich wirklich auf? Blocher: Aufregen heisst für mich: explodieren. Was regt mich auf? Unrecht. Die Sauerei, wenn Unrecht passiert, erzeugt die grösste Aufregung. Und die Heuchler. Was war Ihr ursprünglicher Berufswunsch? Blocher: Bauer. Das ist mein einziger praktischer Berufsabschluss. Nachher wollte ich Richter werden. Dann wurde ich Unternehmer, aber nicht, weil ich es so geplant hätte. Ich wollte einfach mal schauen, wie es in der Wirtschaft aussieht. Bundesrat wollte ich nie werden. Wie stark traf Sie die harte, unablässige Kritik an Ihrer Person? Blocher: Es hat ja abgenommen. Am Anfang machte es mir wahnsinnig viel aus. Wann ging es los? Beim EWR? Blocher: Nein, früher, beim Eherecht. "Blocher in die Besenkammer", zum Teil ganz gemeine Anwürfe. Es gab da eine Fotomontage. Die zeigte, wie ich meine Pfeife ausklopfte im dritten Stock, während meine Frau mit unseren Kindern vor einem leeren Teller unten in einer Ecke hockte. Der Slogan lautete: "frisch geschieden". Die Leute haben gedacht, das sei ein reales Bild. Nachher galten Sie als rechtsextrem. Blocher: Natürlich störte mich das. Ich bekämpfe ja den Rechtsextremismus. Irgendwann beruhigte mich die Einsicht, dass man mir solche Dinge vorwarf, um mich gezielt zu verletzen. Anfänglich war das anders. Ich regte mich auf, war getroffen. Ich fragte mich: Stimmen die Vorwürfe am Ende noch? Mache ich etwas falsch? Deshalb irritieren mich die Stereotype heute nicht mehr. Man durchschaut die Methode, das Motiv. Bringen Sie einen Hauch Verständnis auf für Leute, die Mühe mit dem Stil der SVP bekunden? Blocher: Die Stildiskussion halte ich für müssig. Man bringt sie dann, wenn es an besseren Argumenten fehlt. Natürlich gibt es Grenzen des Stils, aber die sind von uns nicht überschritten worden. Was richtig ist: Die Opposition hat einen anderen Stil als die Regierung. Sie hat eine andere Sprache, eine andere Aufmerksamkeit, sie greift auch zum Mittel der Provokation. Na und? Ihre familienpolitischen Programme lösen weithin Allergien aus. Gehören Frauen an den Herd? Blocher: Nein, das sicher nicht. Zur Selbstverantwortung gehört aber aus meiner Sicht, dass die Eltern für die Erziehung ihrer Kinder zuständig sind. Sicher nicht der Staat. Das ist eine konservative Einstellung, gewiss. Kinderhaben ist Privatsache. Und wenn Frauen arbeiten wollen? Blocher: Dann soll der Mann zu Hause bleiben. Wenn beide arbeiten und nicht zu den Kindern schauen wollen, dann müssen sie selber dafür aufkommen. Wer sagt: "Ich habe Kinder, der Staat soll zahlen", trägt die Verantwortung für seine Familie nicht mehr. Das ist das Ende der Selbstverantwortung. In der Ausländerpolitik hört man von Ihnen ausschliesslich Schrilles, Alarmistisches. Aus liberaler Perspektive gilt: Weltweit freier Personenverkehr ist ein Segen. Blocher: Davon bin ich gar nicht überzeugt. Es kann nicht einfach jeder kommen und das So-zialsystem eines Landes in Anspruch nehmen. Ich bin für eine Ausländerpolitik, die in vielen Bereichen grosszügiger ist als unsere: Wir brauchen die besten Kräfte, die holen wir. Ähnliche Prinzipien gelten in den Vereinigten Staaten. Ich bin der Meinung, wir sollten ausgezeichnete Hochschulen aufbauen, die Studenten aus ganz Europa anziehen. Um die Ivy-League-Universitäten in den USA zu übertreffen? Blocher: Ja, zum Beispiel. Die Hochschule St. Gallen war und ist ein Anziehungspunkt für deutsche Studenten. Die kommen, weil die Anforderungen stimmen, weil die Prüfungsstandards hoch sind. Ich bin einfach gegen eine Ausländerpolitik, die sagt: Lasset alle zu uns kommen, auch den, der nichts hat und nichts ist und nicht arbeiten, sondern profitieren will. Ich habe nichts gegen Ausländer, die hier arbeiten. Die Ausländerpolitik, die wir nach der Schwarzenbach-Initiative gemacht haben, war keine schlechte Lösung. Wir liessen nur Leute rein, die wir brauchen konnten. Für diese Leute hatten wir auch Arbeit. Wären mehr gekommen: Die Folge wäre Arbeitslosigkeit gewesen. Sie wollen das Asylrecht verschärfen, um missliebige Ausländer