Testi

Personale

01.09.2010

Un UDC romand au Conseil fédéral serait une bonne chose

Interview dans «24 Heures/ Tribune de Genève» du 1.9.2010 De nombreux candidats alémaniques de premier plan, comme votre chef du groupe parlementaire Caspar Bader, ne seront pas candidats le 22 septembre. Jean-François Rime jouera donc le rôle de kamikaze de service. Les Romands servent-ils à remplir les tâches ingrates ? Je vous arrête tout de suite. Jean-François Rime est un excellent candidat, qui n’a rien d’un alibi pour l’Union démocratique du centre (UDC). Entrepreneur actif , il a l’expérience de terrain. Ce n’est pas un bureaucrate de l’économie. Il est aussi prêt à remettre son entreprise, ce qui n’était pas le cas de Caspar Baader. On a tout de même l’impression que lorsque la cause est désespérée, on fait appel au Romand de service… C’est faux. Jean-François Rime est une candidature sérieuse. A côté d’un Ueli Mauer, qui provient de notre aile agricole, nous aurions un représentant de l’économie. Une combinaison idéale. Et un UDC romand au Conseil fédéral serait une bonne chose. C’est la partie du pays où nous avons le plus grand potentiel. Les sections romandes sont pour la plupart encore jeunes et n’ont pas dépassé les 25% de voix aux dernières élections fédérales. Mais l’objectif doit être les 33% de Zurich ou encore les 45 % de Schwyz. Si nous devions échouer le 22 septembre, la question romande se posera aussi l’année prochaine. N’avez-vous pas peur de « griller » un de vos parlementaires romands les plus reconnus ? On ne « grille » jamais un bon candidat. Tout d’abord l’élection du 22 septembre n’est pas encore jouée. En cas d’échec, un bon candidat le sera aussi en 2011 lors du renouvellement intégral du Conseil fédéral. On ne voit pas comment vous pourriez l’emporter le 22 septembre… Si les autres partis respectent la concordance en nous accordant le deuxième siège qui nous est mathématiquement dû comme premier parti. Mais je ne me fais aucune illusion. Le Parti socialiste (PS) et le Parti libéral radical (PLR) vont s’allier pour sauver leurs acquis. Ce sont plutôt le PDC et les Verts qui auraient intérêt à nous soutenir dans la perspective de 2011. Pour quelle raisons ? Lors du renouvellement intégral du Conseil fédéral, surtout l‘UDC mais aussi le PS devraient rester les plus grands partis et obtenir deux sièges au Conseil fédéral. La troisième formation devrait aussi obtenir deux sièges. Cela se jouera entre le PLR, le PDC et les Verts. Si ces deux formations permettent l’élection d’un PLR à la place de Hans-Rudolf Merz le 22 septembre, ce siège sera bétonné pour une dizaine d’année. Sauf rares exceptions, on reconduit les sortants. Mais