loszuwerden. Jeder Experte sagt Ihnen: Die Leute kommen sowieso. Blocher: Verhindern können Sie es nicht. Aber Sie können das Asylland Schweiz unattraktiver machen. Die Scheinasylanten werden dann mittelfristig nicht mehr kommen. Mit den echten Flüchtlingen haben wir kein Problem, das sind fünf Prozent. Bei den Abgewiesenen und Nichtakzeptierten müssen Sie die staatliche Unterstützung entziehen. Wo sehen Sie das Motiv Ihrer Gegner? Blocher: Einmal: Sie versauen den politischen Gegner mit Dreck, bis er kein Vertrauen mehr erwecken kann. Man will, dass ihm die Leute davonlaufen. Zweitens: Man möchte mich zum Schweigen bringen. Ich fühlte mich durch die Härte des Widerstands allerdings immer eher bestätigt. Da kam mir eine meiner wichtigsten Eigenschaften zugute. Für meine Kritiker, Gegner und Feinde habe ich eine geradezu besorgniserregende Unabhängigkeit. Meine Gegner sind zum Teil arme Kerle. Sie stecken in so vielen Abhängigkeiten. Nicht nur beruflich, auch politisch, gesellschaftlich und intellektuell. Das macht es schwierig für sie. Wie gehen Sie damit um, notfalls Gegenspieler aus dem Weg räumen zu müssen? Blocher: Wer ein Ziel erreichen will, und eine Person ist dabei im Weg, muss handeln. Das ist unangenehm, aber notwendig. Natürlich kommt es darauf an, wie hoch der Stellenwert des Ziels ist. Es gilt eben doch der Satz: Der Zweck heiligt die Mittel. Nicht jeder Zweck heiligt alle Mittel. Aber wenn ich ein Ziel habe, von dem ich überzeugt bin, muss ich alles Erdenkliche dafür tun. Das gilt insbesondere bei der Besetzung von Führungspositionen. Glauben Sie an den amerikanischen Mythos, jeder Mensch könne alles erreichen? Blocher: Nein. Nicht alles ist ein Willensakt. Das meiste am Menschen ist gegeben. Zunächst kann ich einmal gar nichts dafür, dass ich überhaupt auf der Welt bin. Sicher kann man an sich arbeiten, seine Leistungen verbessern, aber man kann nicht aus jedem Menschen einen hervorragenden Chef machen. Man kann aus durchschnittlichen Menschen durchaus fähige Führungskräfte formen. Aber nicht jeder Dorftrottel ist ein verkapptes Genie. Ist Amerika ein Vorbild für Europa? Blocher: In vielen Belangen vielleicht. Was die freie Gestaltung des Lebens angeht, ist Amerika ein Vorbild. Ebenso punkto Selbstverantwortung und des gesellschaftlich akzeptierten Zwangs, sich durchsetzen und sich zuerst einmal selber helfen zu müssen. Privatinitiative statt Staat, Freude am Erfolg. Es kommt nicht von ungefähr, dass die Amerikaner zur wirtschaftlichen Weltführungsmacht aufgestiegen sind. Wenn ich allerdings das Schulsystem anschaue, sollte man das sicher in der Schweiz nicht einführen. Gesetzt den Fall natürlich, dass es bei uns nicht weiter bachab geht. Das Qualitätsbewusstsein ist höher in der Schweiz. Daran müssen wir uns orientieren. Waren Sie gegen den Irak-Krieg? Blocher: Ja, und zwar aus militärischen Gründen. Zusammenschlagen können die Amerikaner, aber wenn sie nachher auf dem Boden kämpfen, haben sie schon mehrfach demonstriert, dass es nicht geht. Im Vietnam-Krieg hat es nicht funktioniert, im Kosovo gingen sie raus, bevor es brenzlig wurde. Jetzt stecken sie im Irak fest. Die Amerikaner haben eine idealistische Auffassung. Sie glauben, man könne einfach überall mit Truppen und Bomben die Demokratie einführen, und alle klatschen dann. Dieser naive Idealismus ist wirklichkeitsfremd. Die Uno ist auch so ein idealistisches Gebilde, gegründet von den Amerikanern. Mittlerweile haben sie selber gemerkt, dass die Weltorganisation keine Macht hat und mehr Probleme bereitet. Die kritische Beurteilung von Amerika finde ich nicht so schlecht, aber die himmeltraurige Polemik, es seien in Washington alles Gauner am Werk, ist absurd. Auch das "Pace"- und Regenbogenzeugs entbehrte jeder Substanz. Wenn einer eine Fahne raushängte, war er sofort ein guter Mensch. Wie wichtig ist für Ihr Auftreten, für Ihre Politik die Tatsache, dass Sie wissen: Im Hintergrund steht ein Milliardenkonzern? Blocher: Ich realisiere das gar nicht. Unterbewusst muss es mich wohl