s’ils nous élisent, le PDC et les Verts pourront plus facilement gagner un siège ou intégrer Eveline Widmer-Schlumpf en 2011. Mais elle sera aussi sortante… Certes, mais elle n’aura aucune légitimité populaire. Son siège devra revenir au 3ème parti, soit le PDC, les Verts ou le PLR. Nous choisir cette année ouvrira donc le jeu l’an prochain. N’attendez-vous pas aussi du PLR qu’il vous renvoie l’ascenseur, vu que vous avez sauvez le siège de Pascal Couchepin en élisant Didier Burkhalter ? Ce serait la moindre des choses. Mais le PLR est toujours plus proche du PS. Sans ce soutien pour obtenir le siège de Moritz Leuenberger, nous essaierons d’obtenir celui de Hans-Rudolf Merz. Pourriez-vous tenter de trouver un candidat sauvage pour contourner les tickets officiels ? Les manœuvres de bas étage ne me plaisent pas, même contre le PS qui fait une mauvaise politique. Nous choisirons normalement une candidature officielle du PS et du PLR si nous ne sommes pas parvenus à l’emporte avec notre candidat. Nous respectons la concordance. Et empêcher l’accession de Micheline Calmy-Rey à la présidence de la Confédération ? Je m’engagerai dans le groupe parlementaire pour que nous ne jouions pas à cela. Serez-vous candidat au Conseil national ? Je ne sais pas encore. Je déciderai cela au printemps. Je vais avoir 70 ans, même si on ne le remarque pas. Si les élections avaient lieu aujourd’hui, je me sentirai capable. Les quatre prochaines années seront importantes, notamment en matière de politique européenne. . Mais au final il faudra que je me sente capable de tenir quatre ans. Un ancien ministre doit-il se taire ? Comme son ancien collègue Pascal Couchepin, Christoph Blocher s’exprime volontiers dans les médias. Et le principe « servir et disparaitre » ? Le Zurichois conteste : « Je n’ai pas de problème avec le fait que d’ancien conseillers fédéraux s’expriment. On ne peut pas l’interdire. C’est leur choix. » Christoph Blocher se sent toutefois moins lié à un quelconque devoir de réserve : « N’oubliez pas que je ne suis pas un retraité, mais un conseiller fédéral non réélu. Dès mon exclusion j’ai annoncé la couleur et ma volonté de continuer à faire de la politique. Si j’étais volontairement parti à la retraite, je ne prendrais pas position sur tout comme d’autres le font. » Avant d’ajouter, non sans une certaine ironie : « Il faut admettre qu’il n’en ressort souvent pas grand-chose d’intelligent. Tant le socialiste Otto Stich que le radical Rudolf Friedrich ont profité pour m’attaquer ainsi l’UDC. Pascal Couchepin fait maintenant la même chose. C’est une dernière manœuvre pour nous mettre en échec, empêcher l’UDC de progresser. Mais cela ne nous arrêtera pas. »

02.08.2010

Zimtröschen und Franken

Streitgespräch, NZZ-Folio, Ausgabe vom 2. August 2010 Der Politiker Christoph Blocher und der Philosoph Georg Kohler über Heimatmythen, Identität und «le hemwé». Von Daniel Weber

01.08.2010

«Tutto sotto controllo?

Pensieri per il primo agosto 2010 di Dr. Christoph Blocher ex Consigliere federale (Fa fede il testo pronunciato e scritto - www.blocher.ch.) Care confederate, cari confederati Care cittadine e cari cittadini svizzeri Gentili signore e signori Oggi celebriamo il 719 (settecentodiciannovesimo) compleanno del nostro paese, della nostra Svizzera, della nostra patria. Un compleanno che ci da motivo di grande gratitudine. La nostra patria esiste da 719 anni. 719 anni fa fu creata la base della nostra indipendenza. Il diritto all'autodeterminazione. Un diritto oggi più attuale che mai! Vogliamo anche oggi poter determinare noi stessi il nostro destino e non vogliamo giudici stranieri. Gli obiettivi di allora valgono anche oggi. Date uno sguardo al mondo che ci circonda. - In questi ultimi 20 anni si è rinunciato a molte libertà e indipendenze, perché si credeva che le formazioni statali non sarebbero mai potuto essere grandi abbastanza. L'economia fece i primi passi in questa direzione. Vennero raggruppate imprese, i gruppi non potevano mai essere grandi abbastanza. Pensate ai sistemi di finanziamento globali. Si agiva come se sotto l'aspetto della globalizzazione fosse tutto sotto controllo. Fino a quando la mania di grandezza e la mancanza di chiarezza raggiunsero dimensioni tali da far crollare l'intera struttura. Con conseguenze terribili, la cui dimensione ancora non conosce nessuno. Lo stesso avviene ora nel campo della politica. Anche qui la storia ci insegna che le grandi formazioni statali artificiali collassano. Pensate alla superpotenza dell'Unione Sovietica, pensate al regno di Carlo Magno, pensate a Napoleone. Non ha mai funzionato. E cosa accade con le nuovissime brame? Cosa accade con l'UE? È evidente: con l'Unione Europea è stata di nuovo creata una di queste grandi formazioni statali. Una formazione statale, la più grande possibile. Tutti i paesi sono collegati tra di loro, perdono la loro autonomia. Le monete nazionali sono state abolite per motivi politici. È stato messo tutto nello stesso calderone. È stata creata una moneta unica e anche in questo caso si è creduto di avere tutto sotto controllo. Al momento di togliere le banche nazionali agli stati membri, non è stato agito in base a principi economici, ma seguendo un calcolo politico. Ora i singoli stati non hanno più alcuna possibilità di regolare la loro politica dei tassi di interesse e monetaria, seguendo le proprie esigenze. Ma le condizioni dei singoli stati membri sono differenti. Ora è successo ciò che era prevedibile. Indebitamenti degli stati e crolli finanziari sono le conseguenze. La mania di grandezza dell'uomo sta nel credere che più si è grandi, più sarà grande il successo della collettività. Ma la realtà prova esattamente il contrario. Perché la nostra nazione, la Svizzera, non vi ha partecipato? Perché la nostra popolazione all'inizio degli anni 90 ha potuto votare su questa domanda e perché ha avuto la forza di dire di no. Anche la maggioranza - due terzi di tutti i cantoni - ha detto: "No, non se ne parla proprio." Con questo no le cittadine e i cittadini hanno detto di sì alla libertà e all'indipendenza del nostro paese. Con questa decisione si sono opposti contro tutti i personaggi più importanti del nostro paese. - L'intera classe politica, il governo, ma anche l'economia di allora percorrevano la strada sbagliata. Oggi, quasi 20 anni dopo, i rappresentati dell'economia si rendono lentamente conto che la decisione di allora è stata giusta. Dai danni si impara - spesso purtroppo solo dopo il danno. Aver potuto conservare fino ad oggi la nostra indipendenza rispetto all'Unione Europea lo dobbiamo alla nostra particolare forma di stato. Solo per questo possiamo oggi festeggiare, liberi e indipendenti, il compleanno del nostro paese. Perciò l'imperativo dell'ora e attuale è: La Svizzera non deve cambiare questa struttura statale, nemmeno con l'adesione a formazioni statali multinazionali e nemmeno con contratti bilaterali, che la cambiano. Tuttavia: anche se i politici non vogliono dirlo forte, da ogni parte si vocifera che il loro obiettivo è l'adesione della Svizzera all'UE. Loro sanno bene, che la maggioranza del popolo non lo vuole e usano quindi ogni sotterfugio pensabile e immaginabile per essere a poco a poco accolti tra le braccia dell'UE. Signore e signori, il massimo dovere civico consiste quindi