beeinflussen, klar. Aber wenn ich in den Ring steige, habe ich nicht das Gefühl, hier kommt jetzt der Multimilliardär. Meine Unbefangenheit ist vielleicht eine Folge davon, dass mir gar nicht bewusst ist, woran mich meine Kritiker dauernd erinnern: dass ich diese immense Macht hätte. Hätte ich dieses Gefühl, wäre ich vielleicht zurückhaltender. Selber messe ich dem nicht eine so grosse Bedeutung bei. Was wird in den Schweizer Geschichtsbüchern des 24. Jahrhunderts über Christoph Blocher zu lesen sein? Blocher: Wahrscheinlich nichts. Was ist das Wichtigste im Leben? Blocher: Ich habe keine so klare Wertordnung. Ich lebe, also bin ich. Ich wache am Morgen auf und mache meine Sache. Ich habe Freude am Leben, finde vieles unendlich interessant. Die Leute haben manchmal das Gefühl, die Mühsal, die Politik, die Winkelzüge seien so anstrengend. Wie könne einer nur 16 Stunden am Tag von einem Termin zum nächsten gehen. Ganz einfach: Weil ich Freude daran habe. Selbst wenn ich einer Horde von giftigen Journalisten gegenübertrete: Ich finde es interessant. Das Leben ist reich, auch in allen Unvollkommenheiten. Aber das Wichtigste? Keine Ahnung. Ich denke nicht über den Sinn des Lebens nach. Das ist eine uferlose Geschichte. Wie kann ich den Sinn des Lebens erfassen, wenn ich nicht weiss, warum ich überhaupt auf der Welt bin? Wo ich nichts dafür kann, muss ich auch nicht nach dem Sinn fragen. Wie erklären Sie sich den Anti-Blocher-Reflex, das Ausmass der Emotionen, die Sie entfesseln? Blocher: Manchmal denke ich, ich hätte es etwas anders machen sollen. Oft ist es verständlich: Wo es die Sache erfordert, muss ich die Leute vom Gleis werfen. Das gibt Verletzungen, erzeugt Schmerz. Ich kann nicht anders. Wer ist der grösste Verbrecher des 20. Jahrhunderts: Hitler, Stalin oder Mao? Blocher: Ich würde alle drei im gleichen Atemzug nennen. Wieso müssen sich die Linken bis heute nicht rechtfertigen für die gewaltigen Verbrechen, die im Namen des Sozialismus verübt worden sind? Wer einmal Mussolini lobte, ist gezeichnet. Wer für Mao auf die Barrikaden stieg oder ein Che-Guevara-Poster hängen hatte, galt als cool. Blocher: Die 68er waren damals alle geistig dabei. Heute wird das fleissig verdrängt. Schriftsteller hatten grosse Sympathien für Mao, für Stalin, für den Kommunismus. Die Anhänger der Nazis sind ja weitgehend ausgestorben. Heute geht man immer noch auf sie los, zu Recht, aber es nützt nichts, weil es fast keine mehr gibt. Die Verbrechen Stalins sind noch nicht wirklich in einer breiten Öffentlichkeit aufgearbeitet worden. Ebenso wenig beschäftigt man sich mit den intellektuellen Wasserträgern des Kommunismus im Westen. Das wird noch kommen. Die Abrechnungen werden folgen. Aber es ist nicht einfach, solange die 68er in Medien und Politik Führungspositionen haben. Wie erklären Sie sich rückblickend den Aufstieg des Rechtspopulismus in Europa, Haider, Le Pen etc.? Blocher: Das waren Reaktionen auf Missstände, auf Verdrängungsprozesse. Le Pen ist ein einseitiger Ausländerpolitiker. Aber er traf die Befindlichkeit der Leute, die sich von der Politik im Stich gelassen fühlten. Haiders Verdienst war der Angriff gegen den ÖVP/ SPÖ-Filz in Österreich, was allerdings nicht heisst, dass ich seine Politik insgesamt billige. Das Problem am Populismus besteht darin, dass es an Konstanz fehlt. Diese Leute behaupten heute dies, morgen das, oder haben nur ein Thema, das sich irgendwann erschöpft. Ich habe durchgehalten, ich habe meine Linie durchgezogen. Gibt es einen Schweizer Volkscharakter? Blocher: Ja, es gibt typische Eigenschaften. Es gab mal ein Büchlein mit der Frage "Erkennt man einen Schweizer im Ausland?" Ich würde es bejahen. Selbstverantwortung ist wichtig in der Schweiz, das fällt auch Ausländern sofort auf. Man hält seine Häuser, seine Gärten, die Strassen in Ordnung. Zuverlässigkeit, Fleiss, Bescheidenheit gehören ebenfalls dazu. Was werden Sie Ihren Enkeln als grossväterliche Lebensweisheit auf den Weg geben? Blocher: Siehe, die Welt ist nicht verdammt.