del lottare con decisione anche nei prossimi anni a favore della nostra libertà e indipendenza. Un'adesione all'UE scaraventa a terra le colonne dello stato sulle quali appoggia la Svizzera. Questo non deve essere. E perché lo ritengo tanto importante, attualmente sto pensando seriamente a ricandidarmi, nell'anno elettorale 2011, nuovamente per il Consiglio nazionale. Lo faccio anche se quest'anno festeggio il mio settantesimo compleanno. Lo prendo in considerazione per aiutare a impedire questa enorme richiesta, che consiste nell'adesione della Svizzera all'UE. Care svizzere e cari svizzeri, vale la pena condurre questa battaglia. È una battaglia della popolazione coinvolta contro l'autorità. Perché l'autorità segue altri interessi: desidera aderire alle grandi formazioni statali. Vogliono arrivare dove sono responsabili tutti per tutto ma nessuno per qualcosa di concreto. Anche dal lato pecuniario porta molti vantaggi alla classe dirigenziale, perché in queste formazioni statali mal controllate ricevono retribuzioni favolose. Non importa quale sia il risultato. Con l'adesione all'UE verrà a mancare il fastidioso controllo da parte della popolazione. Non esistono estranei che valutano il lavoro e lo mettono a votazione. Perderemo il controllo gestito dai cittadini e la loro opinione non conterà più niente. Questa vigilanza e questo controllo sono però fattori decisivi. Sono proprio essi a fare la forza del nostro paese. Sta nella natura della Svizzera la facoltà delle cittadine e dei cittadini di scegliere la strada da percorrere nelle questioni essenziali. Se non avessimo questa possibilità, saremmo già da molto membri dell'UE. Immaginatevi: noi membri dell'UE nel bel mezzo di questo pasticcio! La migliore posizione della nostra Svizzera andrebbe persa. La neutralità del nostro paese sarebbe stata da molto sepolta se le decisioni potessero prenderle solo i politici. Perché i politici preferirebbero partecipare alla politica di una grande potenza. Si potrebbero per esempio inviare truppe all'estero e credere che questo ci darebbe il diritto di sentirci importanti. Mentre si sa bene che così si fa entrale la guerra - il terrore - all'interno del paese. Tutto ciò non è possibile con l'attuale forma statale. E di questo possiamo essere grati. Grati di aver potuto conservare finora la nostra libertà. E potremo mantenerla anche nel futuro. Questa nostra libertà. È una libertà modernissima. Ricevo ogni giorno lettere da ogni parte del mondo. I mittenti si congratulano con noi svizzere e svizzeri, per aver mantenuto la nostra libertà. Ovunque mi rechi in Europa, sento in linea di massima, dire: "Voi state bene. Voi non partecipate!" Soprattutto i tedeschi la pensano così e lo dicono. E hanno ragione. Non perché siamo gente migliore. Non siamo meglio degli altri. Ma abbiamo scelto una forma statale migliore. Una forma statale che mette al centro la libertà e il benessere dei cittadini. Noi rispettiamo i nostri vicini. Noi rispettiamo gli altri stati. Noi abbiamo relazioni con loro. Ma restiamo neutrali. Ciò significa, noi non ci immischiamo nei rapporti politici degli altri. Proteggiamo il nostro paese, per poterci permettere di continuare a determinare noi stessi sul nostro piccolo pezzo di terra. Vogliamo tenere il futuro in mano nostra. Vogliamo continuare a rinunciare alle avventure, non immischiandoci nelle faccende degli altri. È arrivato il momenti di riconoscere e stimare di nuovo questi valori. In realtà ci riesce facile capirlo, quando vediamo cosa succede nelle altre grandi formazioni statali. Nessuno sa oggi quale sarà il futuro di questi altissimi indebitamenti statali. Nessuno sa oggi come sarà possibile tenere unita l'UE. Se i fautori dell'UE sono sinceri, lo ammettono anche loro. Ma oggi si promette molto. Più importante sarebbe mostrare modestia e dire, è un grande risultato quando un piccolo paese come la Svizzera riesce a conservare la libertà e l'indipendenza e mantenere alti i diritti del popolo. Quando può decidere autonomamente e votare su materie specifiche. Continuando a mantenere alto questo diritto nella nostra democrazia, potremo continuare a vivere in pace e nel benessere anche in futuro. Così sarà possibile far stare bene tutta la gente. Questo è il messaggio per il compleanno della nostra nazione! Desideriamo continuare a percorrere questa via e augurarci di avere la forza di mantenerla. Così anche l'anno prossimo potremo festeggiare il 720° e anche molti altri compleanni, in gratitudine. Auguro a voi tutti una bellissima festa nazionale, a voi e al nostro paese un felice anno di vita. Vi auguro tutto il bene.

01.08.2010

Tout est sous contrôle?

Réflexions à l’occasion du 1er août 2010 de Dr. Christoph Blocher Ancien Conseiller fédéral (Le texte oral et écrit font foi - www.blocher.ch) Chères concitoyennes, chers concitoyens, Chères Suissesses et chers Suisses, Mesdames et Messieurs, Nous célébrons aujourd’hui le 719e anniversaire de notre pays, de notre Suisse, de notre patrie. Nous avons des raisons d‘être très reconnaissants : Notre pays existe depuis 719 ans. Voici 719 ans, l’on posait la première pierre de l’indépendance. Le droit à l’autodétermination. D’une grande actualité aujourd’hui! Nous voulons aujourd’hui encore l’autodétermination et aujourd’hui encore nous refusons les juges étrangers. Les objectifs de l’époque sont valables encore aujourd’hui. Regardez le monde autour de nous.- Au cours des 20 dernières années, on a renoncé à beaucoup de liberté et d’indépendance, parce que l’on croyait que ces organismes ne pouvaient jamais être assez grands. L’économie a fait les premiers pas dans cette direction. Des entreprises ont fusionné, des groupes avaient la folie des grandeurs. Pensez aux systèmes financiers globaux. On a fait comme si tout était sous contrôle sous l’aspect de la globalisation. Jusqu’à ce que la folie des grandeurs et le manque de clarté aient atteint une telle dimension que tout s’est écroulé. Avec des conséquences terribles, dont personne ne connaît encore l’étendue aujourd’hui. Il en est de même dans la politique. Là aussi, l’histoire nous enseigne que les grands organismes fabriqués de toutes pièces peuvent s’écrouler. Rappelez-vous la grande puissance qu’était l’Union soviétique, rappelez-vous l’empire de Charlemagne, rappelez-vous Napoléon. Cela n’a jamais fonctionné. Et qu’en est-il des plus récents efforts? Qu’adviendra-t-il de l’UE? C’est manifeste: avec l’Union européenne, un tel organisme a de nouveau été créée. Une construction de toutes pièces, la plus grande possible. Tous les pays sont liés, perdent de leur autonomie. Les monnaies nationales ont été supprimées pour des raisons politiques. Tout a été jeté dans un même pot. On a créé une monnaie unique et là aussi on a fait comme si tout était sous contrôle. On n’a pas agi selon des principes économiques, lorsque l’on a retiré les banques nationales aux Etats membres, mais par calcul politique. A présent, les différents pays n’ont plus la possibilité de réglementer leur politique des intérêts et monétaires selon leurs propres besoins. Alors que les situations de chacun des Etats membres sont différentes. A présent ce qui devait arriver est arrivé: les endettements d’Etats et des effondrements en sont les conséquences. La folie des grandeurs de l’homme est qu’il pense que plus on est grand, plus on aura de succès. Mais la réalité prouve le contraire. Pourquoi notre pays, la Suisse, n’y a-t-elle pas participé? Parce que notre peuple a pu voter au début des années 90 sur cette question et parce qu’elle a eu la force de dire non. Même la majorité – deux tiers des cantons – ont dit: « Non, c’est hors de question ». Avec ce non, les citoyennes et citoyens disaient oui à la liberté et à l’indépendance de notre pays. Par cette décision, ils se défendaient contre toutes les personnalités très connues de notre pays. Toute la classe politique, le gouvernement, même l’économie, avaient pris le mauvais chemin à l’époque. Aujourd’hui, près de 20 ans plus tard, les acteurs de l’économie se rendent lentement compte que la décision de l’époque était bien la bonne. On apprend en faisant des erreurs – et souvent, hélas, seulement ainsi.. Si nous avons conservé jusqu’à ce jour notre indépendance par rapport à l’Union européenne, nous le devons à notre régime étatique particulier. C’est grâce à cela uniquement que nous pouvons célébrer aujourd’hui l’anniversaire de notre pays dans la liberté et l’indépendance. C’est pourquoi le commandement de la première heure et de l’heure actuelle est que la Suisse ne doit pas modifier ce régime, même pas par l’adhésion à des organismes multinationaux et pas non plus par des accords bilatéraux qui le font. Et pourtant: même si les politiciens ne veulent pas le dire tout haut, on entend de toutes parts de nouveau qu’ils ont pour but de faire adhérer la Suisse à l’UE. Ils savent que la majorité du peuple y est certes opposée et font donc toutes les manœuvres imaginables pour rejoindre peu à peu le sein de l’UE. Et, Mesdames et Messieurs, c‘est le premier devoir du citoyen, également dans les années qui viennent, de lutter avec détermination en faveur de notre liberté et de notre indépendance. Une adhésion à l’UE renverserait les piliers de l’Etat suisse. Cela ne saurait arriver. Parce que cela est si important à mes yeux, je réfléchis actuellement sérieusement à poser ma candidature une nouvelle fois en 2011 lors des élections du Conseil national. Cela, bien que je fête cette année mon 70e anniversaire. J’y réfléchis pour contribuer à empêcher cette énorme préoccupation qu’est l’adhésion de la Suisse à l’UE. Chères Suissesses, chers Suisses, il vaut la peine de mener ce combat. C’est un combat de la population concernée contre l’autorité. Car l’autorité a d’autres intérêts: elle veut l’adhésion aux grands organismes. Elle veut aller là où tout le monde est pour tout mais personne n’est responsable de quoi que ce soit de concret. Du point de vue pécuniaire, cela rapporte beaucoup aux dirigeants, parce que les gens sont bien payés dans ces organismes mal contrôlés. Peu importe le résultat. Le contrôle incommode de la population disparaîtrait en cas d’adhésion à l’UE. Il n’y aura pas de personnes extérieures qui expertisent le travail et qui votent là-dessus. Le contrôle du citoyen disparaîtra et son opinion ne jouera plus aucun rôle. Mais cette surveillance et ce contrôle sont décisifs. C’est justement ce qui fait la force de notre pays. C’est la nature de la Suisse que les citoyennes et citoyens concernés posent les jalons dans les questions essentielles. Si cette possibilité faisait défaut chez nous, nous serions depuis longtemps membre de l’UE. Imaginez-vous: nous en tant que membre de l’UE, en plein milieu de cette salade! La situation meilleure de notre Suisse en serait anéantie. La neutralité de notre pays serait enterrée depuis longtemps si les politiciens seuls pouvaient prendre les décisions. En effet, les politiciens préfèrent s’impliquer dans la politique des grandes puissances. On peut par exemple détacher des troupes à l’étranger pour se donner de l’importance. Alors que nous savons que c’est la meilleure façon d’amener la guerre et le terrorisme dans notre pays! Tout cela n’est pas possible avec le régime actuel. Et c’est pourquoi nous pouvons être reconnaissants. Reconnaissants d’avoir pu maintenir notre liberté jusqu’ici. Et nous allons pouvoir la conserver à l’avenir également. Cette liberté-ci, la nôtre. Elle est ultramoderne. Je reçois tous les jours des lettres du monde entier. Les expéditeurs nous félicitent, nous les Suissesses et les Suisses, d’être encore libres. Partout où je vais en Europe, j’entends des affirmations comme « Vous n’êtes pas à plaindre. Vous n’êtes pas membres ! » Ce sont surtout des Allemands qui parlent et pensent ainsi. Et ils ont raison. Non parce que nous sommes meilleurs. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Mais nous avons choisi un meilleur régime étatique. Un régime qui place la liberté et la prospérité des citoyens au premier plan. Nous respectons nos voisins. Nous respectons les autres Etats. Nous avons des relations avec eux. Mais nous restons neutres. Cela veut dire que nous ne nous immisçons pas dans la situation politique d’autrui. Nous protégeons notre pays, pour pouvoir conserver notre autodétermination sur notre petit territoire. Nous voulons prendre nous-mêmes notre avenir en main. Il faut continuer de renoncer à l’aventure en n’intervenant pas dans les affaires d’autrui. Il est temps de reconnaître ces valeurs, de réapprendre à les apprécier. En fait il nous est facile d’avoir cette opinion lorsque nous voyons ce qui se passe dans ces autres grands organismes. Personne ne sait aujourd’hui ce qu’il en sera des importants endettements des Etats. Personne ne sait aujourd’hui comment maintenir l’UE. Ceux d’entre les partisans de l’UE qui sont honnêtes le reconnaissent. Mais aujourd’hui on fait beaucoup de promesses. Il serait plus important de faire fi de la modestie et de dire que c’est une grande performance de pouvoir maintenir dans un petit pays comme la Suisse la liberté et l’indépendance ainsi que le droit du peuple. De pouvoir décider soi-même dans les questions matérielles et voter à ce sujet. Si l’on maintient ce droit dans notre démocratie, nous pourrons continuer de vivre dans la paix et la prospérité. Il sera possible que tous les gens se portent bien. C’est le message à l’occasion de l’anniversaire de notre pays ! Nous voulons continuer dans cette direction et espérons avoir la force de persister. Alors nous serons également pleins de reconnaissance l’année prochaine lors du 720e anniversaire et pourrons célébrer encore de nombreux autres anniversaires. Je vous souhaite une belle fête nationale, à vous et à notre pays une bonne année. Je vous forme mes meilleurs vœux.

01.08.2010

Maurer kam in ein Haifischbecken

Interview mit Othmar von Matt, SONNTAG, Ausgabe vom 1. August 2010 Herr Blocher, wo reden Sie heute? Seit 40 Jahren rede ich an jedem Nationalfeiertag. Diesmal am Nachmittag in Hohentannen TG und am Abend in Rüti ZH. Noch nie war die geburtstägliche Dankbarkeit so gross, weil wir sehen, was um die Schweiz herum läuft. Ausgerechnet die Avenir Suisse spricht jetzt plötzlich wieder vom EWR. Eine schwache Schrift! Dass sich der so genannt liberale Think-Tank zu diesem Buch hingab, ist schwer verständlich. Wer in die EU will, ist nicht liberal. Mit dem EWR erwarten alle freien Ökonomen eine viel stärkere Regulierung. Das kann ein Liberaler nicht wollen. Kurz nach der Publikation sagte die EU, der bilaterale Weg sei am Ende. Abgesprochen ist das kaum. Aber die EU-Befürworter in der Schweiz und die EU selbst realisieren, dass ihnen die Felle davonschwimmen. Die Stimmung gegenüber der EU trübt sich, die Wirtschaft ist praktisch geschlossen gegen einen EU-Beitritt. Ich habe als Exportunternehmer 96 Prozent exportiert, genau so wie meine Kinder heute das tun. Auch wenn wir weltoffen und Europäer sind, beitreten der EU kann und darf die Schweiz nicht. Hat es sie überrascht, dass die EU-Debatte plötzlich wieder hochkocht? Nein. Mein Referat in Delsberg war schon am 26. Juni. Ich hielt ein Plädoyer gegen EU und EWR. Die Leute waren wie elektrisiert. Es lag was in der Luft: Ich prophezeite, dass die EU noch vor den Wahlen zum Thema wird. Gerade weil es der EU so schlecht geht, wollen die verlorenen EU-Befürworter noch das Steuer herumreissen. Mir war klar, dass der Druck von aussen massiv zunehmen wird. Streng genommen sind die meisten EU-Staaten pleite. Sie benötigen Geld. Und wo hat es noch Geld? Bei den Schweizern. In Liechtenstein sagt man: Brüssel hätte die Schweiz, die im Herzen Europas liegt, sehr gerne im Verbund. Ich verstehe die EU. Ich nehme es ihr nicht übel. Es darf für sie keine Alternative geben zu ihrem Regime. Sonst kann man ja vergleichen. Das können wir seit 18 Jahren nach der EWR-Abstimmung. Dieser Vergleich tut der EU weh. Die Schweiz steht wesentlich besser da als die EU-Staaten. Die andere – direktdemokratische – schweizerische Staatsform verunmöglicht, so viele Schulden zu machen wie die EUStaaten. Für Sie ist diese Debatte im Hinblick auf die Wahlen 2011 ein Glück. Sie wird mir aufgezwungen. Sie Armer. (Lacht) Um ehrlich zu sein, ich befürchtete, sie werde hinterhältig unter den Tisch gekehrt. Was mich überrascht: Die Befürworter haben keine neuen Argumente. Das ist die alte Platte. Schon 1992 sagte die damalige EG, es gebe keinen bilateralen Verträge mehr. Das ist heute nicht anders. Nur: Was brauchen wir noch Überlebenswichtiges von der EU? Nichts. Und was will die EU von uns? Steuergesetzänderung, Lockerung des Bankkundengeheimnisses, Informationsaustausch, Kohäsionszahlungen und dergleichen. Ein ganzer Rattenschwanz an Forderungen. Jetzt muss die Schweiz halt sagen: Schade, wir können ja nichts mehr vereinbaren, weil ihr ja keine bilateralen Verträge mehr abschliessen wollt. Schon dumm! Kaum ist die Europa-Debatte wieder da, blühen Sie auf. Also kandidieren Sie 2011 für den Nationalrat? Das werde ich im Frühling entscheiden. Sachlich gesehen müsste ich den Schritt vielleicht nochmals tun. Ohne Nationalratsmandat fehlen mir wichtige Informationen. Das spüre ich. Andererseits müsste ich wieder viele langweilige Sitzungen über mich ergehen lassen. Immerhin bin ich seit 1979 dabei. Zudem bin ich bald 70 und weiss nicht, ob das gesundheitlich noch möglich ist. Zwar bin ich kerngesund. Aber mit 70 ist man gesundheitlich anfälliger. Ich will nicht Gott versuchen. Dennoch: Die Tendenz ist klar? Ich prüfe auch Alternativen. Vielleicht gründe ich einen EU-kritischen liberalen Think-Tank, nachdem sich die Avenir Suisse zum Gegenteil entwickelt. Einen Think-Tank neben der Frontorganisation Auns. Was für eine Organisation? Eben einen Think-Tank à la Avenir Suisse. Wenn die Intellektuellen schon ein derartiges Gewicht haben sollen, können wir auf der Gegenseite genau dieselbe Intellektualität einbringen. Es gibt viele liberale Intellektuelle, die skeptisch sind gegenüber EU und EWR. Es geht aber nicht darum, die Auns zu ersetzen. Wollen Sie Bücher schreiben lassen? Oder gar eine Zeitung gründen? Wir könnten dasselbe tun, was Avenir Suisse macht. Im Gegensatz zu ihr würden wir aber auch EU-Befürworter zu Wort kommen lassen – damit man sie widerlegen kann. Nur keine Denkverbote! Und Sie würden den Think-Tank bezahlen? Die Fragen sind verfrüht. Es sind ja erst Ideen. Sie werden in den nächsten fünf Jahren voll gegen die EU kämpfen? Nein, nein. Nur gegen den EU-Beitritt der Schweiz. Diesen Kampf werde ich führen, mit oder ohne Nationalratsmandat. Solange ich die Kraft dazu habe. Ulrich Schlüer, der 2011 wieder für den Nationalrat kandidieren will, sagt: Die Älteren müssten nochmals alles geben für den Erfolg. Herr Schlüer hat recht: Es braucht die Älteren, Erfahrenen. Aber auch die Jungen. «Alle Mann auf Deck!» Was ist das Ziel für 2011 und für 2015? Die SVP sollte das einmalige Ergebnis von 2007 bestätigen können. Dann müssen die bürgerlichen Parteien ihre Haltung überdenken. Wollen Sie eine Mitte-Rechts-Regierung? Nein. Wir sind für die numerische Konkordanz. Das heisst doch, dass der SVP als grösster Partei zwei Sitze zustehen, der SP ebenfalls zwei und der FDP oder der CVP zwei, je nach Wähleranteil. Aber die SP muss mit ihren Spielen aufpassen. Deshalb tritt die SVP gegen die SP an bei der Leuenberger-Nachfolge? Und nimmt in Kauf, dass die SP plötzlich nur noch einen Sitz hat? Die SP hat ja zwei Sitze, denn die SP und die Grünen haben die BDP-Bundesrätin vorgeschlagen und gewählt. Das ist ihre Vertreterin. Mehrfach wurden SP-Bundesräte gewählt, welche die SP nicht wollte. Auch das war fragwürdig. Aber die SP anerkannte sie immer als ihre Vertreter. Die SVP anerkannte Frau Eveline Widmer-Schlumpf nie als ihre Vertretung im Bundesrat. Allerdings haben wir Samuel Schmid, der auch nicht von der SVP vorgeschlagen war, anerkannt. Das war ein Fehler. Was Ueli Maurer im VBS antraf, ist furchtbar. Furchtbar! Maurer sitzt aber auch schon eineinhalb Jahre im Bundesrat. Er hat noch kein einziges Problem gelöst. Sie verkennen die Realität. Um das in über 15 Jahren angerichtete Desaster zu beheben, braucht es Jahre. Herr Maurer ist der erste, der diese aufgeführten Mängel an- und ausspricht. Das ist 50 Prozent der Lösung. Er stellt fest, in der EDV seien Milliarden in den Sand gesetzt worden. Das braucht Mut. Und jetzt enervieren sich die gleichen Politiker, die dieses finanzielle Desaster mitverantwortet haben über Hunderttausende von Franken, um sie in Ordnung zu bringen. Finden Sie diese Luxusvariante Ihres SVP-Bundesrates wirklich gut? Schön, dass Sie beim «Sonntag» zu sparen beginnen. Nur: Wo waren Sie, als beim VBS über eine Milliarde falsch investiert wurde? Hätten Sie Jens Alder geholt? Technisch und von der Seriosität ist Herr Alder ein ganz hervorragender Mann. Das fand ich immer. Ich halte ihn für fähig. Gaben Sie Ueli Maurer den Rat, Alder zu holen? Nein. Ich redete nicht mit. Mein Rat war anfangs: Du musst diese Unordnung in Ordnung bringen. Mit Leuten, die das Debakel veranstaltet haben, kannst du es nicht lösen. Entweder ein neuer rein oder einer von aussen. Er hat sich für das Zweite entschieden. Die Probleme sind gigantisch, mit vielen Heckenschützen. Im Departement? Auch. Er musste wissen, dass er in ein Haifischbecken kommt, wenn er Ordnung machen will. Bis jetzt steht er das relativ gut durch.